Paris au mois d'août de René Fallet
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une petite robe rouge
J'avais d'abord pensé pour cette critique ne vous donner que la liste des pages aux passages qui m'ont tant touchée pour que vous ne puissiez qu'avoir la curiosité d'aller les lire, puis j'avais aussi imaginé que je puisse devenir riche et offrir ce livre à tous les Cliens comme cadeau de Noël, ou encore m'étais-je dit, mettre dans « vos écrits » le texte en entier par petits morceaux avec aimable autorisation de l'éditeur qui n'aurait bien évidemment pas refusé cette requête eu égard aux nombreuses ventes qui s'en seraient fatalement suivies et finalement je me suis dit qu'un cinq étoiles vous tenterait peut-être autant et que c'était plus simple. De toute façon je l'aurais mis.
René Fallet, je l'ai déjà dit dans ma critique des « Pas Perdus », autre petit bijou de lecture ou d'écriture -comme on veut- c'était : « avant tout un style reconnaissable entre mille, une écriture qui ne se réinventera pas, des dialogues à la Audiard mais avec les phrases en plus pour faire des romans, de la poésie populaire en veux-tu en voilà. Fallet, c'était l'émotion de la vraie vie de ces gens là, des populos, des pas riches mais pas pauvres en tout. ». Pour une fois que je peux me citer et satisfaire ma fainéantise...
Il s'agit ici d'une histoire d'amour adultérine -dans ce mot on retrouve adulte, et féminine, c'est donc bien de cela qu'il s'agit parce que si la pépète anglaise qui enflamme le cœur d'Henri Plantin, vendeur en articles de pêche à la Samaritaine n'avait pas été aussi féminine dans sa jolie robe rouge, puis bleue (après on ne sait plus sauf quand elle remet la rouge avant..) eh bien rien ne serait arrivé-.
La mère Pampine, une concierge qui par bonheur ne s'est pas reproduite, aurait continué à vaquer à sa basse besogne habituelle à savoir le maniement d'une langue de vipère indestructible, Henri aurait joué son tiercé tous les dimanches, dans le même bistrot, aurait tapé le carton sans se poser de questions avec ses copains Riquet, Gogaille et Bitouillou, les clients de la Samar auraient eu les meilleurs conseils de Paris sur tous les hameçons, leurres et moulinets imaginables. Paris serait resté Paris. Henri serait resté le papa de Véronique en passant juste à côté d'une partie de sa vie. Le pigeon blanc qui se posait sur le toit voisin n'aurait pas disparu. Le temps aurait eu les mêmes secondes. Henri n'aurait pas eu à apprendre l'anglais avec la méthode Assimil. Bref, tout aurait été comme avant, avant et après aussi.
Mais voilà, rien ni personne n'empêchera une jolie anglaise de porter une robe rouge, ni le soleil de briller, ni la vie de s'enflammer, ni le cœur d'Henri Plantin, ordinaire de chez la famille ordinaire de devenir l'homme le plus heureux du monde. Comme quoi le bonheur tient à peu de choses.
Le mien, en petite partie, aura été de relire « Paris au mois d'août » à Paris ce mois d'août... Avec le même plaisir qu'il y a des années en Bretagne au mois de juillet.
Et serez-vous d'accord avec ce dialogue :
"- A quoi pensez-vous Henri ? Vous pensez beaucoup.
- Je me demande où nous allons manger.
- Les Français ne pensent qu'à manger. Quand ils ont mangé, ils ne pensent plus qu'aux femmes.
- Les Anglais ne pensent jamais aux femmes ?
- Oui, ils pensent. De temps en temps. Mais ça ne se voit pas."
Allez-y voir, même si c'est en décembre, mais en août c'est mieux...
Les éditions
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Paris au mois d'août [Texte imprimé] René Fallet
de Fallet, René
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070365968 ; 6,90 € ; 28/06/1974 ; 208 p. ; Poche
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Ironie burlesque et belles réparties
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 25 juillet 2022
Divertissant, ce roman mène à réfléchir et à rire. Laissons-nous donc tenter.
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