Les bêtises de Jacques Laurent

Les bêtises de Jacques Laurent

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par CC.RIDER, le 9 septembre 2009 (Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans)
La note : 3 étoiles
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Un amas disparate et indigeste

Par un instant de distraction, le jeune Gustin, bidasse de l’armée d’Armistice, attire l’attention du Capitaine de La Hure et arrive en recourant à une longue série de mensonges astucieux à sortir indemne de la suite péripéties improbables (prison, franchissement de la ligne de démarcation, actes de résistance…) que constitue la première partie du livre intitulée « Les bêtises de Cambrai ». Obligé de relire son récit, l’écrivain se livre ensuite à un « Examen » du texte qui tourne à l’autobiographie revue et corrigée. Puis il abandonne la plume pour devenir planteur en Indochine. Il continue à noter ses actes et ses impressions dans une sorte de journal intitulé « Le vin quotidien ». Finalement, il essaie d’approfondir et de chercher une sorte de philosophie de la vie qu’il présente sous la forme de l’essai final, « Le fin fond ».
Le lecteur se trouve donc devant un pavé littéraire de près de 800 pages complètement disparate et entièrement dévoué à l’étude d’un personnage, au bout du compte assez peu intéressant, Monsieur Jacques Laurent lui-même, écrivain, surtout connu pour ses romans de gare (« Caroline chérie ») écrits sous le nom de plume de Cécil Saint Laurent (le Lévy des années 60/70). Obsédé sexuel, il accumule les conquêtes féminines (réelles ou imaginaires) et décrit à longueur de pages ses bonnes fortunes avec une certaine complaisance ce qui n’est finalement pas le plus déplaisant du bouquin. Bien pires sont le délayage, le nombrilisme, les répétitions avec des scènes revues et corrigées selon l’humeur du moment, sans oublier les descriptions de plusieurs pages sur l’aspect d’une simple toile cirée… Ayant bien intégré les codes du « nouveau roman » pour échapper à la littérature alimentaire, Laurent au bout du compte, n’arrive qu’à une chose : lasser le lecteur le plus bienveillant. Son bouquin tombe des mains et on se demande (ou plutôt on ne se demande pas) comment cet amas indigeste a pu mériter le Prix Goncourt 1971 !

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