Le métier de lire : Réponses à Pierre Nora, d'Apostrophes à Bouillon de culture de Pierre Nora, Bernard Pivot

Le métier de lire : Réponses à Pierre Nora, d'Apostrophes à Bouillon de culture de Pierre Nora, Bernard Pivot

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Patman, le 10 décembre 2001 (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 61 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 732ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 6 204  (depuis Novembre 2007)

Merci Bernard !

Paru initialement en 1990, pour saluer la dernière d’ Apostrophes, ce petit livre, bâti sous forme d’entretien avec Pierre Nora, journaliste de la revue littéraire « le Débat », vient de ressortir en poche augmenté d'une large partie consacrée à « Bouillon de Culture », l'occasion pour Bernard Pivot de tirer un bilan de ces deux émissions qui ont « fait lire les Français » pendant 25 ans. Cet ouvrage fourmille d’anecdotes cocasses (la « prestation » mémorable de Bukowski en 1978), émouvantes (Mitterrand ou Truffaut, stoïques et éblouissants durant 75 minutes d’émission alors qu’ils sont rongés par la maladie), attendrissantes (Modiano et ses problèmes insurmontables à terminer ses phrases), voire épiques (Simon Leys, éminent sinologue belge, démolissant la pauvre Maria Antonietta Macciocchi sur la question de Mao Tsé Toung en 1983). On en apprend forcément beaucoup sur la façon dont étaient conçues et réalisées ces deux émissions cultes de la télévision. Les débuts hésitants avec « Ouvrez les guillemets » de 73 à 75, puis le succès foudroyant à la création d’ « Apostrophes », jusqu’à sa fin en 1990, sacrifiée à l’autel du sacro-saint audimat. Les émissions spéciales, les rencontres à domicile (Simenon, Soljenitsyne, Albert Cohen,.) l'affaire Debray en 1982 sont aussi évoquées, puis, viennent les débuts chaotiques de « Bouillon de Culture », trop différent d' « Apostrophes », ce qui déstabilise le public, le retour à une formule plus littéraire de l’émission sous la pression des spectateurs et.des éditeurs ! Les petites querelles avec la concurrence (PPDA en tête), quelques chiffres d’audimat et la fiche technique des deux émissions complètent le tableau. On fait également un peu plus intimement connaissance avec l'homme Bernard Pivot, amateur de football et de beaujolais (mais il ne crache pas sur les autres vins !), amoureux des chats, fumant le cigare, auteur malheureux dans ses jeunes années d'un roman aujourd’hui oublié (fort heureusement, dit-il), ancien bon joueur de tennis, ce fils de modestes commerçants, diplômé en journalisme se définit lui-même comme un « Français moyen ». C'est par cette simplicité qu'il explique en grande partie le succès qu'ont rencontré ses émissions. L’homme de la rue se reconnaît en lui et, donc, lit ce qu’il a lu. Pivot nous livre aussi quelques considérations sur sa façon de voir la télévision d'aujourd'hui... des propos empreints d'une grande sagesse. J’ai adoré ce livre. Faut-il préciser que je suis depuis très longtemps un grand admirateur de Pivot ? Je lui dois d'avoir découvert Soljenitsyne, Patrick Rambaud, Albert Cohen, pour ne citer que ces trois là, d'avoir mis un visage sur beaucoup d’autres noms, d'avoir lu des auteurs que je n'aurais sans doute jamais abordés si je ne les avais vus, au hasard d’un vendredi soir, se débattre sous le feu des questions de Pivot (A.Jardin, E.Orsenna,...). J’allais oublier, je lui dois aussi d’avoir découvert un de mes musiciens préférés : Rachmaninov (vous vous souvenez ? Le générique d’Apostrophes). A lire absolument par tous les nostalgiques d'Apostrophes!

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Pivot raconte "Apostrophes"...

9 étoiles

Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 23 avril 2014

Un comble : Bernard Pivot se déclare en quatrième de couverture « très mauvais à l'oral » ! Quand on a, comme c'est mon cas, suivi depuis le début à la télévision, et « Apostrophes » et « Bouillon de culture », quasi religieusement tant l'efficacité de leur maitre de cérémonie était remarquable, autant dans le choix des auteurs/ouvrages présentés que dans l'animation toujours courtoise, mais néanmoins incisive, on s'étonne…
Il n'en reste pas moins que voilà dans ce petit livre de souvenirs (entre autres), une lecture bien agréable. Nostalgie ? Peut-être… Tant il est vrai que le niveau de la proposition littéraire à la télévision ces temps ci, même s'il est correct, n'atteint que rarement celui du « Maître ».
Rappelons-nous également l'éditorial de la revue « Lire » signé Pivot. Un régal…
Un petit livre de souvenirs, disais-je, qui nous replonge dans cette ambiance si particulière d'« Apostrophe » … ce sont les chapitres I et II, respectivement intitulés : « L'esprit d'Apostrophes » et « Lecteur public ».
Le chapitre III, « Souvenirs en toutes lettres » nous présente par ordre alphabétique les écrivains majeurs reçus dans l'émission ; pour finir par une sélection de cent livres qui doivent beaucoup à « Apostrophes ».
Longue vie à l'Académie Goncourt, et bravo l'artiste…

Amoureux des livres

9 étoiles

Critique de Soleada (, Inscrite le 21 janvier 2007, 35 ans) - 3 décembre 2007

Etant âgée de 18 ans je n'ai pu connaître l'émission Apostrophes. Ce livre a été l'occasion d'imaginer l'émission et de découvrir ses dessous. Bien sûr je connais les fameuses dictées de Bernard Pivot, mais outre le personnage dans ce livre nous découvrons sa relation avec le livre.Une relation plus que passionnelle avec des fréquences de lecture qui personnellement me font rêver. Rien que le titre fait rêver, mais malheureusement il y a très peu d'élus, la part du marché est très petite.
A recommander aux amoureux du livre, de leurs auteurs et de cet univers si particulier...

Jolie rencontre avec un amoureux des livres

8 étoiles

Critique de Isaline (Tours, Inscrite le 16 avril 2005, 43 ans) - 23 août 2005

Ce livre d'entretiens entre Bernard Pivot et Pierre Nora est intéressant pour qui aime les livres. Bien sûr on en apprend beaucoup sur la fameuse émission Apostrophes, mais on en apprend bien plus sur l'homme Pivot, ses goûts, ses méthodes de lecture, sa vision de la culture... Au fil des pages Bernard Pivot évoque ses rencontres avec de fameux écrivains tels Duras, Nabokov, Soljenitsyne, Modiano, Le Clezio, Cohen et j'en passe... Et le modeste lecteur de se dire "quelle chance il a eu ce Pivot!" De la chance peut être, mais surtout beaucoup de travail, de méthode, de passion et d'amour des livres.

Pour tous ceux qui succombent à ce "vice impuni" qu'est la lecture

8 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 4 septembre 2004

J'ai tout d'abord été réticente vis à vis de ce livre de Bernard Pivot: la crainte d'un livre "de circonstance", sombrant dans l'auto-encensement d'une star du petit écran sur le point de prendre sa retraite (enfin, retraite toute relative dans le cas de Pivot). Et puis un jour, j'ai commencé à le feuilleter dans une librairie... et après avoir lu quelques pages, j'ai foncé vers la caisse, je suis rentrée chez moi, et j'ai dévoré séance tenante "Le métier de lire" de la première à la dernière page. Parce que les vraies "stars" dans "Le métier de lire", ce sont les livres. Parce que "Le métier de lire" est animé d'un bout à l'autre par la passion des livres et de la lecture. Et parce que c'est toujours un grand bonheur pour un amoureux des livres que de rencontrer un autre amoureux des livres (au demeurant très sympathique).

Je précise qu'il n'est pas nécessaire d'avoir été un fan d'"Apostrophes" (J'étais trop jeune à l'époque... tout le monde n'est pas aussi précoce que KVQ ;-)) ou de "Bouillon de culture" (Là, je n'avais pas de télé...) pour savourer "Le métier de lire". Un livre à lire non seulement pour les nostalgiques d'"Apostrophes", mais aussi pour tous les amoureux de la lecture!

Petit hommage à Pivot

5 étoiles

Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 31 ans) - 3 septembre 2004

Je veux pas l'enterrer évidemment. Je voulais juste dire que Pivot reste quand même un homme qui a beaucoup servi la littérature en France. Bien sûr, à la fin, ça commençait à être un petit peu trop paillettes, ces Bouillons de Culture. Mais cet homme-là aimait lire et nous donnait envie de lire. Maintenant, quand on regarde le PAF, il n y a qu'une émission littéraire que j'aime bien : "Field dans ta chambre" sur Paris Première, chaîne câblée. Sinon, j'ai déjà regardé Campus, je n'aime pas du tout Guillaume Durand, et le pire, avec cette émission "pseudo-littéraire", c'est qu'ils ne parlent jamais de livres. Une fois, c'est sur le foot, une autre sur le voile. Je n'aime pas. Et le "Vol de nuit" de PPD à minuit sur TF1, forcément puisque c'est sur TF1, j'ai déjà regardé, les invités sont souvent intéressants, mais PPD est un nul, il ne donne pas non plus envie de lire les livres présentés. Déplorons que le paysage audiovisuel français est encombré de "Marjolaine" de real TV, qui parfois nous font penser qu'on est dans 1984 d'Orwell. Il y a quelques émissions que j'aime bien, notamment "On a tout essayé", Fiel dans ta chambre, ONPP quand c'était le vendredi, 20h10 pétantes. Rien d'autre.

Télévision, piège à con.

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