Les Veuves du jeudi de Claudia Piñeiro

Les Veuves du jeudi de Claudia Piñeiro
( Las viudas de los jueves)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Sahkti, le 19 mai 2009 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 293ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Derrière les haies bien taillées

Les Veuves du jeudi, c'est le surnom que se donnent quatre femmes dont les maris se retrouvent chaque jeudi autour d'un verre, de quelques longueurs dans une piscine et de parties de cartes sans fin. Un rituel immuable qui dure depuis des mois à Altos de la Cascada, banlieue chic de Buenos Aires, ghetto réservé aux riches avec barrières de sécurité et règlement d'ordre intérieur empli de bonnes convenances.
Le premier chapitre nous apprend que des corps d'hommes gisent au fond d'une piscine, électrocutés. Le surnom donné aux femmes serait-il devenu prémonitoire? Il faut attendre la fin du roman pour comprendre; un roman qui n'a rien d'un polar, je précise pour les allergiques au genre. Ce faits divers sordide n'est que le début, un prétexte à esquisser une vaste fresque sociale tout au long des pages, retraçant les destins des uns et des autres, les conditions de vie dans cette prison dorée, l'hypocrisie liée à une telle situation, la misère cachée derrière les rideaux de soie, les silences, les secrets, les apparences et tout ce qui va avec.

C'est admirablement bien mené!
Claudia Piñeiro n'a pas son pareil pour nous faire entrer dans la peau de ses personnages. Alternant les narrations et les visions au gré des chapitres, elle nous entraîne dans la tête des uns et des autres et nous permet de mieux comprendre les réactions de tout un chacun. Un bon moyen également pour appréhender cet univers fermé.
L'écriture de Claudia Piñeiro est fluide, poétique et réaliste à la fois, très attirante par la familiarité qu'elle dégage et cette proximité au sujet qu'elle offre. Pas de longueurs ou d'essoufflement mais l'envie de parcourir un bout de chemin en compagnie des protagonistes, hommes et femmes. Dénonçant subtilement l'hypocrisie de ce milieu social, l'auteur dresse également un portrait désabusé d'une Argentine en perpétuelle mutation, dans laquelle il est facile de perdre ses repères et son argent; la richesse d'un jour est la pauvreté du lendemain.

J'ai particulièrement aimé l'élégance de la plume de Claudia Piñeiro, sa manière sensible d'évoquer à pas feutrés ce qui ne peut être dit en pointant le doigt là où réside la douleur. Un excellent roman que je ne peux que conseiller tant il vous emporte dans un autre monde, pas vraiment glorieux mais terriblement envoûtant.

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Les éditions

  • Les veuves du jeudi [Texte imprimé], roman Claudia Piñeiro traduit de l'espagnol (Argentine) par Romain Magras
    de Piñeiro, Claudia Magras, Romain (Traducteur)
    Actes Sud / Lettres latino-américaines.
    ISBN : 9782742783700 ; 2,98 € ; 01/05/2009 ; 314 p. ; Broché
  • Les veuves du jeudi [Texte imprimé], roman Claudia Piñeiro traduit de l'espagnol (Argentine) par Romain Magras
    de Piñeiro, Claudia Magras, Romain (Traducteur)
    Actes Sud / Babel
    ISBN : 9782330030650 ; 9,20 € ; 05/03/2014 ; 320 p. ; Poche
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La dure condition des riches...

8 étoiles

Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 26 septembre 2010

Ce roman a pour cadre les "countries" en Argentine, des quartiers hyper-huppés, réservés aux très riches, avec barrières de sécurités pour écarter les intrus, des immenses parcs, des piscines, des terrains de golf. Quelques familles de riches vivent en clos fermé, mais la vie des riches n'est pas si facile en ces temps de crise (l'histoire se passe à l'époque de la dette argentine et la perte de confiance des investisseurs étrangers), et chacun peut perdre son emploi.En outre, il y a un parfum de drame dans l'air.

Un beau livre, sur la bourgeoisie aisée d'Argentine, pendant une époque trouble où la dette de l'Argentine explosait. Les personnages, une petites dizaine de couples, se partagent la scène : j'ai eu beaucoup de mal au début à me retrouver dans les noms et j'ai longtemps confondu les personnages. Jusqu'à ce que je note dans mon carnet un petit synoptique des personnages, ce que je recommande vivement : pour chaque famille, notez le nom du mari, de la femme, des enfants ainsi que les professions. Parfois aussi notez le nom de la bonne. C'est tout à fait indispensable pour s'y retrouver.

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  Desperate housewives... 2 Catherine de france 22 juin 2010 @ 17:20

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