Les années fléaux de Norman Spinrad

Les années fléaux de Norman Spinrad

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par CC.RIDER, le 16 juin 2009 (Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (42 043ème position).
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L'Amérique à la dérive

Livre composé de trois nouvelles, en réalité trois courts romans, présentant trois aspects d’une Amérique à venir mais déjà en germe bien levé.
« Chair à pavé » nous fait plonger dans le chaos économique d’un pays ruiné par la crise et en proie à des inégalités sociales exacerbées de façon monstrueuse. Le métro de New York est devenu une vaste Cour des Miracles où l’on survit en s’entretuant et en dévorant des rats quand ce n’est pas de la chair humaine. Un voyage hallucinant et un futur très possible…
« Chroniques de l’Age du Fléau » raconte les années sida. Les malades sont parqués dans des Zones de Quarantaine et le sexe virtuel remplace de plus en plus l’amour physique jusqu’au jour où un savant découvre l’antidote absolue : un autre rétrovirus mutant qui peut sauver l’humanité. Mais il se transmet gratuitement par le biais des rapports sexuels. Le conglomérat pharmaceutique ne l’entend pas de cette oreille. Le toubib doit se cacher dans les Zones pour pouvoir répandre son virus sauveur. Le pouvoir en est alors réduit à envisager de lancer une bombe thermonucléaire pour l’en empêcher.
« La vie continue » illustre la situation d’écrivains américains en exil car mal pensants, censurés et rejetés par un pays devenu aussi puritain que fasciste. Spinrad se met en scène lui-même. Il se retrouve exilé à Paris et aux prises avec les envoyés de la CIA et du KGB qui se disputent ses faveurs pour lui faire signer un gros contrat pour l’adaptation cinématographique de l’une de ses œuvres. Beaucoup d’argent à la clé, mais également l’obligation de renier ses idées « libérales », ses engagements et ses amis.
Inutile de cacher que ces trois textes sont de qualité inégale. Le premier est de loin le plus fort et le plus intéressant par la violence de la situation et la qualité du style très « rap » utilisé. Le second n’est qu’une projection dramatisée d’une situation connue et maîtrisée par les moyens que l’on connaît. Spinrad imagine que la pandémie prend une tournure beaucoup plus importante et qu’elle est traitée de façon totalitaire par un régime qui a perdu toute notion du respect humain. Malades et bien portants se comportent de façon quasi animale et les dirigeants se révèlent de parfaites crapules. Le dernier est de loin le plus faible et le moins intéressant. Outre le fait que se mettre en scène soi même a un côté un peu prétentieux, l’intrigue elle-même faite de tractations et marchandages dignes de vendeurs de tapis est d’un intérêt restreint. Spinrad confond un peu dissidents soviétiques de l’époque stalinienne et opposants bobos au régime bushiste. Comparaison n’étant pas forcément raison, les évènements politiques récents l’ayant contredit. Cet auteur considère l’humanité au travers d’un prisme d’un pessimisme noir !

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3 nouvelles

8 étoiles

Critique de Matheus (, Inscrit le 24 août 2008, 49 ans) - 9 juillet 2009

"Chair à pavé". Dans une amérique où l'écart entre les classes sociales s'est creusé à l'extrême : une majorité est sans-abri, leur nourriture principale reste les rats pour peu qu'ils en trouvent, quelques nantis, vivant dans des quartiers réservés sécurisés, qui ne se promènent qu'escorté de gardes du corps et pilotes d'hélicoptères, rares métiers qui permettent à certains de vivre (survivre?). Pour ces derniers, la moindre faute professionnelle entraine un retour à la rue et aux rats.

" Chroniques de l’Age du Fléau " : pour ma part la meilleure nouvelle du livre. Le fléau (sida) frappe massivement la planète, les humains sont régulièrement dépistés, badgés, camps de concentration où on parque les contaminés, ... et un vaccin à détruire pour préserver des intérêts financiers d'un groupe pharmaceutique.

" La vie continue " : l'auteur se projette dans le futur, s'imaginant être courtisé par une industrie cinématographique pour réaliser un film à partir de son roman, mais dont le contrat prévoit en contrepartie qu'il mette fin à son journal indépendant. Nouvelle assez décevante, peu d'intérêt n'amène guère de réflexions.

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