Toute la famille sur la jetée du Paradis de Dermot Bolger
( The family on Paradise Pier)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (24 630ème position).
Visites : 4 402
Une belle fresque
Trente ans se déroulent entre la première et la dernière page de ce roman qui au-delà de l’histoire de 3 des 5 enfants de Goold Verschoyle, se révèle être également une histoire de l’indépendance irlandaise, une présentation de barrières culturelles et religieuses, autant que l’évolution de la grande histoire et l’expérience vécue par nos héros du communisme stalinien, présentée comme un engagement sectaire et mettant au jour les premières victimes d’un système idéologique totalitaire dans un monde troublé par la crise, les crises, qu’elles fussent économiques, territoriales ou sociales ?
Eva sera celle à laquelle d’aucuns pourront s’identifier le plus aisément, simplement par le fait que c’est ce personnage qui fut inspiré à l’auteur, par Sheila dont Bolger raconte ici, de façon plus ou moins romancée, l’histoire.
Les sujets abordés sont vastes, multiples, ils sont politiques mais aussi humains dans le rapport à sa famille, à sa fratrie, aux parents, ils sont bien décrits, bien écrits et cette épopée résonne profondément quand on tourne la dernière page, celle des notes de l’auteur.
Les éditions
-
Toute la famille sur la jetée du Paradis [Texte imprimé], roman Dermot Bolger traduit de l'anglais (Irlande) par Bernard Hoepffner avec la collaboration de Catherine Goffaux
de Bolger, Dermot Hoepffner, Bernard (Traducteur)
Joëlle Losfeld / Littérature étrangère (Paris. 2003)
ISBN : 9782070787197 ; 22,90 € ; 17/04/2008 ; 535 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (2)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Une histoire irlandaise
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 1 décembre 2013
Photographie de Friedrich Adolf Paneth ( détail) 1925 National Media Museum
Ce n'est en fait pas un roman, mais le récit-romancé, mais tout récit n'est-il pas romancé- d'une histoire familiale, celle de Sheila Fitzgerald, née Goold Verschoyle. Dans la post-face, Dermot Bolger explique qu'il a rencontré pour la première fois Sheila Fitzgerald en 1977, elle vivait dans une petite caravane, près de son ancienne maison transformée en refuge pour animaux. C'est en 1992 , alors qu'elle avait presque 90 ans, qu'elle lui a raconté l'histoire de cette famille irlandaise . Et que c'est à partir de ce récit , que ce livre a été écrit.
"La fiction ne peut jamais dire toute la vérité, cependant elle peut sans doute dire des vérités altérées et tout aussi importantes. Les biographies et même les autobiographies ne peuvent pas non plus révéler toute la vérité. Nous voyons invariablement notre vie à travers le prisme de la version de la réalité que nous avons construite à partir d'un choix de souvenirs, de sorte que notre passé finit par être composé non pas à partir de ce qui est arrivé mais à partir de ce que nous nous souvenons nous être arrivé..."
Issus de fantassins hollandais qui bâtirent leur fortune en louant des taudis à Dublin, détail que la légende familiale a pris soin d'effacer, les Goold Verschoyle coulent, en cette année 1915, des jours paisibles dans le Donegal, loin des révoltes qui commencent à naître à Dublin. Comme chaque été, c'est dans le cadre enchanteur de Manor House qu'amis, cousins et voisins se retrouvent autour de cette famille respectée, aimante, décrite dans cette scène idyllique de pique nique au bord de mer, scène à laquelle se raccrocheront tous les enfants dans les drames de leurs vies individuelles. Le paradis définitivement perdu...
En effet, tout va se gâter. Ce monde s'apprête à disparaître dans le fracas du premier conflit mondial et les déchirements d'une guerre civile sanglante. Passionnante est d'ailleurs la peinture que Bolger fait de cette classe aristocratique protestante dépossédée du pouvoir après l'établissement de l'Etat libre (1921) et qui, chaque jour davantage, se sent étrangère dans son propre pays.
Les Goold Verschoyle finiront, comme tant d'autres, par s'exiler en Angleterre. Ils laisseront derrière eux, à l'orée de l'âge adulte, des enfants avides d'aventures et d'idéaux. Staline et les goulags, la guerre d'Espagne , ces enfants irlandais se lanceront dans de grandes utopies , et deux n'en reviendront pas.
Grande fresque familiale et historique que Dermot Bolger s'est décidé à écrire après avoir lu que Sheila Fitzgerald admirait les artistes qui avaient le courage de s'emparer de la réalité et de la transformer en quelque chose de nouveau.
Les vertiges de l'histoire à travers une saga familiale
Critique de Poisson-Chat (, Inscrit le 12 février 2011, 52 ans) - 12 février 2011
De l’espoir né en Russie avec la révolution communiste, en passant par la guerre civile espagnole, la grande grève de Londres et la Seconde Guerre mondiale, ils y laisseront leurs rêves, leurs idéaux, leurs vies. A travers cette chronique d’une génération malmenée par la grande histoire, l’auteur parvient à donner corps à des personnages attachants tout faisant toucher du doigt au lecteur les vertiges de ces forces que sont les idéologies et le gâchis sans nom qui en résulte pour ceux qui les ont embrassées avec fougue.
Forums: Toute la famille sur la jetée du Paradis
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Toute la famille sur la jetée du Paradis".