L'hirondelle avant l'orage de Robert Littell
( The Stalin epigram)
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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histoire véridique d'un poème tragique au temps de Staline
Le titre original (The Stalin Epigram) me paraît plus adapté pour cette histoire authentique remontant aux tragiques années 1930 pendant les purges staliniennes. Robert Littell - le père de Jonathan - réussit là un coup de maître, presque un chef d'oeuvre. Il faut dire que l'histoire est dramatique à souhait : Ossip Mandelstam est un poète russe remarquable et adulé par le public et la nomenklatura communiste jusqu'au jour où, déçu et dégouté par le système, il produit un court poème dénonçant le dictateur en place pour ses crimes contre le peuple russe. Dès lors, il sera poursuivi et persécuté par Staline et ses sbires tchékistes jusqu'à sa mort fin 1938 quelque part dans un "camp" sibérien avant d'avoir atteint ses cinquante ans.
L'auteur met à profit sa remarquable connaissance de l'Union Soviétique ; il a également eu accès à des documents inédits et a rencontré certains protagonistes encore vivants, ce qui donne à son récit beaucoup de sincérité et d'authenticité. On le lit d'une traite en attendant de connaître les détails de la fin misérable d'Ossip Mandelstam, révéré aujourd'hui encore en Russie, à l'égal d'un Pouchkine ou d'un Pasternak, que l'on croise au fil du récit, comme Gorki-Peshkof ou Akhtanova.
Ce témoignage devrait être médité par tous nos inellectuels qui se sont laissé si longtemps abuser... Le fonctionnement du système fait froid dans le dos !
Les éditions
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L'hirondelle avant l'orage [Texte imprimé], roman Robert Littell traduit de l'américain par Cécile Arnaud
de Littell, Robert Arnaud, Cécile (Traducteur)
Baker Street
ISBN : 9782917559062 ; 22,00 € ; 26/03/2009 ; 335 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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robert littell
Critique de Anna (, Inscrite le 19 juin 2010, 76 ans) - 24 juin 2010
Quelque chose me gêne dans ce livre, c'est superficiel quoi qu'on en dise et Robert Littell n'est pas un véritable écrivain, son livre ressemble à du journalisme où l'on cherche la sensation.
Je n'ai pas eu cette impression en lisant Boulgakov qui a vécu cette période. et se réfugie dans le fantastique (Le maître et Marguerite).
plongée en apnée dans un monde insoupçonné
Critique de Victhis0 (, Inscrit le 28 janvier 2010, 58 ans) - 28 janvier 2010
A conseiller vivement, même si, comme moi, on est absolument nul en poésie. La meilleure découverte des douze derniers mois grâce à un libraire d'élite.
Tout à fait d'accord
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 13 août 2009
Néanmoins je ne le mettrais pas dans mes meilleures lectures de l'année. Il y en aurait d'autres dont "Train de nuit pour Lisbonne" que j'ai préféré. Surtout parce que le sujet de "L'hirondelle" est super connu et a déjà fait l'objet de très grands livres.
Sur ce sujet, à mes yeux, le plus grand c'est "La saga moscovite" d'Axionov qui existe aussi en Folio. D'accord, c'est plus de mille pages mais extraordinaires ! Cela démarre à la mort de Lénine pour se terminer après la seconde guerre mondiale. Deux dictateurs face à face: colossal !
L'impossible rendez-vous
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 27 juillet 2009
Il raconte une histoire vraie et Littell a réussi le tour de force d’être plus proche de la vérité qu’un reportage ou un ouvrage d’historien par le mensonge du roman et la puissance de son imagination. Il parle des rapports entre le pouvoir politique, et celui-ci est dictatorial, et les intellectuels, en l’occurrence des poètes. L’URSS des années trente est encore « un pays où la poésie compte – on tue des gens parce qu’ils en lisent, parce qu’ils en écrivent ». Staline n’est pas décrit comme le bourreau psychopathe qu’il deviendra vite mais comme un homme qui lit beaucoup, qui se renseigne, qui peut-être au fond aime la poésie. Il est fasciné par le poète Mandelstam comme celui-ci l’est ou l’a été par Staline et pour l’un et l’autre cette fascination se mêle de répulsion.
Littell imagine deux entretiens entre le « petit père des peuples » et le poète rebelle qui, bien que pure invention, illustrent magistralement le rendez-vous manqué entre le nouveau pouvoir et les artistes qui ont espéré en la Révolution avant que cet espoir ne devienne une caricature où « personne n’est innocent ». A l’espérance succèdent l’humiliation, la torture, la douleur, l’exil quand ce n’est pas l’assassinat.
Ce roman raconte comment on brise un homme, même si à la fin Staline aurait reconnu que c’est Mandelstam qui a gagné : ses poèmes vont lui survivre quand les sillages du dictateur « disparaissent avec le temps ».
Ce livre remarquablement fait est passionnant de bout en bout, donnant la parole en alternance à divers acteurs de ce drame. On y retrouve, comme dans « Les bienveillantes » de Jonathan Littell, l’influence de ce chef d’œuvre qu’est « Vie et destin » de Vassily Grossman (les coups de téléphone impromptus de Staline sont racontés dans les deux livres avec un brio remarquable et une analyse psychologique des correspondants qui est assez proche malgré des circonstances différentes).
Une excellente surprise et une de mes lectures préférées de cette année.
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