La Brûlure de la neige de Françoise Rey
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Le sexe gai, aussi naturel que de manger une pomme
J'ai bien peu d'informations à donner sur Françoise Rey et ce livre est le seul que j'ai lu écrit par elle.
La quatrième page de couverture ne m'apprend rien à ce sujet, sauf qu’elle a écrit un premier roman, il y a dix ans, " La femme de Papier ". Elle m’apprend quand même une seconde chose, secondaire vous me direz, c’est que Françoise Rey semble assez jolie et pleine de charme. Internet me dit un rien plus. Elle est née en 1951 et est professeur dans un collège du Beaujolais. En grattant plus loin, Internet me donne l'information que " son érotisme (est) d’une violence insoutenable " selon la critique. Une proposition de page (mais déclarée inaccessible) la qualifie de " pornographique ", en même temps que le dernier livre de Djian " Vers chez les blancs ".
Dans son livre, Françoise Rey avertit son lecteur que cette histoire s'est vraiment passée et que l’endroit a été respecté, mais que, pour le reste, elle s’est accordée des libertés.
Le livre débute par une très belle lettre d’amour qui, on le comprend de suite, a été écrite après les événements du livre lui-même. L'histoire est assez simple, bien qu’elle réserve quelques surprises à la fin. Nous sommes dans une station de sports d'hiver et Romain est conducteur de car. Il dépose les touristes arrivants vers leurs hôtels respectifs dans la station. De temps à autre il reluque plus particulièrement une jolie touriste, mais se dit bien vite qu'elle sera peut-être pour son frère Mario, en tout cas pas pour lui. Ils sont tous les deux d’origine italienne, apparemment seul Mario en a gardé la beauté le charme et le bagout. Lui se qualifie de quelconque, au propre comme au figuré. Il est marié et sa femme est partie avec leur fils pour se reposer à la côte, chez sa mère. Il faut savoir que Romain a un vertige fou et une peur pas possible des cabines de téléphérique. Et voilà qu’une bête histoire de clef l’oblige à prendre une cabine pour monter. Toute sa vie va basculer ! Au retour, la cabine va être bloquée en l’air et sera un peu bousculée par le vent. Peur panique chez Romain, mais aussi peur panique chez une jeune fille, seule avec lui dans la cabine… Elle a tellement peur qu’elle fait pipi dans sa combinaison. Romain, prenant sur lui, la prend dans ses bras et tente de la calmer. La cabine repart et il ramène la jolie jeune femme à son hôtel, tant elle tremble encore… Il ne la quittera que le lendemain matin, la tête à l'envers, les yeux renversés, les jambes molles, mais l'âme dans les étoiles ! Romain n'en revient pas ! Lui si quelconque, lui si routinier, à qui rien n’arrive jamais, lui qui ne connaît de l'amour physique que les étreintes rapides, la lumière éteinte et deux corps qui se retournent pour s'endormir aussitôt. Là, pour être secoué, il l'est. autant que notre capitaine Haddock quand il sort de la machine à brosser les vêtements inventés par Tryphon Tournesol dans " Le Trésor de Rakham le Rouge " (image à voir ou à revoir impérativement à la page 7 de l’album)
Mais laissons l’histoire évoluer à votre rythme, elle a son intérêt et vous la dévoiler serait dommage.
Deux mots sur le style de Françoise Rey. Elle écrit vraiment très bien et ses descriptions sont belles, jamais lassantes. Elle a également un véritable art du dialogue qui peut être haché ou réfléchi, mais toujours juste.
Il est indiscutable que je n'ai pas souvent lu dans ma vie des scènes de sexe allant aussi loin. De mémoire, il n’y en a qu’une seule qui m’a dérangée et elle se passe durant la première nuit. Ce fait m'aide dans ma critique, car à ce moment-là, Françoise Rey ne m'avait pas encore fait découvrir Ellie, que je pouvais parfaitement prendre pour une nymphomane déséquilibrée. Le jugement change du tout au tout après. La connaissant, on se dit qu’après tout le corps humain et le sexe, en soi, n'ont rien de pornographique. J'ai lu Bukosvski, Sade " Histoire d’O " et " Opus Pistorum " d'Henry Miller où là le terme pornographique se justifie, pas ici ! Je vois de la pornographie quand je trouve de la perversion, un être traité comme un simple objet sexuel, de la vulgarité, de la violence ou du mépris… Dans ce livre, n’y a rien de tout cela ! C’est vrai qu’Ellie joue de la moindre partie de son corps (on saura après pourquoi). Elle fait cela avec une impudeur totale, mais pas l’impudeur de la prostituée, pour laquelle tout cela ne compte plus, est devenue automatique. Chez Ellie, c’est naturel et cela se fait dans la joie. Ellie c’est le sexe " festif ", une grande joie de l'âme et du corps. Son accent canadien et ses fautes de français accentuent encore cette impression de naïveté et de spontanéité. Et puis, mais surtout, il y a l'amour de Romain, qui enfle comme un torrent à la fonte des neiges. Cet amour le transforme en un autre homme. Il est fou d’Ellie, de son corps, mais fou d’elle tout entière. Et si Ellie ne va pas jusqu'à partager le côté absolu de cet amour, elle aussi a plus que " des sentiments " pour Romain. Selon moi, dès qu'il y a amour ou sentiments profonds, il n'y a plus pornographie. Faire l’amour sans sentiments aucuns, a quelque chose de triste, d'inachevé, de lugubre : le cerveau ne déconnecte pas, n’est pas emporté et ce qu'il continue à photographier n'est pas toujours utile. Ellie et Romain vivent un feu d'artifice dont le corps, pour être un élément essentiel, n'en est pas pour autant le seul. Oui ce livre va loin dans la sexualité, très loin, mais dans la spontanéité et la joie. Si " La Brûlure de la Neige " est pornographique, je découvre que j'aime la pornographie alors que, jusqu'à la lecture de ce livre, elle me laissait un sentiment de tristesse.
Les éditions
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La brûlure de la neige [Texte imprimé], roman Françoise Rey
de Rey, Françoise
Albin Michel
ISBN : 9782226110718 ; EUR 18,30 ; 04/11/1999 ; 339 p. ; Relié
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Un autre avis de femme
Critique de Séchat (Bruxelles, Inscrite le 28 février 2002, 57 ans) - 3 mars 2002
encore un tour
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 11 janvier 2002
pire :
j'y prends presque plus de plaisir qu'avec les " vraies " critiques ! Et je trouve que cela rend le site vivant , dynamique, et charmant. Mais je me demande ce qu’en pensent des lecteurs extérieurs (qui ne sont pas critiqueurs) . Ce serait bien qu'ils nous donnent leur avis ( hou hou ?)
Non, Lulu et moi on est pas encore prêt...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 janvier 2002
Pour les yeux
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 10 janvier 2002
mais c’est Star Academy
ce site ! On est là pour émettre des critiques (faire des chansons), et on n'arrête pas de parler de soi, de chater presque en public... Bientôt nous aurons un public de voyeurs et nous feront sold out à Forest National ?
Z'avez pas honte?!...
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 10 janvier 2002
On emprunte les livres de maman ?
Et toi, Lulu, qu’est-ce que j'ai trouvé au fond de la poche de ton pantalon ?
Une photo, plus très en état d'ailleurs, d'une madame toute nue.
D’abord je t'ai déjà dit de vider tes poches avant de mettre tes vêtements au linge sale sinon ça encrasse la machine à laver !
Et puis, mon p’tit Lulu, c’est pas des choses de ton âge, ça…
Tiens, du coup j'ai été t’acheter des billes, c’est mieux, hein les billes.
Allez, va t'amuser…
C’est pas parce que maman, de temps en temps laisse sa langue fourcher (ben oui, à force de lire les 69 façons de désigner les appareils génitaux, certains mots finissent par s'imposer), que tu dois faire comme elle…
Elle n'est pas comme ça d’habitude, maman…
Je peux pas m'empêcher !...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 janvier 2002
Regarde ta photo, fais fondre la neige, brûle toi les mains, mais n'écris plus sur le poste !...
De Lulu à Sorcius
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 10 janvier 2002
T'as rien compris Lulu!
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 9 janvier 2002
Dites les gars...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 9 janvier 2002
Dis, Lulu ?...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 janvier 2002
M'enfin, Lulu !...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 janvier 2002
CONjugaison
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 9 janvier 2002
En attendant Saint-Germain...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 9 janvier 2002
A... à... à la queue leu leu...
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 9 janvier 2002
Tout juste quelques échauffements, mais de brûlure, point...
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 8 janvier 2002
Les rayons de cette neige t’ont atteint à un point tel que tu m’as conseillé ce livre (ainsi qu’à d’autres, je pense).
Il ne m’a ni emportée ni dégoûtée ni laissée indifférente.
Mais alors, quoi ?
Je pense que le scénario (pourtant écrit par une femme) répond davantage à un fantasme masculin.
Un homme, banal somme toute, se retrouve coincé dans un téléphérique, source d'une angoisse terrible.
Mais voilà que notre commun des mortels se transforme en preux chevalier et sauve sa belle, bien plus jeune que lui !.
Tadadada !! (avec les notes de musique, c'est plus parlant).
C'est alors que la belle se révèle experte question bagatelle et va se consacrer corps et âme à « déniaiser » notre adepte de l'amour dans le noir et sans fantaisie.
Re-tadadada (accompagné des mêmes notes).
Un peu cliché quand même, hein, avouons-le.
Ceci dit, certaines scènes (sexuelles, faut-il le préciser - de toute façon elles composent les 9/10èmes du livre-) m’ont assez intriguée : bon, la jambe droite de madame passe au-dessus du torse du monsieur, visualisons, oui, mais attention, monsieur choisit cet instant pour ramener sa jambe également droite sur l'accoudoir du fauteuil, madame l'effleure d’un pied glacé, monsieur sursaute, éternue et badaboum, tout le monde est par terre.
Non non non, je vous rassure ce n'est pas du tout comme ça que l’auteur présente les faits, mais tout de même, il y a parfois du « sexe-performance » dans l’air.
Si au moins ça m'avait titillée, mais non, j'ai plutôt trouvé cette multitude d’ébats lassante.
Contrairement à Jules, le style m'a parfois semblé redondant, lorsque par exemple 7 verbes se suivent à la queue leu leu, séparés seulement par une virgule encore tout étonnée de participer à ces batifolages.
Le « mystère » dont l’auteur voudrait entourer le compagnon de la jeune femme tourne court : j'avais tout deviné.
Il reste que je remercie Jules et que je ne regrette aucunement cette lecture : ça y est, j'ai lu un bouquin érotico-pornographique (je ne tranche pas), je ne mourrai pas idiote !
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