La Couturière de Frances de Pontes Peebles
( The seamstress)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 7 avis)
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Le destin de 2 soeurs que tout éloigne.
Ce roman réunit tous les éléments pour plaire : une description vivante et détaillée du Brésil dans les années 1930, des personnages fouillés dont les parcours sortent de l'ordinaire.
Ce livre nous entraîne dans la vie de deux sœurs Emilia et Luzia. Elles sont orphelines et vivent avec leur tante dans le Nord du pays. Tia Sofia, étant couturière, elles ont appris le métier et déjà, dans leur façon de faire, leurs différences de caractère apparaissent. Emilia est la sage, la pondérée, qui suit les patrons des modèles et épouse les modes du moment. Luzia, à l'imagination plus fertile, crée directement ses vêtements, plus originaux.
L'une et l'autre échapperont au sort qui attend toute jeune "matuta" d'un petit village : épouser un paysan et s'échiner à survivre malgré la dureté du labeur. Emilia rencontre Degas Coelho, un habitant de Recife, en résidence chez le fils d'un gros propriétaire terrien de la région. Il l'épouse et la ramène en ville où la jeune femme va découvrir ce que d'être une paysanne dans la bonne société. Elle découvrira aussi que Degas l'utilise comme couverture pour masquer son homosexualité.
Luzia, infirme après avoir fait une chute partira avec un célèbre cangaceiro, un bandit que le peuple prend pour une sorte de Robin des bois, appelé le Faucon. Elle apprendra à survivre dans la "caatinga", à domestiquer une nature souvent hostile et deviendra une figure marquante de la bande. Armée d'un fusil, plus personne n'osera se moquer de son bras tordu ou de sa très grande taille. Elle aussi affrontera l'adversité mais avec infiniment plus de violence que sa sœur.
Le roman est construit de telle sorte que l'histoire nous est racontée tour à tour par Emilia et Luzia. Elles ne se reverront jamais mais garderont un contact tenu à travers leur lecture du "Diaro de Recife", le journal local. Emilia y fait les beaux jours de la chronique mondaine, Luzia est une habituée des faits divers sanglants, perpétrés par les cangaceiros.
Un début lent, mais après quelques pages vous ne pourrez plus vous arrêter. Leurs deux destins parallèles sont passionnants. Une très belle découverte.
Les éditions
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La couturière [Texte imprimé] Frances de Pontes Peebles traduit de l'anglais (États-Unis) par Martine Leroy-Battistelli
de Peebles, Frances de Pontes Leroy-Battistelli, Martine (Traducteur)
Flammarion
ISBN : 9782081216280 ; 21,40 € ; 06/05/2009 ; 564 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (6)
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Un coup de coeur !
Critique de Mithrowen (La Chaux-de-Fonds, Inscrite le 23 août 2011, 35 ans) - 29 mars 2013
Une petite histoire dans la grande
Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 2 novembre 2010
Bien avant que la destruction de la forêt amazonienne ne débute, il est intéressant de voir où le Brésil est allé piocher ses envies de modernités et de développement (bizarrement pas du tout aux Etats-Unis).
A une époque où la protection de l'environnement et des ressources commence à préoccuper chacun d'entre nous, ce retour en arrière nous éclaire d'une façon différente sur les dérives modernes de ce pays à l'identité forte.
Un beau récit, qui mêle plaisir, connaissance et utilité.
Seul bémol dans la version poche : que de coquilles passées à la trappe avant édition !
Découverte du Brésil
Critique de GiLau (Annecy, Inscrite le 18 septembre 2010, 62 ans) - 18 septembre 2010
pas mal, mais
Critique de Laure 11 (, Inscrite le 15 août 2008, 50 ans) - 15 septembre 2010
Un autre Brésil
Critique de Quinqualias (Bruxelles, Inscrite le 7 septembre 2009, 73 ans) - 25 avril 2010
Après un début un peu lent, l'auteur trouve un joli rythme en nous contant, par chapitres alternés, la vie de deux soeurs dans le Brésil profond du début du 20ème siècle. Cela nous vaut de nombreuses et belles pages pleines de sentiments, mais sans mélodrame, et d'action, mais sans facilité.
Une belle langue, une bonne histoire, que demander de plus?
Inside Brazil
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 21 novembre 2009
La Couturière est un roman dense, passionnant et extrêmement bien écrit. N’abusant pas des figures de style, Frances de Pontes Peebles va droit au but avec une force narrative époustouflante, emmenant avec elle l’histoire d’un Brésil déboussolé, en proie aux coups d’Etat, aux essais d’émancipation, à l’hypocrisie, aux inégalités sociales et aux tentatives maladroites de progrès technologiques et culturels. Un thème dur, un challenge littéraire, peut-être, mais l’auteur n’a pas oublié d’user de sensibilité et d’ouverture d’esprit pour en venir à bout.
On pourrait le trouver long, mais s’il l’est, c’est parce que ce roman n’a rien laissé au hasard et qu’il plante son décor, définit ses personnages, avec rigueur et efficacité. On y croit, on est emporté, c’est un ouvrage majeur et inspiré, richement documenté, où la fiction se mêle sans effort à la réalité et inversement.
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