Marcovaldo de Italo Calvino

Marcovaldo de Italo Calvino
(Marcovaldo ovvero le Stagioni in città)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 17 août 2009 (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans)
La note : 7 étoiles
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Sans grand intérêt…

Qui l’eût cru ? Un Italo Calvino moyen, oscillant entre tentatives d’envol et concessions à la platitude… Plus que d’un roman, il faudrait parler ici d’un recueil de nouvelles dont la particularité serait qu’elles auraient toutes le même personnage principal, Marcovaldo, accompagné de sa femme et de ses six enfants. Personnages réurrents, mais aucun enchaînement, aucun lien entre les vingt petites aventures rencontrées, évoquant dès lors davantage une collection d’instantanés, un par saison, couvrant cinq années (le livre porte d’ailleurs comme sous-titre « Les saisons en ville »).

Manœuvre, dont on ne saura jamais clairement en quoi consiste le travail, dans une société dont on ne connaîtra jamais le rayon d’activités, Marcovaldo essaie tant bien que mal d’échapper à la grisaille de sa vie, de son environnement, en prêtant attention à d’infimes détails qui échappent au commun des mortels. En attendant son tram, il est par exemple le seul à remarquer une manifestation pourtant étrange dans une ville avalée par le bitume : voilà que des champignons poussent ici et là… Cette nouvelle, la première du livre, est une des meilleures, si pas la meilleure.

J’ai bien aimé aussi celle où Marcovaldo, chargé d’arroser quotidiennement la seule et unique plante du bureau, remarque que celle-ci embellit et croît davantage si on la place sous la pluie. Il la charge alors sur son vélomoteur et se déplace au gré des ondées pour que la plante bénéficie des gouttes providentielles.

Ou encore celle où Marcovaldo réalise son rêve : dormir sur un banc dans le parc, à la belle étoile, pour échapper au ronflement des siens. Sauf qu’il est constamment dérangé…

Il y a encore cette histoire où ses fils volent dans les boîtes aux lettres les bons pour des échantillons gratuits de lessive. Ne sachant plus quoi faire du stock de savon aisni amassé, ils finissent par tout déverser dans le fleuve. De petites bulles apparaissent, puis deviennent gigantesques et envahissent le ciel…

Beaucoup de poésie, vous aurez remarqué, dans ces nouvelles, un peu d’absurde aussi, d’où naît un fort sentiment de sympathie pour Marcovaldo, dont l’extrême pauvreté et la naïveté m’ont émue. Et pourtant, cela donne un ensemble moyen, il y manque du peps, ce je ne sais quoi qui distingue une œuvre des autres, qui nous fait dire en la refermant « waow », ce je sais quoi auquel Calvino m’avait pourtant habituée…

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