La métamorphose des cloportes de Alphonse Boudard
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Boudard gansta team.
Les éponges en marmelade, l'ami Alphonse se voit octroyer une remise en liberté conditionnelle. Il va en profiter pour retrouver ses poteaux à qui il a assuré la liberté en observant la loi du silence. De péripéties en surprises, du Rouquemoute salopard fuyant et vil, au Youpe reconverti dans l'art et de Edmond devenu Edmond l'Hindouiste de Champigny, il faut avouer qu'une belle brochette d'empafés garnit l'ouvrage. La jubilation c'est de lire une langue qui n'existe plus, la langue verte, l'argot. De petites perles du langage. Il y a du Dard, du Audiard dans la prose à Monsieur Alphonse. Un climat des années d'après guerre, les anciens paras reconvertis dans le perçage de coffre. Les putes, la banlieue de papa. Une époque où les hommes étaient des types braves prêts à en découdre à coups de lame. Où les chats s'appelaient des chats. Il y a bien quelques petites longueurs, mais au final un vrai plaisir, un bon moment de détente. On sent planer les fantômes de Lino, Jean, Bernard et puis le fantôme de Villon cité par l'auteur" Rien ne m'est sûr que la choses incertaine " et c'est bien ce qui résume la tranche de vie de Monsieur Alphonse.
Aux puristes, ne m'en veuillez pas trop d'avoir titré " Boudard Gansta Team ", pied de nez à notre monde d'aujourd'hui, à ses banlieues, ses petits caïds de pacotille, sa misère, ses tournantes. Un monde aux antipodes de celui de Monsieur Alphonse, à part la nature des hommes qui reste inchangée. La caque sent toujours le hareng.
Les éditions
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La métamorphose des cloportes [Texte imprimé] Alphonse Boudard
de Boudard, Alphonse
la Table ronde / La Petite vermillon (Paris).
ISBN : 9782710309673 ; 23,87 € ; 14/03/2000 ; 234 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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"Attends sur le bord de l'oued....
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 26 août 2024
Alphonse Boudard (1925-2000) est un romancier et scénariste français.
La Métamorphose des cloportes paraît en 1962 (Plon)
Après avoir passé 3 ans en prison, l'auteur bénéficie d'une libération conditionnelle pour raisons médicales.
Un pneumo bilatéral le laisse malade, sans foi, ni loi, ni... pognon.
La convocation au sanatorium n'allait donc pas tarder.
Il devient donc urgent de retrouver la fine équipe qui l'avait repassée, empochant le fruit du délit et oubliant complètement notre héros pris la main dans le sac.
Youpe la Fourgue, receleur avale-tout; Edmond Clancul, métamorphosé brahmane et Rouquemoute, le Gros Rouquin, un julot casse-croûte, lâche, veule.. un gros porc viceloque.
Malheureusement, ses compagnons de route ont changé... et quelle métamorphose !
Rangés des voitures, méconnaissables.
La mission va s'avérer très, très compliquée.
Un lot de consolation néanmoins; la belle Anne-Marie, une fillette qui voulait goûter du malfrat, de l'authentique gangster...
Elle va éclaircir ses journées et pimenter ses... nuits.
"Mes copains n'en reviennent pas que j'aie une bergère aussi gironde" .
Adapté au cinéma par Pierre Granier-Deferre, sorti en 1965, le film réunit Lino Ventura, Charles Aznavour, Pierre Brasseur et Maurice Biraud.
J'avoue m'être un peu ennuyé à la lecture de ce roman. On s'attend à une vengeance spectaculaire, sanglante et... rien.
3 ans après les caïds se sont métamorphosés de façon très spectaculaire, voire peu crédible.
Reste l'argot, la "Langue" de Boudard qui fait - à elle seule - le sel du roman .
Une lecture pour la nostalgie.
Avec des amis comme ça...
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 10 juillet 2021
a) bon prince
b) bien con
(réponse au choix)
, vous ne les caftez pas.
Vous auriez dû, parce que pendant que vous bronziez à l'ombre, eux, ils ont changé de vie, et l'ont plutôt réussie, et ce, grâce à leur part du pognon, et votre part, qu'ils se sont appropriés. Sans vous attendre.
Pas glop.
Vous n'auriez pas envie, une fois sorti de taule, de vous venger un petit peu ?
C'est l'histoire de ce petit roman noir très drôle, écrit comme il parle par un ancien taulard et tubard (comprendre : il a longtemps été hospitalisé pour des histoires de poumons en sale état, un survivant), Alphonse Boudard, dont c'est le premier roman. Le personnage principal de ce roman adapté au cinéma s'appelle comme lui, limite ce n'est pas un roman.
C'est excellent, drôle, sarcastique, on en redemande. Comme un San-Antonio, mais du côté des loubards.
Boudard et Céline c'est kiffe kiffe
Critique de AmauryWatremez (Evreux, Inscrit le 3 novembre 2011, 55 ans) - 7 juin 2018
Audiard est devenu une statue du commandeur du cinéma français. Certes une statue qui se marre avec la casquette vissé sur le crâne mais pas le droit de dire ce que l'on pense de cézigue dans certains films où il aurait mieux fait de s'abstenir, pas le droit de remarquer que parfois il se laissait aller à ses facilités dans la jactance. Il le reconnaissait d'ailleurs souvent lui-même, lui qui était amoureux de la littérature. Il est vrai qu'un ratage du "petit cycliste" vaut plusieurs comédies française actuelles.
Faut reconnaître, faut avouer...
Je n'avais pas lu le livre qui inspire le film. Il s'avère plus cru, fort différent et tout aussi intéressant bien que comme d'habitude chez Boudard celle-ci n'a pas beaucoup d'importance. C'est surtout l'atmosphère qui compte, le milieu de minables que ce pauvre Alphonse fréquentait lui qui était perceur de coffiots et "tubard" au dernier degré. Ce qui ennuie un peu chez Boudard est son goût pour la digression et parler d'autre chose en oubliant le récit en route. il a un côté dilettante sympathique, au bout d'un moment ça lasse. On ne lui en veut pas mais ça peut agacer aussi, comme le type mettant trop de temps à raconter une anecdote tout en se marrant entre deux de ce qu'il tchatche.
On comprend pourquoi le film a omis plusieurs éléments du livre, dont le surnom du receleur, "Youpe le fourgue", plusieurs procès à la LICRA pour l'auteur ou la description par le menu des fantasmes d'Alphonse, du genre à effaroucher même un Harvey Weinstein. Boudard cependant connaît bien les truands, parfois d'anciens résistants comme lui ou "soldats perdus" infoutus de revenir à la vie civile. On les comprend, elle est ennuyeuse la vie civile, rêver de PEL, de droits à la retraite, de Reuteuteu et de départ anticipé c'est pas franchement folichon. Les "hommes" ont envie d'aspirations un peu moins étriquées, et minables.
Peu importe que ça se paie en "mitard" ou année de cage peu après, de misère noire, mieux vaut ça que de faire comme les "caves" et survivre en s'emmerdant comme un rat mort...
Si Boudard parle l'argot aussi bien qu'Audiard, conscient aussi que les truands n'étaient pas doués à ce point là pour la belle formule, par moments on croirait lire du Céline avec des descriptions cauchemardesques de minables se rêvant grands personnages, de la crudité brillante, du désespoir émotif quant à la nature humaine. Boudard n'est pas dupe, ces cloportes sont des pourris, pas de figures de bonne blague ou de cartes postales de bord de mer. Et c'est toute l'espèce qui semble l'être à ses yeux...
Et Alphonse me paraît avoir cette émotivité du verbe et du sentiment que l'on trouve chez Louis-Ferdinand, cette sensibilité que tous les amateurs du verbe et du mot juste possèdent. Ils le cachent bien, un "homme" ça ne ressent rien...
Le verbe en délire jubilatoire
Critique de Noir de Polars (PARIS, Inscrit le 28 mai 2011, 56 ans) - 5 janvier 2012
Alphonse Boudard sort de taule après avoir tenu son rôle d’homme-apache : il n’a rien cafté aux lardus, ni pendant l’interrogatoire, ni chez le juge et encore moins sous les verrous. Mais voilà, cinq piges sans se faire « assister » d’un mandat ou d’un panier de bouffe, ça aigrit. C’est même tellement bilieux comme sensation que quand t’en sors, t’as qu’une idée dans ton cigare, c’est de te farcir les salopards qui t’ont laissé tomber. T’as qu’une envie, c’est de les voir rôtir, les faire se désintégrer de trouille, les fixer jubilatoire quand ils se tordront de douleur, à terre, avec pour dernières visions le cuir luisant de tes godasses neuves et le pli impeccable de ton nouveau falzar.
Mais du rêve à la réalité, c’est comme dit l’autre : ça fait deux. Tes anciens complices, y se sont envolés depuis belle lurette, non sans t’avoir chouré tes éconocroques avant. Ordures certes, mais mecs prévoyants et avec du réflexe. Alors tu les cherches, c’est même ça qui te fait tenir, qui te fait un peu oublier tes poumons de taulard, des éponges pétées avant heure. Bon, en chemin tu rencontres une nana qu’a des guibolles de reine, interminables, et des nibards façon poire belle Hélène qui vont bien sous la pogne, alors ça t’adoucit un peu, ça t’aide pas à oublier mais au moins cette frangine te distrait. Tu te demandes même comment qu’elle fait pour te trouver séduisant avec ton teint jaune vieux journal et ta toux de crevard…
Ce livre tient avant tout du délire verbal. La trame en est finalement assez mince, alors que le scénario du film, lui, est d’une grande richesse. Mais c’est un régal à lire, un verbe qui te prend et te lâche difficilement, tellement que t’as l’impression que t’as toujours jacté comme lui, comme Alphonse.
Chef d’œuvre vrai, merveille, j’en passe et des pires.
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