Sido de Colette
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Lorsqu'une mère revit
Colette fait revivre sa mère, la met en scène. Elle lui exprime son amour, tout en la présentant en morceaux, en impressions, la liant à la spiritualité, voire à quelque chose proche du mythique. Ce texte est un des plus remarquables de l’auteur, bien qu’il soit moins linéaire que la majorité de ses romans. On ressent le vécu de Colette, dont la plume se laisse aller à suivre son cœur qui se déverse. Cette mère, présente telle une ombre sur le visage de l'auteur, est ici déposée sur le papier et transmise à chaque lecteur.
Les éditions
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Sido [Texte imprimé] Colette préf. d'Alain Brunet
de Colette, Brunet, Alain (Préfacier)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253005230 ; 6,40 € ; 01/03/1973 ; 243 p. ; Poche
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Evocations poétiques de la maman, du père et des frères
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 30 mai 2023
La figure maternelle est centrale dans l'existence de Colette et dans la maisonnée. Elle incarne une certaine autorité et l'ordre. Quand elle rentre de Paris après avoir couru les expositions, les conférences et les spectacles, elle inspecte rapidement la maison pour voir si tout est à sa place. Et la maison reprend vie dès qu'elle est là. C'est aussi Sido qui a transmis son amour pour la nature à sa fille. Elle l'a éveillée à la beauté du monde et est présentée parfois comme une magicienne. Son père est plus discret, moins démonstratif même s'il aime évidemment ses enfants. Il a perdu une jambe à la guerre et aurait aimé être écrivain, mais ses textes n'ont jamais été publiés et sont empilés dans leur demeure. Colette, sans doute, a exercé la profession que son père aurait aimé exercer. Puis vient la nouvelle sur ses frères, ces deux garçons qui préfèrent la nature à la ville, se nourrissent très sainement et s'amusent aussi avec simplicité.
Dans ces trois textes, la nature et la famille sont célébrés. L'écriture de Colette se fait poétique et engendre des textes qui peuvent s'apparenter à de la prose poétique. L'extrait où elle se lève extrêmement tôt pour aller cueillir des fruits rouges a quelque chose de fascinant. Ce bleu originel qu'elle évoque semble donner un caractère sacré au texte comme si elle renouait avec le ciel de nos origines, ce même ciel, qu'à chaque siècle, les hommes ont vu, comme si toute l'humanité communiait en même temps. Sa relation avec la nature est touchante et ne cesse de nous rappeler combien nous nous sommes éloignés de ce qui est essentiel. Quand elle évoque sa famille, on ne tombe jamais dans une nostalgie angoissante. Elle sait maintenir la distance nécessaire afin de donner vie à des moments personnels en leur insufflant son amour, de le tendresse et parfois de l'humour ou une ironie qui crée une distance et désamorce le caractère tragique de ces moments du passé qu'on ne pourra plus revivre.
Ces textes ont une portée universelle. En effet, le lecteur ne peut que s'identifier et se rappeler de ses propres souvenirs et de ses relations avec ses proches. Ici, Colette évoque des figures tutélaires, celles qui sont la base de notre existence. Elle ne réveille pas forcément des épisodes glorieux. Ce sont surtout des événements du quotidien banal qui nourrissent ses nouvelles. Par son regard, elle transfigure le réel et donne un caractère exceptionnel à ces gestes qui composent notre enfance et qui sont essentiels à nos yeux.
Style unique
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 4 juillet 2022
Une écriture, un style uniques dans la littérature française.
Extraits :
*- Mais que tu as donc l’air bête aujourd’hui, ma fille !...D’ailleurs tu es beaucoup plus jolie quand tu as l’air bête. C’est dommage que cela t’arrive si rarement. Tu pèches déjà, comme moi, par excès d’expression. J’ai toujours l’air, quand j’égare mon dé, d’avoir perdu un parent bien aimé… Quand tu prends l’air bête, tu as les yeux plus grands, la bouche ouverte, et tu rajeunis …A quoi penses-tu ?
- A rien, maman.
- Je ne te crois pas, mais c’est très bien imité. Vraiment très bien, ma fille. Tu es un miracle de gentillesse et de fadeur !
- Quand ma mère et Adrienne allaitaient, la première sa fille, la seconde son fils, elles échangèrent un jour, par jeu, leurs nourrissons. Parfois, Adrienne m’interpelait en riant : «Toi que j’ai nourrie de mon lait ! »
la tribu
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 7 avril 2019
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