Fuck America : Les aveux de Bronsky de Edgar Hilsenrath
( Fuck America : Bronskys Geständnis)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Crève-la-faim à New York
Comment ne pas être époustouflé par ce livre ? Un humour caustique (quasi soude caustique) est la marque de fabrique de cet écrivain juif allemand, né en 1926, qui narre la vie de crève-la-faim qui a été la sienne dans les années 50 à New York.
Jakob Bronsky a 28 ans. Il a échappé par miracle aux rafles allemandes et après tout un périple qu’il occulte, le voilà à Manhattan sans un sou. Jakob n’a que deux rêves : écrire un roman qui lui permettra de raconter ce qu’il a vécu et qui n’est plus qu’un «trou» pour lui et trouver une femme de temps en temps. Ce sont ses deux obsessions. Le reste, c’est-à-dire avoir un toit et de quoi manger, semble presque accessoire.
« Ecoute Bronsky. Essaie de te rappeler. Pendant la guerre. Qu’est-ce qui s’est passé à l’époque ? Nom d’un chien. Il y a un trou dans ta mémoire. Un trou noir, un gouffre. »
Il gagne sa vie en prenant les jobs que lui propose un vieil agent d’intérim juif, la Silberstein’s Employment Agency : plongeur ou serveur dans des restaurants minables ou promeneur de chiens.
Le voilà plongé dans la masse interlope des vieux clodos, putes, maquereaux et autres paumés de New York. Son lieu de prédilection pour écrire est le troquet le moins cher et le plus crasseux de Manhattan, à Times Square, le Donald’s Pub.
« Je passe en traînant les pieds devant la file des hommes qui pissent. Je fais gaffe de ne pas glisser sur le sol crasseux. Manquerait plus que je me brise la nuque, moi, Jakob Bronsky, qui ai survécu à la guerre. Ce serait le bouquet : mourir ici…après tout ça. Et les journaux qui diraient : « Le rescapé Jakob Bronsky est mort dans les toilettes pour hommes du Donald’s Pub ! Une mauvaise chute ! »
Le livre est parsemé de dialogues très drôles, dans lesquels il montre à quel point notre héros est différent du stéréotype du juif riche :
« T’es juif ? »
« Oui »
« T’as une baraque à Long Island ? »
« Non »
« Comment ça se fait ? »
« J’en sais rien. »
« Tous les Juifs ont une baraque à Long Island. »
Bronsky, au contraire, ne vit que dans des chambres sordides, mais il est débrouillard, il sait comment prendre le bus sans payer, gratter du beurre et du pain à son co-locataire… Et son optimisme est inépuisable. Bronsky devient de plus en plus confiant au fur et à mesure que les chapitres de son livre se déroulent. Un livre qui s’appellera « Le Branleur » !
Le côté sordide de la misère à New York a donné une inspiration étonnante à Edgar Hilsenrath.
Ce roman est la preuve que l’on peut partir de la violence et de la barbarie et aboutir à un livre qui mélange humour, légèreté et récits atroces.
J’ai vraiment aimé chaque ligne de ce livre plein de sincérité, de désespoir caché et d’une formidable auto-dérision de la part de l’auteur.
Voilà un roman à la fois très politiquement incorrect et très émouvant.
Hilsenrath est considéré comme faisant partie de la lignée des Fante, Roth et Bukowski.
Ce livre a été écrit en allemand en 1980. C’est le premier roman d’Hilsenrath traduit en français.
A noter l'excellente traduction de Jörg Stickan et la couverture originale dessinée par Henning Wagenbreth.
Les éditions
-
Fuck America [Texte imprimé], les aveux de Bronsky Edgar Hilsenrath traduction de Jörg Stickan
de Hilsenrath, Edgar Stickan, Jörg (Traducteur)
Attila
ISBN : 9782917084069 ; 19,00 € ; 19/03/2009 ; 291 p. ; Broché -
Fuck America [Texte imprimé], les aveux de Bronsky Edgar Hilsenrath traduit de l'allemand par Jörg Stickan
de Hilsenrath, Edgar Stickan, Jörg (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757818022 ; 1,77 € ; 29/05/2012 ; 320 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (29)
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Hilsenrath et l'Amérique
Critique de Jean-Marc (Vinalmont, Inscrit le 14 mai 2022, 60 ans) - 15 mai 2022
Ce n'est qu'en 1952, alors que tout danger est écarté en Europe, que l'émigration vers les Etats-Unis devient possible pour toute la famille.
Une fois sur place, Jacob Bronsky, alias Hilsenrath, écrivain sans le sou, s'attelle alors à l'écriture d'un roman en allemand, tout en acceptant des petits boulots pour survivre...
Hilsenrath décrit sa vie en Amérique avec un humour noir féroce, caustique (à la soude ?).
Ignoré, rejeté, il finit par revenir en Allemagne, où il n'a plus de famille, mais où il est soutenu par une association d'écrivains qui l'aide à terminer son livre, loin de toute préoccupation matérielle.
Hilsenrath taille un costard à cette Amérique qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas.
Il le fait avec verve, dans le langage vert du désespoir...
A lire et à relire, du grand Hilsenrath !
Bon pour une fois
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 21 mai 2017
Au passage, il observe le style de vie des Américains ; il stigmatise avec humour leur culte de l’argent, leur racisme, leur goût de paraître, la nullité de leur télévision… Lui, il vit en marge de ce monde. C’est un « loser » heureux, il vit sans contrainte et ça lui permet de rêver qu’il va écrire le roman de sa vie. Mais à la fin, quand il commence à raconter le livre qu’il va écrire, on entre dans un autre monde et on ne s’amuse plus du tout. Heureusement, c’est assez court.
C’est le genre de livre qu’on aime ou qu’on n’aime pas mais qui ne laisse personne indifférent. Si vous n’aimez pas les obscénités, abstenez-vous ! Personnellement, j’ai ça en horreur et pourtant, j’ai lu ce livre jusqu’à la fin. Je me suis parfois bien amusé parce que certains passages sont très drôles mais, en le refermant, je me suis dit : c’est bon pour une fois.
LES BAS FONDS DU RÊVE AMÉRICAIN!
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 24 octobre 2014
Un titre provoquant, comme son contenu d’ailleurs, une écriture comme on parle, direct, sec, net, tranchant, sans fioritures, et cela décrit sans complaisance aucune la vie des laissés pour compte du rêve américain, dans le New York des années 50. C’est largement autobiographique, comment pourrait-il en être différemment d’ailleurs, très descriptif, très détaillé, vraiment très « vécu » devrais-je dire et avec un sens de l'auto-dérision comme j'en ai rarement vus! Tout cela a le mérite d’être très accrocheur. Une fois qu’on commence à lire on « s’affectionne » très vite à Bronsky (très bien rendu et pour cause c’est l’alter ego de l’auteur !...), et on veut absolument connaître la suite de ses… malheurs ?...
Au vu des critiques précédentes, j’en déduis qu’il en est de Edgar HILSENRATH comme de John FANTE, Charles BUKOWSKI, Henry MILLER ou encore Pedro Juan GUTIERREZ, on aime ou on n’aime pas, mais au moins ces écrivains ont le mérite de ne laisser personne indifférent… Inutile de vous dire ici de quel côté je me situe…
Une très belle découverte pour moi, dommage que cet auteur ne soit pas plus connu !...
Déconcertant mais génial...
Critique de Dededu59 (PARIS, Inscrite le 23 décembre 2012, 38 ans) - 27 octobre 2013
L'écriture originale peut déconcerter aux premiers abords, on accroche... ou pas. Les dialogues décalés entre les personnages fusent, les actions rocambolesques s'enchaînent, le livre se lit rapidement.
comment toucher un sujet sensible avec des mots simples
Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 5 avril 2013
J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous fait comprendre que les millions de juifs qui ont essayé de devenir américains à la suite de l’Holocauste n'ont pas forcément une porte grande ouverte à leur arrivée et n'ont pas forcément trouvé cet american way of life tellement promis.
Cet auteur est admirable, il réussit à toucher le lecteur avec justement des anecdotes et des dialogues qui paraissent incongrus et cyniques mais qui, au final, donnent tout son sens à l'Histoire.
N'est pas Céline qui veut
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 23 septembre 2012
Et quelques (très) rares traits d'humour.
« Dans ce pays, un intellectuel n'a aucune chance de devenir président. »
Si le thème de ce court roman n'est malheureusement pas très original, par contre l'écriture, elle, l'est vraiment. Comme l'a déjà transcrit Yotoga les dialogues sont vraiment réduits à leur plus « simple expression ». Mais l'utilisation outrancière des mots « bite, branlette.. » et autres déclinaisons ne suffisent pas à ce que cette originalité comble l'insignifiance de cette lecture où j'ai eu l'impression de perdre mon temps.
Je dis "merci"
Critique de SidonieLasalle (, Inscrite le 18 mars 2012, 50 ans) - 18 septembre 2012
Hilsenrath, on aime ou pas, mais on ne reste pas indifférent. Je pensais appartenir à la seconde catégorie mais à la réflexion, ce qui a prédominé ma lecture ne fut tant l'ennui ou la consternation que l'amertume. Une amertume face à un livre dont le potentiel jubilatoire est noyé par la vulgarité, dont la lecture soulève le pan d'un rideau prometteur réduit en lambeaux par des ressorts provocateurs trop visibles.
"Un OVNI littéraire, des situations loufoques, des dialogues déjantés", me dit-on. Je n'ai rien trouvé de loufoque dans ces errances répétitives et crispantes, pas la moindre pointe de second degré maitrisé. Rien de déjanté dans les dialogues itératifs et sans relief, rien non plus dans les personnages secondaires esquissés à la truelle et rien de bien excitant non plus dans une intrigue qui s'efface devant les souvenirs du narrateur. Si le style est innovant, je l'ai trouvé pour ma part sans finesse. Malheureusement, tandis que fond aurait pu avoir un réel intérêt, la forme est quant à elle horripilante de vide.
Cela aurait pu (dû!) être savoureux, ce décalage entre l'atrocité de son passé et ses anecdotes cocasses. Une manière de traiter un sujet extrêmement sérieux de la meilleure manière qui soit: avec humour. Dénoncer l'inavouable avec une causticité trucculente. Le seul problème : je n'ai pas ressenti l'humour, seulement la volonté de faire rire. C'est encore pire. Une claque, quoi.
Alors voilà pourquoi Hilsenrath ne me provoque ni joie, ni dégoût, ni mépris mais de l'amertume.
J'ai trouve Hilsenrath paresseux à défaut d'être culotté, parce que j'ai la désagréable impression que les faits abolissent toute forme de médiocrité littéraire, que le passé si tourmenté et l'atrocité sous-jacente des jeunes heures de l'auteur permettent de pallier à ce style répétitif et sans âme, et qu'il suffit d'avoir connu l'horreur et laisser entrevoir une errance horripilante de platitude pour que les lecteurs y décèlent du génie. Ce n'est pas mon cas, dommage.
Hilsenrath a trouvé son public, c'est l'essentiel. Je reste hermétique à son univers littéraire.
Quel humour !
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 22 août 2012
Je n'ai jamais lu Bukowski, Miller, et les autres qui sont cités dans les critiques précédentes, c'est pourquoi j'ai trouvé le roman totalement original et que je l'ai dévoré. Une très belle découverte, grâce au prix critiqueslibres.com
Sans grand intérêt, les "aveux"...
Critique de Sissi (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans) - 9 août 2012
Les érections incessantes de monsieur, la recherche de petits boulots, ce bouquin qu’il écrit dont on ne sait rien si ce n’est l’avancée des chapitres écrits, c’est bien maigre et comme en l’occurrence ça revient comme une ritournelle, on en devient à être exaspéré. Quand un texte manque de finesse, la grossièreté se transforme vite en vulgarité et c’est franchement désagréable.
Alors on peut bien sûr chercher le sens de tout ça : une certaine désespérance, l’appétit sexuel vu comme une furieuse envie de vivre, le besoin irrépressible de combler le « trou » des femmes (« un trou est un trou », ce n’est pas moi qui le dis…) en corrélation avec le besoin de combler le « trou de mémoire » (celle de l’horreur vécue), le peu de perspectives qu’on offre au émigrants en Amérique.
Sauf que c’est tellement caricatural et tellement lourd que ça n’émeut pas. Pire, ça lasse…
Même l’originalité narrative manque de finesse et de profondeur, et les dialogues avec les sempiternelles répétitions finissent par horripiler.
Bronsky est duel : une part de lui-même est définitivement morte avec les six millions de juifs, l’autre aspire à exister avec force. Il y avait quelque chose de beau à faire avec ça. Mais pour moi c’est raté.
C’est d’autant plus dommage qu’enfin, (enfin ! !) lorsqu’on arrive aux deux derniers chapitres, on découvre l’autre Bronsky, celui qui est mort, il nous livre son histoire, nous parle du livre qu’il écrit, et à ce moment là le livre prend une belle dimension…sauf que juste après, après quelques pages seulement, il est fini.
Ca devient bien au moment où ça se termine….
Les yeux d'Hilsenrath
Critique de Merrybelle (PACA, Inscrite le 6 novembre 2011, 62 ans) - 29 juillet 2012
Un indice est là au travers de l'échange de correspondances qui débute ce livre.
La vie de Bronski se résume à deux choses : pouvoir continuer à écrire et satisfaire "sa braguette". La recherche d'un travail ne devient nécessaire que parce qu'il va lui permettre de continuer d'écrire un livre mais pas n'importe quel livre.
Au travers de la vie de Bronski, c'est l'autre côté du rêve américain que l'on découvre, ceux des laissés pour compte qu'il côtoie.
mais c'est aussi le sort de ceux qui ont survécu et qui portent avec eux les six millions.
Entre sa vie de rescapé et celle de l'immigrant, que reste t il à Bronski pour survivre : écrire, l'auto dérision, car pour le reste, il ne lui reste que des yeux, devenus vides.
Après avoir douté de ma volonté de poursuire la lecture de "Fuck America", je ne regrette pas cette lecture. J'y ai découvert un auteur, certes dérangeant, difficile à appréhender par son style mais au final une lecture forte, musclée, qui ne laisse pas indifférent.
Je vais continuer à explorer l'univers de cet auteur
A noter que cette oeuvre est largement autobiographique et que Hilsenrath qui a toujours écrit en allemand est retourné vivre en Allemagne en 1975.
Les aveux de Bronsky
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 18 juillet 2012
Du reste il est vite lu, imposant presque la lecture en diagonale de par sa vacuité et le style employé (beaucoup de dialogues, répétitifs, inintéressants …). Vite lu, vite oublié. J’espère qu’Edgar Hilsenrath a commis d’autres choses plus intéressantes …
C’est un peu dur de déclarer inintéressant un ouvrage, manifestement largement autobiographique, et qui porte en partie sur la persécution des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale, persécution qu’a connu Edgar Hilsenrath mais avoir connu cela et se prévaloir d’être juif ne justifie pas pour autant l’indigence du style, des propos. De même qu’on ne fait pas forcément un bon roman avec des bons sentiments …
Jacob Bronsky, juif allemand ressorti vivant des affres de la Seconde Guerre Mondiale, débarque à Manhattan comme en Terre Promise début des années cinquante pour se refaire, enfin se faire une vie plutôt après l’enfer qui lui était promis pendant la guerre. Sans le sou, avec surtout une idée en tête, écrire le roman qui le propulsera dans une autre vie que celle des miséreux qui hantent les rues de New York. Il est à peu près prêt à tout, n’a guère de scrupules, une morale des plus élastiques … le genre de personnage petit mais qui ne le sait pas et qui, comme la grenouille …
C’est bizarre mais je n’ai pas envie de parler davantage de ce roman. D’ailleurs, c’est bien simple, je l’ai déjà oublié. J’ai même failli le relire …
A en vomir
Critique de Yotoga (, Inscrite le 14 mai 2012, - ans) - 21 mai 2012
Un exemple ? :
"'A vrai dire, j'avais plutôt envie de voir la Statue de la Liberté', dit Nathan Bronsky. 'Tout à l'heure, en nous apercevant, elle s'est cachée dans le brouillard.'
'Elle s'est cachée?'
'Elle s'est cachée.'
''Tu la verras bientôt', dit le riche parent.
'C'est là qu'on va?'
'Oui, c'est là qu'on va.'
Lorsque Nathan Bronsky aperçut la Statue de la Liberté, pris de panique, un pet lui échappa, car il crut que c'était le Consul Général.
'Qu'est-ce qu'il y a Nathan?', demanda sa femme.
'C'est le Consul Général!', dit Nathan Bronsky.
'Le Consul Général?'
'Le Consul Général'.
'Tu es certain?'
'Absolument certain'.
et comme si ça suffisait pas, ce genre de dialogue est retrouvé à toutes les pages et à toutes les sauces :
"vous écrivez un livre?"
"J'écris un livre."
"Sur la vie dans le ghetto?"
"Sur la vie dans le ghetto."
"Sur l'hécatombe?"
"Sur l'hécatombe."
"Sur le désespoir?"
"Sur le désespoir."
"Ecrivez-vous aussi sur l'espoir?"
"J'écris aussi sur l'espoir."
"Rien d'autre?"
"Rien d'autre... sauf la solitude que chacun de nous porte en lui. Moi compris."
"Vous écrivez sur tout ce que vous avez refoulé?"
"J'écris sur tout ce que j'ai refoulé."
"Vous avez besoin d'écrire ?"
"J'ai besoin d'écrire."
"Est-ce important?"
"C'est très important."
Alors franchement, je donne un demi point pour la mini critique de la société de consommation et le rêve américain...
Récit minable d'un indigent malhonnête
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 11 mai 2012
J'ai trouvé le ton aussi très agaçant. Cette façon de se parler à lui-même et de répéter les réponses plusieurs fois finit par lasser. Au début, j'ai trouvé amusant ses histoires rocambolesques mais je me suis vite lassée car il raconte toujours la même chose. Et puis, c'est vulgaire et assez répugnant. Au moins, avec Henry Miller, j'avais droit à une belle philosophie en plus mais là, rien. Seulement le récit de ses frasques et de son indigence sordide.
Et il termine avec sa thérapie truffée de mensonges et d'élucubrations mille fois rabâchées. Enfin, des Juifs violentés par des Allemands, ce n'est pas nouveau. Et sa nounou qui baise avec son petit ami devant lui ! Bof et rebof !
Le livre plaira à un certain lectorat mais pour ma part, il m'a très vite lassée.
FUCK AMERICA
Critique de KAATH (Saint - Brieuc 22.000, Inscrite le 8 mai 2012, 87 ans) - 9 mai 2012
Je peux cependant apporter le témoignage de la reconnaissance que je dois à son auteur.
J'ai lu "Fuck America" en me fiant au titre , l'esprit absolument vierge,ignorant tout de son auteur.
J'ai été conquise des les premières pages et j'ai adoré...
A tel point que, depuis cette lecture, après quelques recherches , j'ai lu et continue de lire avec passion les auteurs juifs américains : Bellow , Roth ...
Un branleur…
Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 69 ans) - 30 avril 2012
Un point positif : le style, qui incite à continuer la lecture.
Je crois que ce qui m’a le plus déplu dans ce roman, c’est la non-existence des femmes, réduites aux putes, à sa logeuse et à une psychologue à la télé…
LE REVE AMERICAIN
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 18 février 2012
Il explique sa vie d'une part en Allemagne (guerre, ghetto, Shoah) et d'autre part à New-York (petits boulots, putes, clodos et combines pour manger).
Des moments très forts avec parfois des longueurs mais surtout un humour au vitriol.
Ce livre nous montre bien l'envers du décor du rêve américain à une époque où des "supers" séries américaines envahissent la télévision.
Les " lettres-avion "
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 14 janvier 2012
Un ouvrage non conventionnel et tellement poignant !
Jakob Bronsky - fils de Nathan Bronsky - est encore un enfant en 1939. La montée du nazisme en Allemagne inquiète les juifs. Au lendemain de la Nuit de Cristal , l'immigration devient vitale mais les portes du Monde ( et plus particulièrement des Etats-Unis ) restent verrouillées.
Il faudra attendre 1952 - et que l'Histoire se soit écrite - pour que Bronsky puisse traverser l'Atlantique et commencer une vie de crève-la-faim à New-York.
Lui , le juif d'Europe , avec sa braguette à boutons, fera son QG de la cafétéria des immigrants ( au coin de la 86 e rue ) , du Donald's Pub ( le comptoir le moins cher de Times square ) et de l'Immeuble du 80 Warren Street ( et ses minables agences de placement)
Bronsky vit de petits boulots " à la journée " lui permettant de survivre mais surtout d'écrire SON roman ; le roman d'un homme solitaire , forcément un " BRANLEUR " .
Il sera confronté à la dure réalité du rêve américain :
" Un vrai américain est un mec qui écrase l'autre sans le moindre scrupule tout en croyant au bon Dieu " .
" Dans ce pays , la pauvreté et la solitude sont une infamie "
FUCK AMERICA !
2 histoires se télescopent ; celle du Bronsky immigrant à New-York et celle des " six Millions " qui ont traversé les horreurs du nazisme.
Comme l'écrit justement Aria , ce n'est plus de l'humour corrosif mais de la soude caustique.
La forme est des plus originale ( le narrateur s'apostrophe à longueur de pages ) et le fond terriblement dur .
Excellent à tous niveaux !
Rêve américain déçu
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 8 janvier 2012
Après un dialogue imaginaire avec une psychologue télévisuelle qui le rejoint dans son lit, il décide de rentrer en Allemagne. Il y est publié et aura du succès, parlant avec dérision de cette époque de difficile gestation de son œuvre.
J’ai pris ce livre comme une sorte de document qui décrit l’époque des années 50 américaines avec les quartiers pauvres, la recherche de subsistance de la part de personnes ayant eu parfois des positions sociales plus importantes, la frustration sexuelle, la nécessité de survivre pour assouvir sa passion de l’écriture. Il n’y a jamais de violence ou de révolte. Juste des contournements de règles. Il n’y a pas d’auto-apitoiement mais une acceptation distanciée de sa situation. Il reconnait qu’il n’est pas fait pour vivre là où on ne parle pas sa langue natale et agit en conséquence.
IF-0112-3825
Le branleur
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 26 décembre 2011
La portion New Yorkaise, très vulgaire et parfois répétitive, est la plus intéressante car elle respire l’authenticité. J’ai de la difficulté à voir plus loin que le premier degré, néanmoins ce fut une lecture agréable.
Le quotidien peu banal de Bronsky dans les ghettos juifs newyorkais
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 6 novembre 2011
Bronsky a tout de même deux besoins clairement identifiables : écrire un roman nommé " Le Branleur", titre qui résume précisément le personnage et faire l'amour. On ne compte plus les fantasmes et les récits sexuels du héros exprimés crûment. Son dialogue avec son pénis est vraiment loufoque et totalement dans l'esprit de ce roman.
Ce roman n'est pas sans rappeler "Le Voyage au bout de la nuit" de Céline ou "Berlin Alexanderplatz" d'Alfred Doblin, sans toutefois égaler ces chefs-d'oeuvre. Mais la liberté de ton, l'oralité des dialogues, la place de l'homme dans la ville moderne, l'intérêt apporté aux marginaux confortent cette idée.
J'avoue m'être parfois ennuyé lorsque Bronsky recherchait du travail et répétait les mêmes erreurs inlassablement, mais l'humour désamorce régulièrement les situations de crise et la fin du roman rend cette oeuvre tout à fait estimable.
Décapant et original
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 19 août 2011
Les critiques précédentes sont vraiment très précises, que pourrais-je ajouter?
Tout d'abord que le style, bien qu'original, est vraiment simple et agréable, on a l'impression de parler avec ce fameux Bronsky, réfugié juif post seconde guerre mondiale, être complètement paumé vivant au jour le jour par le biais de petits boulots et de diverses combines. De plus ce roman se lit vraiment très vite car il comporte de nombreux dialogues, souvent savoureux et drôles.
Cependant, se cachant sous un côté humoristique Hilsenrath dresse un portrait cynique de l'autre Amérique, celle des quotas, du paraître et des "broken dreams". La fin montre bien toute la détresse de Bronsky et l'influence de la Shoah qui explique le côté un peu (beaucoup) obsédé de "jack".
Une bonne découverte par l'intermédiaire de CL!
Décapant
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 27 juin 2011
Sur cette terre de promesses, le jeune homme se met en tête de devenir écrivain, et il cherche des petits boulots qui lui permettent de subsister et de se consacrer essentiellement à l’écriture d’un roman dont le titre évoque furieusement ce qu’il est lui-même: « Le branleur ».
C’est avec un humour décapant que l’auteur campe son personnage. Les dialogues claquent et le ton est cru, car Jakob est cynique et désabusé. Il est également un obsédé sexuel ayant bien des difficultés à assouvir ses fantasmes, dans un pays où il pensait que tout serait facile.
Par l’écriture, il cherche à se souvenir de la guerre, du ghetto, du camp de concentration. Ces tragédies vécues et refoulées dans son inconscient. Lorsqu’enfin il y parvient, le roman se fait plus grave, le traumatisme de la Shoah étant alors clairement exprimé.
Ce livre avait fait beaucoup parler de lui lors de sa sortie, à cause notamment de cette approche de la Shoah propre à choquer les « bien pensants ». Rien que pour cela, j’avais envie de le lire et n’ai pas été déçue. Toutefois, l’abondance de dialogues et les répétitions constantes de deux phrases identiques sur le mode question / réponse (exemple: “Le Consul général ? Le Consul général”) m’ont empêché d’être totalement emballée. J’aime les belles phrases et cela m’a manqué, dans ce roman que j’imaginais – en le lisant – parfaitement transposable pour la scène.
Curieux... mais poignant
Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 1 mars 2011
Très drôle mais aussi émouvant et triste, Edgar Hilsenrath à sa façon, montre comment cette guerre l'a touché.
Roman écrit aux tripes et à la soude !
Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 3 février 2011
- "La soude", c'est pour le côté politiquement incorrect à la Bukowski.
- "Les tripes", c'est pour le côté profondément sincère (semble-t-il à la lecture) de l'écriture, qui paraît être une réelle nécessité. A la John Fante.
Que demander de plus?
Déçue...
Critique de Idelette (, Inscrite le 11 mars 2005, 61 ans) - 2 juillet 2010
Le livre se lit dans la journée, on a parfois l'impression d'être face à un écrivain, avec des trouvailles poétiques, puis parfois, ça va vers plus de facilité, tout à fait à l'image de Jakob Bronsky, sans travail !!!
Ouf, enfin, un livre américain (mais écrit en allemand) qui ne fait pas "atelier d'écriture" il donne surtout envie d'en lire d'autres de cet écrivain : talentueux et hors norme. Le plus frappant, comme chez les premiers Kureishi ou McLiam Wilson, c'est sa jeunesse, sauf qu'il est né en 1926 : on sent une indignation, une verdeur, sorte d'urgence intacte comme s'il avait 20 ou 25 ans...
Les quêtes du trou
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 9 juin 2010
Or ces deux attributs se taillent la part du lion et les « aveux » (le terme est fort et presque trompeur quand il s’agit plutôt d’une série d’anecdotes plus ou moins salées) de Bronsky se limitent à l’étalage de quelques combines pour remplir les unes et vider les autres – un lien de causalité existant d’ailleurs souvent entre job pourri et putes à trois dollars. Indéniablement, Hilsenrath sait se mettre en scène, cultive avec un certain talent un goût affirmé pour l’autodérision et le dialogue minimaliste, et arrive finalement à nous convaincre de l’accompagner dans son odyssée de boîtes d’interim en chiottes dégueulasses. C’est parfois cocasse, plutôt pas trop mal écrit, mais on s’ennuie quand même suffisamment pour comparer Fuck America aux Contes de la folie ordinaire ou à Factotum et c’est là que le bât blesse.
Pourtant, il y a bien ce traumatisme, ce sentiment d’appartenir aux six millions et d’être déjà plusieurs fois mort en Europe avant de débarquer sur la Terre Promise américaine. On le sent refoulé au fond du personnage qui veut puiser en lui pour écrire son roman, mais en vain : ne reste qu’un trou et un vide immense qu’on comble donc avec des jobs et des putes minables. Jusqu’à ce que… un énième fantasme vienne débloquer la machine et alors, oui, durant la dernière partie du livre, on se retrouve enfin devant un vrai bon bouquin, du genre sincère, sans mélo, fluide et bien construit, où l’argot cesse d’être une facilité pour enfin sublimer le texte.
Au moment de refermer le bouquin, on reste donc à la fois sur une belle note et sur notre faim, en regrettant sincèrement d’avoir passer trop de temps avec Bronsky, et pas assez avec Le Branleur.
Ah Bronsky !
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 19 novembre 2009
Merci Aria de me l'avoir fait découvrir.
Soude caustique et émotion
Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 17 novembre 2009
L'écriture est remarquable et l'humour corrosif. Notre héros passe de boulot minable en boulot minable en essayant d'avancer dans son livre. Livre qui lui permettra de retrouver le souvenir de ce qui s'est passé en Europe, le souvenir des 6 millions.
Sans oublier sa frénésie sexuelle réelle ou fantasmée car quand on est fauché, on n'a que des putes à 3 dollars et pas des secrétaires de direction. Mais Fuck América n'est pas seulement un magnifique roman à l'humour incandescent, portrait peu flatteur de l'Amérique, c'est aussi un livre émouvant hanté par la Shoah. Les 6 millions de juifs d'Europe disparus sont des fantômes qui hantent Jacob, son livre et par conséquent le roman. Roman qui se fait d'ailleurs plus émouvant sur la fin quand l'histoire de Jacob nous est révélée.
Un lire à lire absolument émouvant, drôle, aux dialogues brillant et caustiques. En plus l'objet lui même est plutôt beau ce qui est toujours plaisant.
Bravo Bronsky !!
Critique de Kharas (, Inscrit le 9 juillet 2009, 52 ans) - 9 août 2009
Forums: Fuck America : Les aveux de Bronsky
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Hilsenrath | 57 | Aria | 6 janvier 2019 @ 19:19 | |
Analogies frappantes | 2 | Savant cosinus | 2 octobre 2013 @ 21:35 |
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