Trois hommes, deux chiens et une langouste de Iain Levison

Trois hommes, deux chiens et une langouste de Iain Levison
( The dogwalkers)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Aria, le 4 juin 2009 (Paris, Inscrite le 20 juin 2005, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (24 923ème position).
Visites : 4 185 

Comment gagner sa vie malhonnêtement quand on n'est pas malin ?

Ceux qui ont déjà lu un Levison ne seront pas dépaysés. Toujours la même ambiance : des types paumés, qui se font lourder de leurs petits boulots, ont vraiment envie de faire un coup d’éclat pour pouvoir vivre à l’abri du besoin un certain temps.

Nous avons ici Kevin, ex-taulard pour avoir fait pousser du hasch dans sa cave, Mitch, pas doué pour le boulot, qui vient de se faire virer d’une grande surface où il était responsable du rayon accessoires de voiture et Doug qui, lui, a perdu son job de cuistot dans un vague restaurant.
Kevin a une femme qui le méprise et une petite fille. Il survit en promenant les chiens des gens des beaux quartiers, même si les beaux quartiers sont rares à Walston (près de Pittsburg). Mitch et Doug vivent ensemble dans une maison rafistolée et passent leur temps à fumer du hasch et boire de la bière, tout en dealant. Mais cela ne suffit pas pour gagner sa vie…Alors même si tous les trois se serrent les coudes comme de vieux copains, si Kevin élargit sa clientèle de chiens à promener et trouve des comprimés à vendre sous le manteau, la vie est dure.
Les trois compères vont donc utiliser leurs méninges, assez limitées, il faut le dire, pour monter le coup qui les renflouera pour quelques années.

Ce livre, grâce à la plume enlevée et à l’humour formidable de Levison, nous fait passer par toutes sortes d’aventures avortées, suscitant de bonnes crises de rire. On voit venir tout ce qui va foirer, mais on n’est jamais sûr du pire avec nos trois lascars.

Je vous recommande ce roman hilarant qui fait à nouveau éclater le talent de Iain Levison. Je suis assez d’accord avec un critique qui, sur la quatrième de couverture, se demande si la succession de Donald Westlake ne serait pas assurée.
Une sacrément bonne référence !


Titre original : The Dogwalkers
Traduction (excellente) de Fanchita Gonzalez Batlle

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le club des trois ...

4 étoiles

Critique de Canow (, Inscrit le 14 août 2007, 67 ans) - 4 octobre 2017

Je me demande si l'auteur a du respect pour ses personnages.

Il faut dire que les personnages en question sont "graves" voire "gratinés"
Ce ne sont pas des génies loin de là....
Ce sont de braves types, un peu, beaucoup paumés, ils sont cependant attachants car on voudrait au fil des pages leur éviter de faire des conneries grosses comme eux.
Au fond je pense que l'auteur prend un malin plaisir (ou est ce un filon?) à se moquer (il le fait entre les lignes) de ses personnages.
Cela devient alors" facile" de rire (et de faire rire) de situations cocasses où les personnages se sont enferrés par leurs bêtises.
L'auteur nous invite à prendre plaisir à porter un regard de gentille dérision un peu comme certains prenaient plaisir à se moquer de l'idiot du village....

Pas un grand roman. mais qui tient cependant en haleine pour savoir jusqu'où peuvent aller ces 3 lascars...

La confrérie des coups foireux

6 étoiles

Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 56 ans) - 21 janvier 2015

L'existence à Walston, ancienne ville minière autrefois prospère, n'est pas très exaltante pour les trois compères qui aimeraient trouver l'astuce du siècle pour sortir de cette léthargie permanente qui les engloutit chaque jour.

Mitch désespère de tous ces individus falots et absurdes qu'il doit se coltiner chaque jour dans la boutique qui l'emploie, il se sent tellement mieux chez lui à siroter une bonne bière, en compagnie de son ami Doug, affalé dans le canapé en train de contempler les taches du plafond à travers les nuages de fumées dégagés par les joints. Ces séances de méditations introspectives leur permettent de remettre le monde à l'endroit et de tracer les lignes de leurs futurs destins forcément fabuleux, suffit d'y croire.

Doug est cuisinier, ou plus exactement expert de la spatule à retourner les steaks sur le grill, il est secrètement amoureux d'une Mexicaine qui se tient derrière le comptoir d'un bureau de tabac (pas un secret pour ses potes, mais pour la Mexicaine), il n'a jamais osé lui adresser la parole, il attend le bon moment dit-il. Il a un grand projet, écrire une histoire pour enfants dont le héros est une langouste.

Kévin est tombé pour avoir tenté de monter sa propre affaire de culture d'herbe euphorisante dans sa cave, l'esprit d'entreprise n'est pas toujours récompensé dans ce beau pays entreprenant. Depuis sa libération conditionnelle, il s'est reconverti dans la promenade pour chiens, une activité réjouissante qui lui permet de côtoyer le beau monde des quartiers huppés. Avec sa femme c'est pas vraiment l'osmose, il a l'impression qu'elle l'aimait mieux quand il était en prison.

Le coup de la télé réussi haut la main leur donne soudain des ailes, ils décident de consolider leur association bienfaitrice en concevant un plan infaillible pour honorer une commande d'une Ferrari. Après plusieurs soirées glaciales passées à observer les allées et venues aux abords d'un restaurant chic, ils aperçoivent enfin la Ferrari tant convoitée. Ils passent à l'action, mais ils ont oublié un petit détail. Fort de leur échec cuisant, ils se sentent pousser des ailes, ils décident de braquer un fourgon blindé.

L'auteur nous entraîne allègrement dans les péripéties hautes en couleurs de trois hurluberlus enferrés dans la conviction qu'à cœur vaillant rien d'impossible. Adeptes de l'improvisation planifiée et persuadés que tout ce qui semble impossible pour le commun des mortels ne l'est pas pour eux, ils se lancent avec un enthousiasme sans pareil dans des plans voués d'emblée à l'échec, persuadés qu'un jour ils tireront la bonne carte. Une histoire très bien emmenée, dans laquelle les situations les plus absurdes s'enchaînent au fil des chapitres sans laisser de répit au lecteur, ajouter à cela des dialogues jouissifs qui pimentent les rapports entre chaque personnage. Mais au delà de cette comédie ubuesque, se développe une vision acide d'une société cabossée par les désillusions d'individus dépossédés du rêve Américain.

Les Pieds Nickelés à Pittsburgh !

8 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 58 ans) - 7 juillet 2011

Mitch est chef de rayon chez Accu-mart . Il est né avec la " malédiction de la Mauvaise Décision " et subit les foudres quotidiennes d'un petit-chef .

Kévin a monté une petite affaire de " promenade de chiens " .Marié à Linda et père d'une petite fille de 6 ans .
Il sort de prison et est attiré par la " marginalité de ses choix " .

Doug est cuisinier dans un restaurant qui ferme brutalement ses portes , le laissant sans emploi .
Il mène " une vie bordélique en ordre " .

Ces 3 amis vivent à Walston ( banlieue de Pittsburgh - Pennsylvanie - ) ; symbole de la pauvreté et du viol de l'environnement.
Leur avenir est de travailler ou crever de faim .
Adeptes des joints et autres drogues euphorisantes ; ils élaborent de minables arnaques dignes des Pieds Nickelés.
Ils voleront une Ferrari mais oublieront qu'elle est équipée d'un LoJack ( ... )
Jusqu'au jour ou ils se lancent un " Grand Défi " : dévaliser un fourgon blindé .
Mais - là encore - ça bascule dans la farce pathétique ; fausse moustache , cagoules d'occasion rapiécées , accent british forcé , Mitch à la recherche d'un " guide du braquage " .
Les agents de sécurité sont du même niveau ( ils se tirent dessus.... )

Vous l'aurez compris , l'auteur manie l'humour à longueur de chapitres .Le trio est pathétique et attendrissant à la fois .
Quelques réflexions très sérieuses sur la société américaine qui laisse sur le bord de la route une partie de sa population.
J'ai été séduit par cette peinture acerbe d'hommes surfant sur la marginalité et pour qui la " débrouille " est vitale !

Je vous invite à lire les critiques d'Aria et Lectio qui résument à merveille le fond et la forme .
Je n'ai pas les références littéraires d'Aria mais ce livre m'a renvoyé au film de Woody Allen , " Prends l'oseille et tire-toi ! " dans lequel une bande de minables braqueurs se ridiculisent .

Un excellent moment de lecture !

Amérique profonde

10 étoiles

Critique de Lectio (, Inscrit le 16 juin 2011, 74 ans) - 3 juillet 2011

Ce livre c'est aussi et surtout un portrait de cette société américaine, envers du décor de l’Amérique rutilante, riche et où tout le monde peut réussir et faire fortune. Ils en rêvent de faire fortune les trois compères. Mais figés dans leur adolescence en crise, vitrifiés par leur consommation de "pétards", enfermés dans une ville minière triste et sale sur le déclin que leur reste-t-il d'autre que les petits boulots, le chômage et le montage de "coups foireux"... jusqu'au jour où ils réussiront enfin quelque chose... dommage c'était pas légal ! Fort heureusement Iain Levison apporte à ce triste décor un humour grinçant et décapant, des situations burlesques. On s'attache à ces trois personnages, braves types malchanceux tellement drôles et philosophes!. C'est un grand roman, instructif et amusant. Au passage on se demande si cette Amérique là n'est pas en train de s'exporter dans nos banlieues.

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