La fille que j'ai abandonnée de Shūsaku Endō
( Watashi ga suteta onna)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
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Une histoire bouleversante
Shioka profite de son statut d'étudiant à l'université pour séduire Mitsu, une jeune fille crédule d'origine campagnarde. Après deux sorties il parvient à l'emmener à l'hotel, puis, son désir assouvi, abandonne la jeune fille qui elle, est tombée profondément amoureuse.
Ses études terminées, il veut se consacrer à sa réussite sociale et dans ce but se fiance à la nièce de son patron. Malgré cela il essaye de revoir Mitsu, la fille qu'il avait abandonnée, afin d'assouvir le désir physique, que suscite sa belle fiancée qui veut rester pure jusqu'au mariage. On découvre alors le destin particulier de la jeune fille.
Je n'en révelerai pas plus pour ne pas diminuer l'intérêt de l'histoire mais ce livre, très court et qui se lit d'une traite, est vraiment magnifique. Dans la postface, l'auteur nous apprend que Mitsu, l'héroine, est inspirée d'un personnage réel. Il termine la postface par ces phrases; "Dans La fille que j'ai abandonnée, j'ai tenté d'esquisser un parallèle entre Mitsu et Jésus, abandonné lui aussi, par ses disciples d'abord et par nous tous ensuite, dans notre vie quotidienne. Mitsu n'a pas cessé, depuis, de revivre en moi".
Comme pour l'auteur, Mitsu et ce livre restera longtemps dans mes pensées. Je le compare un peu à La symphonie pastorale, de A. Gides, qui a été critiqué récemment sur le site.
Les éditions
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La fille que j'ai abandonnée [Texte imprimé] Shûsaku Endô trad. du japonais par Minh Nguyen-Mordvinoff
de Endō, Shūsaku Nguyen-Mordvinoff, Minh (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070404056 ; 2,88 € ; 03/02/1998 ; 249 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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Très beau roman.
Critique de -lilas- (Aix-en-Provence, Inscrite le 15 mai 2007, 41 ans) - 16 mai 2007
Ce roman est plein de tristesse et très fort en émotions, par le réalisme des descriptions des sentiments et de la psychologie des personnages.
L'abnégation et la naïveté de l'héroïne sont déconcertantes, voire énervantes face à l'ambition et l'initérêt du héros.
Alors roman de deux vies gâchées, pleines de remords. Ou roman d'amour? En tous cas roman de deux destins particuliers.
Boulversant
Critique de Duncan (Liège, Inscrit le 21 février 2004, 43 ans) - 12 novembre 2004
Le destin croisé de Yoshioka, "sans coeur" mais à qui l'avenir souri et de Mitsu, la bonté incarnée mais d'une naïveté proche de la bêtise... Ou comment les "âmes pures" sont appelées à souffrir plus que les autres des maladies et des aléas du destin...
Quand on connaît la profonde influence de la religion catholique sur Endô, on ne s'étonne guère du "scénario"...
Superbe !
Le sort des humbles
Critique de Vigno (, Inscrit le 30 mai 2001, - ans) - 14 juillet 2002
La trame du récit n'est guère originale : un homme sans âme séduit et trompe une jeune fille généreuse et naïve. Cette dernière se donne entièrement à lui et toute sa vie future en est affectée.
Pourtant, Shûsaku Endô ajoute certains éléments intéressants. D'abord, l’histoire est vue à travers les yeux du séducteur : même s’il s'efforce longtemps de se convaincre du contraire, il doit admettre que cette fille, qui ne fut qu’un court épisode dans sa vie, a compté : « La leçon tirée de cette aventure était que tous les êtres rencontrés pendant notre existence, à un moment ou à un autre, laissent une trace indélébile en nous. » Une autre question, très existentialiste (le roman, publié en 1964), est soulevé par ce roman : comment se fait-il que le mauvais sort s’abatte sur les « humbles » ? Endo , dans la postface, écrit : « J’ai tenté d'esquisser un parallèle entre Mitsu et Jésus. » Un dernier aspect intéressant tient au personnage de la fille elle-même, qui n'est pas sans rappeler Pomme dans La dentellière. Il existe des êtres qui ne donnent leur amour qu'une seule fois, mais entièrement.
Ce roman est très facile à lire. Il nous touche et c’est ce qui explique qu'on le lit d'une traite.
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