Les enfants tristes de Roger Nimier

Les enfants tristes de Roger Nimier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par CC.RIDER, le 29 août 2009 (Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans)
La note : 5 étoiles
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Des enfants tristes qui ont mal vieilli...

Olivier Malentraide est un enfant remonté contre sa famille de parvenus et d’aristocrates décatis. Il trouve sa mère trop légère, son beau-père trop rustre et ses cousines trop débauchées. Prétentieux et poseur, il essaie de déclencher des catastrophes mais ne parvient qu’à pousser sa mère à prendre un amant. Dans la seconde partie, on retrouve un Olivier assez différent. Sans que l’on sache bien ce qu’il a fait pendant la guerre, il a pris un drôle de genre. Un mélange de cynisme et d’indifférence passionnée. Il fait des bêtises, multiplie les aventures et se pique même de littérature. Dans la troisième partie, son cœur balance entre deux très jeunes représentantes de l’aristocratie, Dominique et Catherine. Olivier est devenu un écrivain à succès. Dominique est amoureuse de ce succès et Catherine aime profondément Dominique. Pourtant c’est Catherine qu’Olivier épousera en gardant Dominique en réserve. Ce qui n’empêchera pas une fin tragique et prémonitoire de celle de l’auteur…
Roman sentimental, mais pas à l’eau de rose, ces « Enfants tristes » ont mal vieilli. En dépit de quelques fulgurances dues à la brillante intelligence et au regard acéré de Nimier sur son époque, on peine aujourd’hui à s’intéresser à ces petites coucheries de la belle jeunesse jouisseuse et désenchantée de l’après guerre. N’ayant pas suffisamment axé son propos sur la réalité sociologique de son époque, il ne reste que les sentiments et la psychologie de personnages inintéressants ou carrément antipathiques autant dire pas grand-chose de passionnant pour accrocher le lecteur d’aujourd’hui.
Extraits : « « Aller au peuple », pour la plupart des bourgeois, ressemble étrangement à la visite que les vaches font au taureau. »
« L’habitude, en politique, voulait que les hommes de gauche, séduits par des prestiges en fer blanc, fussent les chefs de la droite. La droite française était maudite, enfantée dans la terreur. »
« Dieu ne doit pas être intelligent, dit Didier. Son humilité lui interdit de croire en lui-même. »
« Oui, l’art moderne est bourré de principes. C’est une religion comme une autre.
- Se coucher à trois heures du matin, voir n’importe qui, admirer n’importe quoi… C’est un vice de l’esprit ou un vice tout court. »

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Les éditions

  • Les Enfants tristes [Texte imprimé] Roger Nimier
    de Nimier, Roger
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070374694 ; 9,70 € ; 25/05/1983 ; 373 p. ; Poche
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