Le commissaire dans la truffière de Pierre Magnan

Le commissaire dans la truffière de Pierre Magnan

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Hexagone, le 9 juin 2009 (Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 368ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 448 

Mouraille de l' Uillaoude.

Une truie à la recherche de truffes dans un village des basses alpes, sacré départ pour un polar du terroir. Des hippies junkies, des villageois qui roulent en 4 CV, les froidures du mois de décembre en pleine Provence. Et Laviollette qui débarque pour mener l'enquête sur la disparition de ces fameux hippies. Un commissaire aux antipodes des super flics. Un brin insignifiant, passe partout, mais pugnace, plein de poésie et qui sait mieux que quiconque, en douceur, démêler l'écheveau de ces disparitions. Un roman policier qui fait de Laviollette un investigateur que l'on a envie de suivre dans d'autres aventures, un hybride de Maigret et Colombo, de ces hommes qui avancent en plein jour sans en avoir l'air. Observateur, fin limier des âmes tordues poussées au crimes par l'amour, la jalousie et la convoitise. En tout cas une échappée belle au pays de Giono, menée de main de maître par un écrivain qui se dit lui même " Ecrivain des pauvres" , militant de première édition directement en format poche ( pour sauver les arbres). Un homme que l'on peut rencontrer au bistrot de Forcalquier où il a ses habitudes. Il semble y avoir du Pierre Magnan dans ce commissaire Laviolette.

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Les éditions

  • Le Commissaire dans la truffière [Texte imprimé] Pierre Magnan
    de Magnan, Pierre
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070383245 ; 8,40 € ; 24/01/1991 ; 250 p. ; Poche
  • Le Commissaire dans la truffière [Texte imprimé] Pierre Magnan
    de Magnan, Pierre
    Fayard
    ISBN : 9782213006680 ; 7,86 € ; 01/01/1978 ; 302 p. ; Broché
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Un bon polar à lire en vacances...

7 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 27 avril 2012

Nous voici repartis dans les Basses Alpes en compagnie du commissaire Laviolette. Ces Alpes de Haute-Provence – comme on peut appeler cette région aussi – nous révèlent toutes leurs richesses à travers de très belles descriptions, des échanges verbaux hauts en couleurs, des parties de pétanques dignes des clichés les plus méridionaux, enfin, une enquête policière où le gendarme est une caricature à lui seul…

Et le commissaire, me direz-vous ? Il est égal à lui-même, une sorte de policier paisible qui peut parfois être dépassé par les évènements sans perdre pied. En même temps – vous seriez en droit de l’exiger – un policier qui mène l’enquête doit être fort, intelligent et efficace ! Non ? En fait, le commissaire Laviolette est un personnage aux limites de « l’anti héros », limites seulement car il y a aussi chez Laviolette un côté Poirot, en particulier quand il prend le temps en fin de roman de tout expliquer le mécanisme du crime comme Poirot le fait en fin de roman. Il est là en Deus ex-machina donnant toutes les motivations, tous les détails de l’exécution, même quand il n’a aucun preuve, aucun aveu…

Revenons-en, si vous le voulez bien, à l’intrigue policière, à proprement parler. Le village de Banon est touché par une épidémie de disparitions mystérieuses. De jeunes gens, liés à une communauté hippie, semblent s’évaporer dans la nature. Pas de cadavre, pas d’indice, pas de trop de réclamations…

Tous les disparus vont-ils réapparaitre ? Quand un cadavre arrive, enfin, le lieu est très original car il s’agit d’un corps sans vie dans le congélateur des réserves d’un restaurant. En plus, cela se passe un dimanche d’affluence, quand les salles sont pleines, et que le chef s’active de toute part pour satisfaire sa clientèle… Heureusement, un cadavre représente une activité, plus exactement une curiosité, qui va apporter du plaisir à tous les convives…

« D’abord, la noce tout entière et la moitié des autres clients et la totalité des joueurs de boules sur la place, convergèrent, en un seul bloc, vers la remise et l’étrange cercueil.
On ouvrit tout juste, par égards, le passage à la mariée, afin qu’elle fût bien placée, au premier rang. Mais pour le reste, on ne se fit pas de cadeau. Les gros poussèrent du ventre. Les petits marchèrent sur les pieds des grands. Il ne resta à table que quelques Marseillais blasés d’émotions fortes, lesquels, par ailleurs, suçaient avec componction les carapaces de leurs écrevisses de Hongrie. Même les enfants de quatre ans voulaient voir et trépignaient de colère si on prétendait les en priver. »

Comme il s’agit d’un polar je ne vous en dirai pas plus. Un bon texte, un bon moment de lecture et une issue qui donne toute la grandeur et majesté de ce commissaire Laviolette en fin de carrière…

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  Lui aussi nous a quittés... 1 Shelton 2 mai 2012 @ 08:39

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