Outremonde de Don DeLillo

Outremonde de Don DeLillo
( Underworld)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par NQuint, le 12 octobre 2009 (Charbonnieres les Bains, Inscrit le 8 septembre 2009, 52 ans)
La note : 2 étoiles
Moyenne des notes : 4 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (58 574ème position).
Visites : 6 392 

L'Eiger par la face Nord à mains nues en plein hiver par un néophyte

Bon, je suis un fan de littérature américaine. De Lillo est souvent cité parmi les meilleurs écrivains américains contemporains, il fallait donc que je m'y attaque. Je me suis donc collé à OutreMonde, un pavé compact de 900 pages. Et là, je me suis retrouvé totalement démuni. Une sondage du New York Times conduit en 2006 auprès d'auteurs et de critiques a placé Outremonde en deuxième position du classement des meilleurs livres de fiction des 25 années précédentes. Et bien moi, je suis passé complètement à côté. Comme je déteste ne pas finir un livre, j'ai été jusqu'au bout, ce qui a constitué un petit exploit pour moi tant j'ai ramé ...
Je me suis retrouvé confronté à un maelström de fils narratifs imbriqués, de personnages plus ou moins secondaires et je me suis perdu en chemin (mais très tôt, en fait j'ai dû rater une intersection à la page 10 ...). Je n'ai jamais réussi à saisir vers quoi DeLillo voulait m'emmener. Le style est cryptique, l'histoire ésotérique ... Un fil revient notamment très souvent : il relate le match entre les New York Giants et les Brooklyn Dodgers le 3 octobre 1951. Les Giants remportent la Ligue nationale et se qualifient pour les World Series grâce au homer frappé par Bobby Thomson et surnommé le Shot Heard 'Round the World. La balle de la victoire n'ayant jamais été retrouvée, DeLillo imagine comment un gamin new-yorkais, Cotter Martin, l'aurait saisie et rapportée chez lui, et comment son père l'aurait vendue le soir même. Cette histoire revient en permanence et je n'ai jamais été capable de comprendre pourquoi, ce qu'elle voulait dire ou symboliser ... A priori, DeLillo considère qu'il s'agit d'un événement marquant voire essentiel de l'histoire du monde ... Bref, complètement à côté !

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Les éditions

  • Outremonde [Texte imprimé], roman Don DeLillo trad. de l'américain par Marianne Véron en collab. avec Isabelle Reinharez
    de DeLillo, Don Véron, Marianne (Traducteur)
    Actes Sud / Babel (Arles)
    ISBN : 9782742742226 ; 14,70 € ; 04/03/2003 ; 893 p. ; Poche
  • Outremonde [Texte imprimé], roman Don DeLillo trad. de l'américain par Marianne Véron en collab. avec Isabelle Reinharez
    de DeLillo, Don Véron, Marianne (Traducteur)
    Actes Sud / Lettres anglo-américaines (Arles)
    ISBN : 9782742721344 ; 20,00 € ; 25/02/1999 ; 892 p. ; Broché
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Outremonde

1 étoiles

Critique de Roquentin (, Inscrit le 11 novembre 2012, 59 ans) - 23 novembre 2020

Je ne suis jamais entré dans ce livre. Abandonné au bout de cent cinquante pages d'ennui abyssal.

Idéal pour s'endormir

4 étoiles

Critique de ARL (Montréal, Inscrit le 6 septembre 2014, 39 ans) - 25 mai 2019

Je ne sais pas trop par où commencer. J'ai lu tellement de critiques élogieuses de ce roman, je l'ai vu sur tellement de listes des meilleurs romans du siècle, meilleurs romans américains, "Great American Novel", etc., que je suis surpris de l'avoir aussi profondément détesté. Je suis habitué de lire de longs livres pas toujours évidents, de faire de la recherche sur mes lectures, de ramer pour arriver jusqu'au bout, bref je me considère comme un lecteur difficile à vaincre mais Don DeLillo n'avait pas dit son dernier mot. Avec cette oeuvre d'un ennui mortel et d'une prétention désespérée, il a réussi à me donner l'envie d'arracher les pages pour les brûler dans le foyer.

On dit que ce roman est un sommet d'écriture pour DeLillo, qu'il n'a jamais autant maîtrisé la phrase, la narration, et on a même osé dire que c'était un "page turner". Un "page turner" peut-être, si l'on entend par là qu'on tourne les pages sans lire le texte pour se dépêcher d'arriver à la fin. Et son style, euh... disons qu'il faut aimer les adjectifs, parce que rare sont les noms qui n'en sont pas accompagnés. Un style tellement ampoulé que Marcel Proust aurait lui-même laissé tomber le livre à ses pieds en s'exclamant "Ah bin là tu pousses un peu quand même!"

"Outremonde", c'est le roman dit post-moderne poussé à son paroxysme au point d'en devenir la caricature. Les personnages sont tellement, mais tellement inintéressants qu'on leur souhaite du mal. Et pire encore, ils parlent tous pareil. Tous les personnages ont le même registre de langue, la même façon de s'exprimer, le même ton, ce qui rend les dialogues d'une platitude cauchemardesque.C'est comme écouter deux robots essayer de sonner comme des humains. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis dit "Ah non, il va encore se mettre à discourir!"

Pendant près de 900 pages, DeLillo se regarde écrire en se flattant le menton avec un sourire suffisant et en se disant "Maudit que je suis beau et que je suis bon. Je parle de la Guerre Froide, de baseball et de J. Edgar Hoover en plus, donc je touche à des sujets vraiment américains. Je suis en train d'écrire un chef-d'oeuvre." C'est vraiment l'impression qu'on a en lisant "Outremonde". Celle d'un écrivain qui est tellement convaincu de l'intelligence de ses artifices littéraires qu'il oublie de construire des personnages et de raconter une histoire.

Idéal si les somnifères ne font pas effet.

Un désordre américain.

2 étoiles

Critique de Lectio (, Inscrit le 16 juin 2011, 75 ans) - 20 août 2015

Don DeLillo maîtrise l'exploration méticuleuse des nombreux recoins obscurs de l'Amérique ainsi que les peurs et les conduites névrotiques de ses contemporains. C'est parti pour près de 900 pages, nous sommes abondamment servis. Tout commence par le légendaire (du moins pour les Américains !) match de base ball à New York en 1951. La balle du jeu, récupérée par un gamin devient l'objet d'une quête effrénée. Et puis... voici que pullulent quantités de chroniques de la vie de gens ordinaires et souvent archi pauvres et perdus au milieu de ruines, taudis, terrains vagues, tas de déchets. Les déchets, Delillo semble les affectionner particulièrement. Résidus ménagers ou atomiques, ses histoires en débordent. Au beau milieu de personnages de fiction, nous croisons aussi bien Frank Sinatra ou J. Edgar Hoover, rarement vus sous cet angle ! L'auteur nous rappelle peut-être que dans des montagnes d'immondices les vies s'entrechoquent et se mêlent sans repère chronologique. Gagné. Mais c'est trop long, trop désordonné et gagné par la lassitude j'ai fini par oublier cette formidable jonglerie avec les mots, l'organisation savante des phrases. Dommage car sur ce sujet OUTREMONDE est remarquable.

Que c'est grand

10 étoiles

Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 16 octobre 2010

Je n'ai pas lu beaucoup de livres de Don DeLillo, mais assurément, c'est mon préféré, et sans aucun doute son sommet. Long, mais franchement inoubliable !!

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