La soeur de Judith de Lise Tremblay

La soeur de Judith de Lise Tremblay

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par FranBlan, le 19 août 2009 (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 81 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 104ème position).
Visites : 3 890 

Un pur rafraîchissement!

Lise Tremblay rédige une chronique condensée du Québec rural des années d'après la Révolution tranquille; l'été mythique 1968, pendant que la soeur de son amie Judith, la plus belle fille de Chicoutimi-Nord, gagne Montréal pour devenir danseuse à gogo, une jeune fille de onze ans observe le monde en pleine transformation qui l'entoure.
«C’est une petite fille qui parle, sans une fausse note, sans une pirouette inutile, qui parle avec des mots de Chicoutimi-Nord, des mots de 1960, des mots comme on en trouve dans l'Écho-Vedettes qu’elle feuillette et dans les chansons de Bruce et les Sultans qu’elle écoute.» Pierre Foglia, La Presse.
L'émancipation des femmes, les "explosions" de sa mère, l'américanisation de la culture, les religieuses troquant l'uniforme pour l'habit civil.
De cette Révolution tranquille qui a métamorphosé le Québec, on se réjouit de lire cette description si différente des tableaux burlesques qu'offre la littérature moderne dans sa volonté de rompre avec les traditions.
Les blessures d'autrefois se sont cicatrisées, et, sans renoncer à toute forme d'ironie, l'auteure porté à la fois par un brin de folie et par un style d'une étonnante sobriété propose de porter un regard fin sur cette époque charnière.
Un court roman que j'ai lu goûlument, tout d'un trait, en cette fin d'été 2009!
Un pur rafraîchissement! 

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Un petit pas pour la femme

8 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 23 avril 2013

L'auteure a écouté le glas qui a sonné, à l'aube des années 1970, la fin des conventions sociales en Occident. Comme la chanson de Stéphane Venne, elle rappelle que c'était « le début d'un temps nouveau », amorcé par Mai 68, le Printemps de Prague et les festivals de Woodstock et de l'île Wight. Le Québec a salué ce vent de fraîcheur avec la création de cégep (lycées) et d'universités régionales.

La jeune narratrice du roman vit son dernier été avant de devenir une élève du cours secondaire. Le congé estival, riche en péripéties, accélère son initiation à l'univers des femmes. Son apprentissage passe par l'observation de ses aînées. Il n'est donc pas surprenant de la voir épier sa mère, les voisines et, surtout, sa sœur Judith, la nouvelle représentante de la gent féminine, qui espère accompagner, comme danseuse à gogo, Bruce et les Sultans, un groupe de chanteurs à la mode vers la fin des années 1960. Mais c'est des potinières qu'elle tire les renseignements les plus pertinents sur la mission qui l'attend. Aiguillée vers le savoir par une mère frustrée de n'avoir pu enseigner, la jeune héroïne réalise qu'il n'est pas si facile de devenir une « femme libérée ». Mais l'avenir s'annonce prometteur.

Lise Tremblay a brossé le portrait d'une époque pas si lointaine qui confinait les femmes à la vie privée. On leur interdisait l'espace public que l'on réservait à la gent masculine. Même le champ de l'enseignement leur échappait si elles étaient mariées. C'est avec une écriture dépouillée d'artifices et sur un ton décontracté que l'auteure a jeté un œil sur l'époque charnière qui a entrouvert ses portes aux filles d'Ève.

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