L'Annonce de Marie-Hélène Lafon

L'Annonce de Marie-Hélène Lafon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jlc, le 14 septembre 2009 (Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 158ème position).
Visites : 7 967 

Ces gens-là

Paul, un agriculteur de quarante six ans, vit dans un hameau perdu du Cantal entre deux oncles qui l’ont recueilli et une sœur omniprésente. Il ne veut pas vieillir comme ces « vieux garçons ensauvagés de solitude et de boisson après la mort des parents ». Annette a neuf ans de moins, c’est une « accidentée de la vie », vivant dans le Nord où elle élève seule Eric son fils après la rupture avec un mari alcoolique et violent, allant de métier en métier. Il veut faire sa vie quand elle souhaite refaire la sienne. Une petite annonce dans « Le chasseur français » les réunira. Après de brèves rencontres au buffet de la gare de Nevers, elle accepte de le rejoindre avec son fils et après tout, « La campagne, pourquoi pas. »
Au hameau, ils sont tolérés mais pas accueillis ; la sœur de Paul voit en Annette une usurpatrice et les oncles observent. Le roman raconte « une guerre qui, pour rester sourde, n’en serait pas moins longue et difficile, guerre d’usure et de patientes tranchées. » Au fil des jours et des saisons, du noir de la vraie nuit de la campagne, pour elle qui n’a connu que la ville toujours éclairée, au printemps quand « le pays était un bouquet, une folie, la cour vide, ourlée de vent vert, écrasée de soleil neuf », Annette, en écoutant les bruits de la maison va difficilement prendre sa place dans cet univers taiseux et taciturne. On pense à Brel, « Faut vous dire Monsieur que chez ces gens là, on ne cause pas, Monsieur, on ne cause pas », on épie. L’auteur a su parfaitement traduire la difficulté de vie pour ces gens pudiques qui ne savent pas les mots et qui s’expriment mieux par un geste, un regard car « les mots ne venaient pas à Annette ». A Paul ou Eric, aux oncles et à la sœur, non plus. Cette famille où on ne parle pas est un puzzle de solitudes qui jamais ne s’assemblent. Cette incapacité des mots explique l’absence de tout dialogue direct entre les personnages de cette histoire. Elle explique aussi la passion d’Annette pour les mots croisés et de son fils pour les dictionnaires, deux éléments qui ouvrent une perspective de bonheur, et « si c’est pas sûr, c’est quand même peut-être, parce que les autres veulent pas » pour citer Brel à nouveau. On reste accroché au livre, tenu en haleine, ayant trop peur que le silence qui peut parfois être fiel ne conduise au renoncement de ces deux-là qui tentent malgré tout de surmonter « les vieilles plaies de solitude et de peur ». A vous de découvrir la suite.
Ce roman ne s’apparente en rien aux romans de terroir ou régionalistes. Marie-Hélène Lafon va bien au delà. Elle a un style très personnel pour décrire situations, personnages et lieux en longs paragraphes, énumérations sans ponctuation comme pour créer un sentiment d’urgence, imposer un rythme à sa phrase, mots choisis avec amour. Car cette femme sait et surtout aime écrire.
Bien que la seconde partie du livre traînaille un peu, « L’annonce » est une belle découverte et un vrai plaisir de lecture.

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L'amour est dans le pré

7 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 30 décembre 2022

La vie simple et un tantinet austère de la campagne n'interdit pas le bonheur, qui prend des formes moins alambiquées qu'à la ville, plus proches du temps des saisons, les sentiments adoptant une forme plus authentique. C'est ce que cette histoire familiale démontre. L'idée est intéressante, traitée avec raffinement et conviction. Pourtant ce roman me met un peu mal à l'aise par une opposition diffuse, mais tout de même bien présente, entre ruraux et citadins. Le parti pris de défendre des territoires qui méritent d'être découverts et mis en lumière justifie l'intérêt de la démarche, mais avec des critiques en creux un peu gênantes, un idéalisme un peu factice, très subjectif, bien qu'assumé. Tout cela me laisse un sentiment ambivalent, malgré le charme du roman.

Faire "heureux" !

10 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 11 novembre 2017

Marie-Hélène Lafon (1962- ) est un professeur agrégé et écrivain français.
Son premier roman, "Le Soir du chien", a reçu le prix Renaudot des lycéens.
"L'Annonce" paraît en 2009.

Paul -agriculteur à Fridières (Cantal) - n'envisage pas de finir ses jours en loup solitaire dans l'exploitation.
Même si Nicole -la soeur- et ses 2 oncles occupent la ferme et participent activement aux travaux quotidiens, Paul souhaite qu'une femme prenne place à ses côtes.
C'est Annette et son fils Eric qui le rejoindront depuis Bailleul (Nord), laissant derrière eux une vie de douleur.
Ils vont devoir trouver leur place aux côtés du "trio" agricole.

Un roman magnifique dans lequel Marie-Hélène Lafon traduit les mots manquants de Paul (taiseux) et d'Annette (en souffrance).
Une qualité littéraire au service d'une extrême pudeur et d'un amour naissant.
Paul et Annette doivent réapprendre à vivre.
Une oeuvre qui sent la Terre, le chien, l'étable, les vaches Salers, ....... le monde paysan.
Une oeuvre qui magnifie la famille qui vit ensemble générations après générations .

Un chef d'oeuvre, aussi fort que "Joseph".
Sublime hommage à la ruralité.

Style dense et alambiqué

6 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 29 janvier 2016

L'histoire de ce roman a été amplement et très bien décrite par les critiques précédentes. Alors je parlerai juste du style que je trouve tout sauf simple (comme l'écrit Maylany) !
Le style m'a paru au premier abord trop ampoulé et trop travaillé et par conséquent trop opaque, mais j'ai fini par m'y habituer. L'histoire de ce très petit livre sans beaucoup d'action est moins importante pour moi que le style, empreint de sensations, d'atmosphère. Marie-Hélène Lafon décrit par évocations, nuances; c'est presque de la poésie. Le résumé dit que c'est une histoire d'amour, mais alors, si c'est le cas, c'est vraiment très pudique et fort caché entre les lignes !

Remarquable

10 étoiles

Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans) - 16 janvier 2013

Marie-Hélène Lafon, dans "L'annonce" nous raconte justement une de ces rencontres improbables nées d'une petite annonce. Paul a quarante-six ans, est agriculteur à Fridières, petit hameau du Cantal dans la ferme appartenant à ses deux vieux oncles, célibataires qui l’ont recueilli avec sa sœur Nicole quand ils étaient adolescents. Nicole, restée vieille fille, régente la vie à la maison, tout en étant aide à domicile chez les éclopés du village, et même "lectrice" à l'occasion pour une aveugle ; Paul gère l'exploitation, les vieux s'occupent du jardin. Mais Paul n'a aucune envie de devenir un de ces "vieux garçons ensauvagés de solitude et de boisson après la mort des parents" comme on en voit trop dans le village. Annette, trente-sept ans, vit dans le Nord à Bailleul, avec son fils Éric, onze ans, après avoir rompu avec le père de l'enfant, alcoolique et qui la battait, et qui a d'ailleurs refait sa vie. Elle a été ouvrière d'usine (dans les filatures, avant que ça ferme), puis caissière. La vie est dure, malgré la présence attentive de sa vieille mère, qu'Éric aime beaucoup : "On était démuni, on se sentait pour toujours nu, à deux doigts de l'effacement. On n'avait pas chaud". Annette a envie d'une autre vie, de chaleur humaine, et sait que pour se reconstruire, il faudrait qu'elle parte ailleurs. En emmenant son fils chez le dentiste, elle tombe sur "Le chasseur français", et l'annonce de Paul l'intéresse. Ils prennent rendez-vous par téléphone, et se retrouvent pour une première rencontre à Nevers, ville à mi-chemin.
Annette a pris le train (trois changements), Paul est venu en voiture, abandonnant pour un soir la traite des vaches à un voisin. Au buffet de la gare, ils prennent un chocolat chaud. Paul parle, il raconte tout, Annette reste sur le qui-vive, sa première expérience masculine a été si dure. Mais elle est frappée par les mains de Paul, posées sur la table, et qui lui donnent une impression de force sur quoi on peut peut-être se reposer. Ils vont se promener sur les bords brumeux de la Loire de novembre, se fixent un autre rendez-vous, en janvier, sur deux jours, comprenant donc une nuit. Ils décident alors de se revoir définitivement, et au mois de juin, Annette et Éric débarquent à la ferme. Ils logent à l'étage avec Paul, le rez-de-chaussée étant occupé par les oncles et Nicole, qui attendent de pied ferme l'étrangère, l'intruse, et le bâtard envers qui ils vont (Nicole surtout, car les vieux sont surtout observateurs) livrer "une guerre qui, pour rester sourde, n’en serait pas moins longue et difficile, guerre d’usure et de patientes tranchées". La chienne Lola se prend immédiatement d'amitié pour Éric : le jeune garçon a un don avec les animaux. Intelligent et ouvert, le gamin sera peut-être celui qui mettra de l'huile dans les engrenages des adultes, et apportera la paix.
Annette peu à peu se fait à cette vie austère et rude, au noir de la nuit campagnarde, mais aussi au printemps merveilleux, elle réapprend à conduire, se lie avec une voisine, avec l'épicière, se fait toute petite pour être au moins tolérée par le groupe d'en bas, Paul le silencieux l'ayant d'emblée adoptée comme compagne. "On avait peu à dire quand il fallait, d'abord, vivre ensemble, le matin le soir, se toucher, s'attendre, se craindre, s'apprendre". Oui, on est dans un monde où on parle peu, et où d'ailleurs on n'a pas les mots pour traduire les émotions, seuls les gestes parlent. L'auteur, elle, trouve les mots pour montrer comment on peut combler "les vieilles plaies de solitude et de peur" qui sont le lot aussi bien de ces paysans que des âmes brisées venues du nord. Marie-Hélène Lafon use de paragraphes assez longs, d'énumérations, parfois omet des ponctuations attendues, et crée ainsi un style fait d'un rythme lent approprié à la longueur des jours et des travaux des champs, aussi bien que de l'apprivoisement progressif des deux nouveaux. D'ailleurs, a-t-on tant que ça besoin de parler ? "Les confidences sont la mort de l'amitié. Les sentiments sont faits pour être réfrénés, les secrets pour être respectés", ai-je relevé chez Carl-Henning Wijkmark, dans un autre beau roman lu récemment, "Derniers jours".
"L'annonce" est une belle réussite. Un roman sentimental si l'on veut, un roman rustique aussi, dans la lignée du "Regain" de Giono. On sent que l'auteur connaît bien la campagne et sait traduire en mots simples la difficulté d'y vivre et de s'y intégrer, aussi bien que les joies les plus évidentes, comme dans la scène de l'étable (jusque-là interdite à ces incapables de citadins) où le jeune Éric va réussir à se faire accepter par Nicole et les deux oncles ébahis, et que je vous laisse découvrir. Émotion garantie. Et une grande justesse de ton.

Authenticité et simplicité

8 étoiles

Critique de Saumar (Montréal, Inscrite le 15 août 2009, 91 ans) - 31 décembre 2011

Deux mots, éveillent l’attention d’Annette, dans l’annonce d’un journal: célibataire et agriculteur. Elle vient de divorcer, l’abus d’alcool de son mari étant devenu invivable. Elle répondra à cette annonce, autant pour son fils Éric, âgé de 11 ans, que pour elle-même qui n’a que trente-sept ans. La campagne, pense-t-elle, sera bien pour Éric qui ne prendra jamais sa place en demeurant à Bailleul, dans le Nord. Paul, quarante-six ans, auteur de l’annonce, ne veut pas vieillir seul, sans femme. Il vit avec sa sœur, Nicole, et deux oncles célibataires avec lesquels il partage les travaux de la ferme. Annette et Paul se donnent rendez-vous à Nevers, chacun faisant la moitié du chemin. Annette, juge que Paul pourrait être un bon parti, elle désire tant recommencer sa vie ailleurs, loin. Elle ira donc, avec Éric, vivre chez Paul, à Fridières. Paul, de son côté, réalise que cette femme avenante et attentive est pour lui; elle sera à ses côtés, jours et nuits, pour y vivre et durer. Sitôt que les travaux de rénovation du logement seront terminés, ils emménageront.
Pour Éric, l’accueil que lui a fait la chienne Lola, l’a aidé à s’acclimater. Les potins du village allaient bon train, au sujet des deux arrivants. Le plus difficile, pour Annette, sera de se familiariser avec ces « taiseux » habitués de communiquer du regard et des gestes de la main, sans oublier la sœur Nicole qui a tendance à surveiller son territoire. Somme toute, l’adaptation se passe bien et ils aiment la campagne. Terminé pour Paul, sa vie d’agriculteur seul, après le dur labeur des journées, il retrouve sa petite famille. Marie-Hélène Lafon touche un sujet d’actualité qui se passe au Québec. Certains jeunes, passionnés de l’agriculture, qui veulent continuer la ferme familiale, ne trouvent pas de femmes pour épouser ce style de vie dure. Les plus tenaces glissent vers l’isolement et pas d’enfants pour la relève.

D’un style surprenant, mais efficace, des mots justes, recherchés, et parfois même des mots inventés, tels que: femme « bustée », « enfançon », font de cette histoire ordinaire, un récit d’une authenticité remarquable. L’auteure nous raconte le quotidien réel de cette union d’accommodements. On y croit et on apprécie ses longues phrases descriptives et sa ponctuation inusitée qui nous force à voir la vraie signification de chaque mot. Compte tenu de leurs différences, de leurs souvenirs des expériences vécues, autant à la ville qu’à la campagne, l’union d’Annette et Paul durera-t-elle? Il n’en tient qu’à vous à le déceler.

Simple et sincère

10 étoiles

Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 58 ans) - 11 octobre 2011

Paul a 46 ans, il est agriculteur dans le cantal, il vit dans l'exploitation familiale avec sa soeur, une célibataire endurcie et deux vieux oncles pas toujours faciles à supporter. La solitude lui pèse, il n'a pas envie de continuer sa vie sans femme, alors il fait passer une annonce dans le "Chasseur Français". C'est Annette qui y répond, elle a 37 ans, elle vit dans le Nord avec son fils Eric âgé de 11 ans, qu'elle a eu avec Didier un alcoolique notoire qui lui a laissé de mauvais souvenirs. Ils se rencontrent à mi-chemin à Nevers où ils se découvrent et s'apprécient. Puis elle vient s'installer avec son fils dans la ferme de Fridières au grand dam de la soeur jusqu'alors maîtresse de maison. L'auteur raconte la vie rude de la ferme, la beauté de la campagne auvergnate à laquelle succombe Annette, les traditions familiales et les habitudes bien ancrées des anciens. Elle décrit ce couple maladroit qui s'apprivoise parce qu'il a envie de croire que le bonheur est possible. On sent que l'amour a une place dans cet univers âpre, rugueux et on se réjouit d'en recevoir une petite part au travers de mots particulièrement bien choisis.

à la campagne

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 25 avril 2010

Paul et Annette se sont connus grâce à une petite annonce placée dans "Le Chasseur Français" par Paul, agriculteur dans le Cantal. Comment Annette, urbaine du Nord en rupture d'un compagnon alcoolique et violent, a pu lire "Le Chasseur" et tomber sur la fameuse annonce, on ne le saura jamais mais l'important c'est qu'ils se soient rencontrés, aimés et aient accepté de "faire famille" comme on dit là-bas. C'est une bien belle leçon de vie que nous conte-là Marie-Hélène Lafon, avec un talent fou d'écriture. Si vous connaissez et appréciez Jean Giono, vous retrouverez cette langue charnelle, qui mord dans le réel de la nature humaine, des mots où rien n'est laissé au hasard, où tout est porteur de sens. Les personnages de "L'annonce", on y croit, on les sent vivre en soi tout le temps de la lecture (et bien après). Chacun d'eux a souffert, mais ils vont pouvoir trouver enfin l'apaisement, dans une vie certes rude mais faite de respect, de la nature, de l'autre, de soi. L'important, dans ce court mais dense roman, étrangement fascinant, ce n'est pas l'histoire, qui est banale aujourd'hui, c'est la vérité qui se dégage des personnages. Paul et Annette, bien sûr, mais également et surtout Eric, le fils d'Annette, un adolescent ouvert au monde des adultes (c'est rare!), intelligent, curieux de tout, en résonance parfaite avec les humains et avec les animaux. On aimerait bien connaitre la suite de ses aventures. A savourer sans se presser, mais surtout pas dans le RER entre deux téléphones cellulaires...

Belle plume

8 étoiles

Critique de Chabouchi (, Inscrite le 14 avril 2010, 48 ans) - 14 avril 2010

Il faut lui laisser le temps de plaire, de révéler vraiment la saveur de son texte.
Je me suis progressivement attachée à ce livre dont ni le thème ni l'intrigue ne correspondaient, a priori, à mes choix littéraires.

Et la plume, fine, étonne par les partielles absences de ponctuation (dans les énumérations notamment). Elle déroute mais finit par donner un ton juste aux mille gestes quotidiens de nos agriculteurs. Elle se pare d'un vocabulaire riche et d'un niveau de langage assez élevé, ce qui peut paraître antagoniste avec le quasi dénuement de la vie décrite.

Belle plume, donc, qui fait partie des livres en lice pour le Prix Inter-Comités d'Entreprises 2010. Il y figurera dans mes trois premiers, c'est sûr !

Une révolte intime

5 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 16 mars 2010

Pour ma part, l’écriture m’a déplu. Le texte souffre de ‘l’adjectivite’. Presque toutes les phrases sont alourdies par la surabondance de qualificatifs, comme ici : « …rien de devait déborder de la masse grumeleuse des peines anciennes et des humiliations incrustées. » ou ici : « …les paies maigres et irrégulières étant trop souvent dévastées par d’orgiaques séances de bistrot et autres ravageuses facéties. »

C’est manière de tout gonfler inutilement fait en sorte que les moments anodins prennent l’ampleur de grandes tragédies et ce tout au long du roman. C’est agaçant et ça dénature ce qui est en fait une jolie histoire toute simple.

Toi l'Auvergnat - Les gens du Nord

8 étoiles

Critique de Lutzie (Paris, Inscrite le 20 octobre 2008, 60 ans) - 14 mars 2010

Une belle surprise que cette écriture lente, mesurée, rare, toute en nuances et finesse, aussi réservée que ses héros, et qui s'affirme, qui emplit l'espace. Car il ne se passe rien et il se passe tout, dans cette histoire de deux vies et de cette envie de vivre.

C'est un livre d'une sensualité forte, celle de la terre, des saisons, des demeures qui craquent, des tempêtes qui font rage. Celle des mains de Paul qui remuent l'air pour couvrir l'embarras des mots, lors du premier rendez-vous qui fait suite à l'annonce.

Cette annonce qu'on passe avant d'être trop vieux, parce que la sœur et les oncles en vase clos, ça va bien quelques décennies, mais il faudrait peut-être penser à vivre un peu, secouer les coutumes ancestrales, bousculer l'ordre établi.

Cette annonce qu'on lit et à laquelle on répond. Avant de se risquer à s'apprivoiser, à goûter une peau nouvelle, à être plus qu'une mère, à voir s'ouvrir doucement son enfant à cette autre vie, et puis sa propre mère, un jour peut-être, aussi.

Très bon sujet ... mais pas assez creusé

8 étoiles

Critique de Maylany (, Inscrite le 11 novembre 2007, 44 ans) - 31 décembre 2009

Un sujet très intéressant (et plutôt tendance) : une rencontre par petite annonce, une citadine qui vient vivre auprès d'un agriculteur de montagne qui vit avec sa sœur et ses vieux oncles, une femme qui a quitté son mari et tente de refaire sa vie avec son fils auprès d'un autre.

Un sujet très bien traité sur la forme : pas de roman à l'eau de rose, pas de mélodrame, des personnages, un décor et une ambiance bien saisis et décrits. Un style simple, sobre et direct.

Malheureusement, toutes ces qualités donnent beaucoup de plaisir mais aussi d'envie et après lecture de ces 195 petites pages écrites en gros caractères, on a la nette sensation de ne pas avoir eu son compte, d'avoir manqué une partie de l'histoire ; il aurait fallut développer davantage.

Une fin un peu floue

6 étoiles

Critique de Verosalie (, Inscrite le 15 novembre 2009, 46 ans) - 15 novembre 2009

Une belle histoire, mais personnellement je suis restée un peu sur ma faim à la fin! J'attendais une issue plus concrète.

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