Révolution française, tome 2 : Aux armes, citoyens ! de Max Gallo

Révolution française, tome 2 : Aux armes, citoyens ! de Max Gallo

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Bookivore, le 24 avril 2009 (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 445ème position).
Visites : 5 664 

Excellent

Second tome (et fin) de l'histoire de la Révolution Française revue par l'historien Max Gallo. Ca démarre en 1793, juste après la mort de Louis XVI, et on assiste, cette fois-ci, aux différents règlements de comptes, aux prises de becs entre Girondins, Montagnards, Jacobins. Instauration de la Terreur, Maximilien Robespierre et Marat (mais surtout Robespierre) deviennent de plus en plus puissants, et imposent la violence, la terreur pure, la tyrannie. Boucheries sans nom tous les jours, dans toutes les villes du pays, la guillotine fonctionne sans arrêt. Jusqu'à, enfin, la grande épuration, le Directoire, et l'arrivée d'un petit Corse, un certain Napoléon Bonaparte...Le tout s'achève avec Bonaparte au pouvoir, en 1799.
Excellemment bien écrit, de même que le premier tome. Pour amateur d'histoire et passionné par cette période mouvementée, c'est indispensable !

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Les éditions

  • Aux armes, citoyens ! [Texte imprimé], 1793-1799 Max Gallo,...
    de Gallo, Max
    XO éd.
    ISBN : 9782845633506 ; 4,58 € ; 12/02/2009 ; 378 p. ; Broché
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  Révolution française

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Violence et Révolution !

10 étoiles

Critique de Anonyme11 (, Inscrit(e) le 18 août 2020, - ans) - 20 août 2020

Dans la nuit du 10 au 11 mars 1793, les députés votent la création d’un Tribunal Révolutionnaire, un Tribunal en réalité CRIMINEL et TERRORISTE.

A partir de cette période, les massacres de masse, par CENTAINES de victimes, s’intensifient. La violence est partout omniprésente : on pille, on fusille, on guillotine… et même on crucifie !

Les conspirations, les machinations, les trahisons, les dénonciations sont généralisées. La TERREUR se met en ordre de marche.
Le Tribunal Révolutionnaire arrête et juge arbitrairement puis exécute sommairement par la guillotine ou par les divers autres moyens ignobles de tortures à mort de cette époque, des DIZAINES de citoyens « otages », « contre-révolutionnaires », dans le cadre de la loi sur les « SUSPECTS » (page 191) :

« Tout citoyen peut devenir suspect, donc accusé, donc condamné à mort ».

Le Comité de Salut Public des Jacobins dirigé d’abord, par Marat puis par Danton et enfin par Robespierre, impose la PEUR par la Terreur (le 5 septembre 1793) partout en France : c’est la Guerre Civile.

A partir du 10 octobre tout s’accélère, le Comité de Salut Public dirigé par le DICTATEUR Robespierre, devient l’organe de « gouvernement » Terroriste de la nation.
C’est la Grande Terreur, la guillotine tourne à plein régime : une véritable boucherie (page 119) :

« C’est un automne et un hiver cruels.
Il a suffi de quelques semaines pour que la loi des suspects remplisse les prisons.
Le nombre des détenus, à Paris, est multiplié par quatre entre septembre et décembre 1793. Et les têtes roulent dans le sac ».

Désormais, les massacres se comptent par MILLIERS de victimes (page 120) :

« Fouché et Collot d’Herbois, à Lyon, constituent une commission militaire, qui condamne à mort mille six cent soixante-sept « aristocrates », « fédéralistes », traîtres, suspects ».
Et Carrier, à Nantes, entasse dans les barcasses les condamnés, qu’il noiera dans la Loire ».

Et aussi (page 136) :

« On fusille en huit « chaînes » mille huit cent quatre-vingt-seize prisonniers, près d’Angers. Des centaines d’autres sont exécutés ».

Egalement (page 137) :

« Les « noyades » se multiplient. On coule les pontons sur lesquels on entasse prêtres réfractaires, prisonniers qu’on appelle « brigands ». Et on dénombre au moins cinq mille victimes.
Et la rumeur se répand de supplices atroces, de femmes fondues vives pour en tirer une graisse médicinale, de peau des victimes tannée comme du cuir, de mariages républicains, consistant à noyer un couple, attachés nus l’un à l’autre et jetés dans la Loire ».

Et encore (page 144) :

» Dans Commune-Affranchie, ci-devant Lyon, on dénombre mille six cent soixante-sept exécutions, trois cent quatre-vingt-douze à Arras, cent quarante-neuf à Cambrai, d’ordre de Joseph Le Bon, député à la Convention, ancien curé, marié. Et âgé de vingt-huit ans ».

Le 16 octobre, Marie-Antoinette est condamnée à mort et est guillotinée le jour même.

Le général Turreau crée douze « Colonnes infernales » dans le but d’exterminer la Vendée et le peuple Vendéen, d’en faire : « un monceau de cendres arrosé de sang ».
Le bilan du Populicide ou GENOCIDE Vendéen avoisine les 120 000 victimes !

Enfin ! Après le massacre de plusieurs CENTAINES de MILLIERS de citoyens en seulement 5 années, le parcours du tyran et terroriste : Robespierre, chef des Jacobins, prend fin par sa mort (guillotiné évidemment) le 9 Thermidor soit le 27 juillet 1794.

Le terrible bilan, 5 ans après le début de la Révolution : la population est exsangue et meurt de faim.

En octobre 1795, Barras propose à un « certain » Bonaparte, de prendre le commandement en second de l’armée de l’Intérieur. Et c’est une nouvelle page de l’Histoire de France qui s’ouvre…

Pour conclure, m’intéressant aux régimes Totalitaires en général et à celui du Communisme en particulier, je ne peux terminer ce trop long commentaire (mille excuses !), sans exposer l’évidente filiation entre le régime « Proto-Totalitaire » Jacobin et le régime Totalitaire Communiste.

En effet, à travers ce passionnant récit, on s’aperçoit qu’il existe de très nombreuses similitudes entre les Bolcheviques (Communistes) Russes de 1917 à Petrograd et les Jacobins.
A commencer par les décrets sur la TERREUR : chez les Jacobins Français, il s’agit du 5 SEPTEMBRE 1793, et chez les Bolcheviques Russes, c’est le 5 SEPTEMBRE 1918. Parfait hasard me direz-vous !
D’ailleurs, Lénine et Trotski se revendiquaient ouvertement de s’être LARGEMENT inspirés de leurs méthodes Terroristes.
D’autres exemples de similitudes chez les Bolcheviques : la création des Tribunaux Révolutionnaires, la Guerre Civile, les noyades et crimes de masse, la volonté d’exterminer des populations entières, telles que, les « bourgeois », les « ennemis de classe », les Koulaks (la dékoulakisation), les cosaques (la décosaquisation), etc..
Bref, une notion du GENOCIDE ciblée, totale et déterminée ; comme le Génocide Vendéen.
Beaucoup de termes employés sont également similaires : les « ennemis du peuple », les « suspects », les « otages », les « contre-révolutionnaires », etc..

Mais Lénine avait préparé son Parti Bolchevique Révolutionnaire Professionnel longtemps à l’avance, depuis 1902 – 1903. De plus, Lénine et Trotski possédaient un atout majeur, un poison, qu’ils avaient distillé depuis de nombreuses années au sein de la société Russe : l’IDEOLOGIE Marxiste de la « lutte des classes » et de la « Dictature du prolétariat ».
Cette Idéologie leur permit d’être plus « performant » que les Jacobins dans l’application de la TERREUR DE MASSE.
Les Jacobins n’étaient pas assez : « professionnels », organisés, solidaires et surtout ils n’avaient pas de cohésion IDEOLOGIQUE clairement définie, pour mener à terme leur plan tyrannique…

Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème de :
– Reynald Secher Vendée : du génocide au mémoricide : Mécanique d’un crime légal contre l’humanité ;
– Max Gallo Révolution française, Tome 1 : Le Peuple et le Roi (1774-1793) ;
– Max Gallo L’âme de la France : Tome 1, Une histoire de la Nation des origines à 1799 ;
– Max Gallo L’âme de la France : Tome 2, de 1799 a nos jours ;
– Sous la direction de Renaud Escande Le livre noir de la Révolution Française ;
– Gracchus Babeuf La guerre de la Vendée et le système de dépopulation ;
– Reynald Secher La Vendée-Vengé : Le génocide franco-français ;
– Patrice Gueniffey La politique de la Terreur : Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794.

La fièvre

7 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 19 mai 2020

Les victimes d’hier deviennent les bourreaux d’aujourd’hui. Et les cycles s’enchaînent, la violence engendrant la violence.

Tout le monde passe sous le rasoir national : les royalistes, les girondins, les modérés, les anarchistes, les montagnards, les patriotes, les terroristes, ...
Cette litanie de condamnés effraie et la corruption qui succède à la Terreur épuise. Et pas seulement les contemporains mais aussi le lecteur. Le terrain se prête alors à la venue d’un homme fort capable de restaurer l’ordre et d’enfin mettre un terme à cette révolution : Napoléon attend son heure.

Ce deuxième volet reste dans la veine du premier. Max Gallo restitue bien cette période d’instabilité terrible pendant laquelle la France aura vu des courants opposés se succéder au pouvoir au fil des complots et des coups d’état. Et il est proprement incroyable de constater que tant d’événements aient eu lieu en seulement 10 ans.

Aux armes citoyens !

8 étoiles

Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 25 octobre 2015

Après le tome 1, j’enchaîne sur le 2, que je dévore avec le même plaisir.
J'ai redécouvert l'ascension du futur Napoléon, qui a su se faire une place grâce à son habileté politique et militaire.
Ces deux tomes me redonnent un éclairage sur cette période si incroyable de l'histoire de France.

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