676 de Yan Gérard
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Coup d'essai... coup de maître ?
College de Trinity, Angleterre. Le Pr Alan Gordon, le spécialiste mondial des nombres noirs, a disparu. Que sont ces mystérieux nombres noirs ? Que sont devenus le professeur et ses travaux ? Une commission d'enquête est sur les dents : les recherches de Gordon avaient de quoi intéresser beaucoup de monde... Serions-nous face à la plus grande énigme de tous les temps ? Des rues de New York aux couloirs de Trinity, du cimetière de Mortlake à une bibliothèque perdue en Forêt-Noire, la quête des nombres noirs nous emporte à travers les siècles sur les traces d'une conspiration mêlant sociétés secrètes, prophéties et kabbale. De découvertes étonnantes en rebondissements imprévisibles, 676 est un thriller oppressant. Une lecture dont vous ne sortirez pas indemne.
Sur la forme et en particulier le style d'écriture, Yan Gérard, pour son premier roman, nous offre un récit bien écrit, fluide et sans fioriture où l'emploi de la première personne du singulier donne encore plus de vie à l'intrigue. Rien à redire de ce côté-là, donc, sinon, dans le premier quart de l'oeuvre, un monologue prononcé par le personnage clef de "676", le dénommé P., où le lecteur perd un peu pied, noyé sous l'érudition non feinte de l'auteur en matière de mathématiques et d'occultisme. Ce passage, à mon sens, aurait pu être, non pas tant épuré mais davantage distillé, entrecoupé de paragraphes destinés à remettre le lecteur sur le bon chemin. Après quoi, toutefois, l'on reprend sans mal le fil du récit. Un reproche, encore, lié à la précédente remarque, l'absence de méta-commentaires (ou d'incises) dans les dialogues ou entre l'une et l'autre intervention des protagonistes de tel ou tel dialogue, justement... résultat, le lecteur oublie parfois où il se trouve (dans un restaurant, un taxi ou un wagon). C'est embêtant, naturellement, et cela égare un peu, d'autant que l'on aimerait savoir ce qui se passe autour des deux personnes qui discutent dans un lieu public (cela participe de l'ambiance, de l'atmosphère du récit, bien sûr). En guise de conclusion, je pense que Yan Gérard, de par ses qualités littéraires, sait rendre son intrigue captivante, en dépit de certaines faiblesses aisées à corriger. Quelle imagination, du reste !Incontestablement, "676" est un roman qui se dévore.
Sur le fond, maintenant. L'intrigue, tout d'abord, est complexe, sans être déroutante, me dois-je de préciser, et mériterait à elle seule une seconde lecture plus attentive encore. Je soupçonne par ailleurs l'auteur de s'être servi des nombres pour dissimuler un ou des messages entre les lignes de son oeuvre (à voir, à ce sujet, notamment, le site rattaché au roman où vous découvrirez les sources de Yan Gérard). De nombreux thèmes sont ainsi abordés : mathématiques, arts, religion, occultisme, bien sûr, linguistique, démonologie, cryptographie, symbologie, etc. Cela fait, à mon sens, à la fois la richesse et la faiblesse du récit, car l'on sent parfois l'auteur s'égarer. Peut-être ce roman aurait-il gagné à être plus long, plus détaillé mais sur le long cours, tout simplement. Demeure une grande érudition, de la part de Yan Gérard, qui, elle, ne nuit pas à la qualité de l'intrigue. Au contaire. Ensuite, le fait que le récit est raconté par le principal protagoniste, P., réduit la profondeur psychologique des personnages à la portion congrue. C'est dommage, d'autant que l'on sent que l'auteur en garde sous le pied, niveau inventivité, clarté de style et sens de la narration. Encore une fois, Yan Gérard a un don de conteur évident, ce dont il n'use que partiellement. Mais c'est un premier roman et un (premier) roman prometteur. Gageons qu'il fera encore mieux la prochaine fois. Enfin, la dénouement final laisse un peu sur sa faim, mais ce n'est là que mon (humble) avis.
En guise de conclusion, je dirais que "676" est un bon (premier) roman, une oeuvre prometteuse d'un auteur qui ne l'est pas moins, un thriller ésotérique complexe à plusieurs niveaux de lecture, riche et foisonnant de détails pertinents. Là où d'autres romanciers publièrent après Dan Brown et son "Da Vinci Code" en surfant sur la vague du thriller (historico-)ésotérique, l'on ne peut retirer à Yan Gérard une originalité de style, de ton et de créativité qui le démarque, dès son coup d'essai, de bien d'autres romanciers (je pense à Caldwell et Thomason, auteurs de "La règle de quatre", pour ne citer qu'eux). Il manque juste cette petite touche finale, cette capacité à porter l'estocade pour qu'une fois le roman refermé, il reste au lecteur cette impression de vertige que les grands du thriller savent imprégner dans l'esprit de ceux qui les lisent.
Coup d'essai... coup de maître, alors ?
Il s'en est fallu de peu... mais "676" est bel et bien un roman à découvrir, à lire et à relire, assurément.
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Les éditions
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676 [Texte imprimé] Yan Gérard
de Gérard, Yan
Leo Scheer / Thriller
ISBN : 9782756101682 ; 20,00 € ; 23/03/2009 ; 676 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (5)
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Vers une suite
Critique de Yves48 (, Inscrit le 27 mars 2010, 64 ans) - 27 mars 2010
Je me retrouve assez bien dans les propos de Marc. Je suis moi-même assez déçu de la fin qui m'apparaissait assez convenue et que j'avais devinée depuis que l'auteur décrivait la mise en route de la cérémonie. J'étais tellement déçu que j'ai relu les chapitres XXV & XXVI pour être certain que je n'avais pas loupé quelque chose.
Bref, cette sortie est une invitation à une suite que mon imaginaire peut développer mais j'inviterai l'auteur à s'y pencher à la place des lecteurs.
Une très bonne surprise
Critique de Anne-laure (, Inscrite le 16 juin 2009, 52 ans) - 16 juin 2009
Mais quel beau cadeau!
L'histoire m'a pris dès le début; et si j'ai eu un peu de mal à m'attacher au personnage principal, parce qu'il nous dit si peu sur lui, je n'en ai pas moins dévoré le livre.
Pour moi ce qui est marquant dans l'écriture c'est à la fois la grande capacité à captiver le lecteur; le côté très visuel (j'ai eu parfois l'impression de lire une BD tant je voyais d'images en lisant); et c'est si bien documenté qu'on peut vraiment croire à l'intrigue.
Bravo M. Gérard, j'ai hâte de voir le livre au cinéma.
Ou peut être Pandor nous entraînera-t-il dans de nouvelles aventures; et comme tout héros qui se respecte il finira par nous en dire un peu plus sur son passé.
Très bonne surprise
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 41 ans) - 15 mai 2009
Chers Adrien et Marc
Critique de Yan G. (, Inscrit le 13 mai 2009, 52 ans) - 13 mai 2009
Ce qui me surprend plus, c'est que vous n'ayez pas autant apprécié la fin alors que d'autres lecteurs y ont trouvé le bouquet final qu'ils espéraient (Pour Marc, un manque de "panache", pour Adrien, une fin qui "laisse sur sa faim, déçoit..."). Croyez-moi si je vous dis que j'en suis bien désolé.
La première chose que je voudrais néanmoins préciser, c'est que le sentiment de "rester sur sa faim" peut avoir deux origines:
- soit on n'a pas assez mangé parce que le repas n'était pas bon ou insuffisant,
- soit on a déjà beaucoup et tellement bien mangé qu'on se lèche les babines à l'idée d'un deuxième dessert aperçu en vitrine sauf que le chef de cuisine a décidé de mettre tout le monde au régime et de laisser les affamés baver devant la dernière tarte aux fraises qu'ils pourraient se mettre sous la dent!!!!
Ce que je veux dire par là, c'est qu'on peut très bien rester sur sa faim après un bon livre -c'est une insatisfaction provoquée par la gourmandise.
Si je poursuis l'allégorie, le menu "thriller" propose souvent comme dessert le fameux "switch final" -genre "le sixième sens" ou "Usual Suspect" (un dernier rouage vient s'ajouter à la machine et la fait tourner à l'inverse de ce que l'on croyait).
Dans le cas de 676, ce n'est pas une figure de style que j'ai recherché à réaliser à tout prix (d'ailleurs, la situation est un peu plus compliqué que ça). En tant que mathématicien, j'ai surtout veillé à ce que l'enchaînement des faits respecte une construction implacable. La façon dont les lecteurs ressentiraient la fin de cette histoire n'était donc pas ma priorité, elle se termine vraiment comme elle doit se terminer (il n'y avait pas d'alternative ou alors seulement des alternatives mineures sur des points qui relèvent des détails) et il est possible que ça se ressente d'une certaine façon ou d'une autre mais il était important que la logique du texte tienne jusqu'au bout sans qu'il n'y soit jamais fait aucune entorse. C'était très important pour moi car c'est une question d'honnêteté vis-à-vis du lecteur et c'est la règle la plus élémentaire du thriller -si règle il y a.
En guise de conclusion, malgré les piques que contiennent ces critiques -celles d'Adrien sont assez acérées pour me conduire à réagir par ces mots- l'histoire vous a emporté dans son flot au point de vous tenir en haleine et même si 676 est un thriller hors normes par certains côtés, j'espère que vous le rangerez dans votre bibliothèque avec tendresse.
PS. Je suis obligé de mettre une note, même si étant donné ma subjectivité absolue, elle compte pour du beurre ;-)
Découverte occulte
Critique de Adrien34 (, Inscrit le 18 janvier 2009, 34 ans) - 12 mai 2009
Tout d'abord j'ai acheté ce roman sans connaitre l'auteur, sur un coup de tête, car la quatrième de couverture m'avait conquis et étais accrocheuse. En effet, étant dans ma période mêlant ésotérisme, religion et histoire je n'ai pu m'empêcher d'acheter "marketiguement" le livre :p
Ai-je été déçu? Surement pas par les précisions historiques, mathématiques et occultes que nous fait découvrir l'auteur, ni par l'action du roman.
Pour une fois je trouve que le début est mieux que la fin. En effet pour moi cette dernière nous laisse un peu (beaucoup) sur notre faim et semble bâclée, tirée par les cheveux. Comme si Yan Gerard ne savait pas tellement comment finir l'aventure de Mr P.
Le roman est assez bien construit,il est vrai que les scènes d'action succèdent intelligemment aux passages historiques demandant plusieurs lectures si on veut réellement bien comprendre la machine machiavélique qui joue contre le héros!
Ce livre ne m'a pas subjugué, pourtant je l'ai fini assez rapidement ce qui prouve un certain style d'écriture tenant en haleine le lecteur jusqu'au bout... qui déçoit il faut bien le dire.
La note de 3,5 étoiles me semble appropriée pour le 1° roman de cet écrivain.
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