La mare au diable de George Sand
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Histoire berrichonne
Germain, la trentaine, veuf, laboureur, trois petits enfants cherche femme pour l'épauler dans les tâches domestiques. C’est en ces termes que le beau-père de Germain aurait pu placer une petite annonce dans un journal local.
En lieu et place, il a pris langue avec le père de Catherine une jeune et riche veuve de Fourche qui cherche à se remarier. Germain accepte de s'y rendre. La Guillette, une voisine, demande à Germain de prendre pour le voyage sa fille unique Marie qui doit entrer comme bergère aux Ormeaux. Chemin faisant, les deux jeunes gens retrouvent Petit-Pierre, l'aîné de Germain qui s'est enfui dans l’espoir de les accompagner. La route est longue et difficile et un orage les surprend. Ils se réfugient dans un bosquet près de la Mare au diable. Marie allume un feu, prépare un repas avec les moyens du bord et s'occupe de l'enfant avec grâce. Germain tombe sous le charme. Au matin, ils reprennent la route, la magie de la nuit est déjà loin. Chacun va vers son destin. Ils doivent cependant faire face tous les deux à de cruelles déconvenues. Germain n'est pas le seul prétendant auprès de la veuve qui joue les coquettes. Même s’il est celui qu'elle préfère, il ne veut pas participer à une compétition qu'il juge humiliante. Il part rechercher son fils qu'il a confié à Marie. La jeune fille et l'enfant de leur côté ont fui la ferme où le propriétaire a tenté d'abuser de Marie. Germain les retrouve dans les bois. Chacun rentre chez soi.
Le temps fait son œuvre et Germain s'avoue enfin qu'il est amoureux de Marie et la demande en mariage. Histoire champêtre touchante inspirée des Géorgiques de Virgile et d'une gravure de Holbein. Une atmosphère paisible se dégage du texte et en fait un véritable hymne à la terre. La langue est simple et naïve. Elle emprunte quelques expressions au patois local mais reste lyrique. Dépassant la simple représentation d'une idylle amoureuse, l'histoire oppose les vertus de la campagne (travail, amour, sincérité) aux valeurs perverties de la bourgeoisie urbaine (spéculation, vice, mercantilisme). Ce livre fait partie d'une trilogie consacrée au terroir berrichon.
A lire pour les amateurs de beaux textes bien écrits.
Les éditions
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La mare au Diable [Texte imprimé] Georges Sand éd. présentée, établie et annotée par Léon Cellier
de Sand, George Cellier, Léon (Editeur scientifique)
Gallimard / Classique
ISBN : 9782070411214 ; 3,10 € ; 12/10/1999 ; 243 p. ; Poche -
La Mare au diable [Texte imprimé] George Sand
de Sand, George Boisdeffre, Pierre de (Editeur scientifique)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253007098 ; 2,90 € ; 01/05/1973 ; 188 p. ; Poche -
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Les critiques éclairs (14)
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Un peu plat tout de même
Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 25 septembre 2024
Portant le deuil de son épousée,
Qui toujours la voyait près de lui,
Plus présente depuis que partie.
C’est l’histoire d’une enfant confiée
Aux mains sales d’un honteux fermier,
D’une virginité enfuie,
Vers la mare et le bois, loin de lui.
C’est l’histoire d’un gouffre à sauter :
Il est vieux, elle est bien moins âgée.
Il l’adore, elle n’aime que lui.
Pourra-t-elle partager sa vie ?
C’est l’histoire d’une femme aimée
Par un père et son fils adoré.
Les scrupules vaincues, la Marie
Prendra le laboureur pour mari.
C’est l’histoire d’un feu recouvré,
D’une chance à la vie redonnée,
De deux regards l’un de l’autre épris,
De deux cœurs à la fréquence unie.
C’est l’histoire des amours ailées,
Anges créateurs d’éternité,
Qui portent au sein la pointe amie,
Le poison délicieux de la nuit.
C’est l’histoire qu’on a raconté
Les nuits froides des longues veillées,
Quand la campagne s’endort sans bruit
Et que veuves et veufs se sourient.
Il fallait bien qu’un jour je le lise, mon premier George Sand, que je brise l’épaisseur du mystère aux parfums de colchique, de poule et de foin. Le mystère en partie est chassé, la brume d’un lopin dissipée, et j’ai vu des trésors étendus encadrant une plaine un peu nue.
Quand elle est dans la glose, George Sand, elle fait une prose belle et grande, ses doigts touchent à la poésie, l’infirmer serait une hérésie. Mais sitôt le récit débuté, c’est plus plat, c’est bien moins vallonné, ça n’a plus la saveur du bon pain tout frais cuit au sortir du pétrin.
Si c’est plat, néanmoins, ça se lit, ça distrait, ça occupe l’esprit, c’est plaisant, c’est agréable aussi ; il vaut bien d’autres milliers d’écrits.
Un roman du terroir, des campagnes, présentées en pays de cocagne, un vitrail qui filtre la lumière, réduit l’ombre à des points noirs dans l’air : tout l’obscur a pris racine en ville, la vilenie, la fierté, la bile ; mais le paysan reste bien pur dans ses champs, dans ses bois, sa nature.
récit ethnologique
Critique de Deinos (, Inscrit le 14 février 2009, 62 ans) - 12 septembre 2021
Ce récit, outre une perception de ce que devrait être aussi l'Art, soit une mission "de sentiment et d'amour", est aussi sous une certaine forme une évocation ethnographique, ce qui transparaît d'ailleurs de manière plus ample dans les chapitres ajoutés suite à une demande des imprimeurs, afin d'étoffer un peu l’œuvre. Avec cela un peu de romantisme et un zeste de "fantastique", d'ensorcellement plutôt, dans un style plaisant et qui ne m'est pas paru désuet, d'où une agréable lecture...
Une lecture sympathique
Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 22 août 2016
Simple, efficace, mais aucune surprise, on peut deviner la fin nous-même dès les premières pages.
Mais le but n'est pas là ! Le but est d'avoir une approche des différences sociales de l'époque et de la région, ainsi que leurs traditions.
J'ai aimé mais ...
Sympathique
Critique de Encyclopédie sur pattes (, Inscrite le 22 juin 2012, 28 ans) - 30 juin 2013
Bonne lecture :)
Poésie = champs, paysans, traditions, amour.
Critique de R. Knight (, Inscrite le 18 janvier 2012, 29 ans) - 25 février 2012
Comme elles sont belles ces forêts où la passion naît ! Et ces coutumes campagnardes si fraîchement dévoilées sur un fond mélodieux qu'est l'écriture de George Sand !
Un vrai poème raffraîchissant !
Une très belle histoire!
Critique de Lalie2548 (, Inscrite le 7 avril 2010, 39 ans) - 2 août 2011
A découvrir!
Une histoire sympathique mais sans plus
Critique de John (, Inscrit le 2 novembre 2010, 34 ans) - 11 novembre 2010
Entre plaisir et exagération
Critique de Antalarion (Thuillies, Inscrit le 20 août 2010, 33 ans) - 22 août 2010
Mais lancé à vitesse de course, notre appétit de lecteur prend des risques, car la fin de l'histoire est à double tranchant. C'est le combat de deux écoles : la première veut un happy end, de la rêverie et un instant agréable à lire, la seconde veut du réalisme, aussi bien sentimental que matériel. Ce n'est pas cette dernière voie qu'a choisie George Sand, et c'est bien dommage! La fin est décevante, et heurte l'esprit comme un poteau inévitable à la sortie d'un autoroute.
A conseiller aux lecteurs qui apprécient les fins heureuses, je garderai cependant un bon souvenir du roman, malgré certains choix de son auteur, car il dégage une sorte de poésie géniale.
attaché à son époque...
Critique de Maryette (Cassis, Inscrite le 17 octobre 2008, 78 ans) - 21 octobre 2008
Il est vrai qu'aujourd'hui, en relisant ce livre, il parait un peu désuet dans son style et dans son histoire, mais combien de milliers d'autres livres subissent le même "sort"?? !!!...
décevant
Critique de Monalisaleidi (, Inscrite le 20 octobre 2008, 29 ans) - 20 octobre 2008
parfois adorables , parfois détestables les paysans nous racontent leurs histoires.
mais avant tout c'est l'histoire d'une veuve , une histoire d'un amour compliqué. ce livre est nul car le titre ne correspond pas à l'histoire .
je suis déçue.
Une histoire simple
Critique de Opalescente (, Inscrite le 8 novembre 2005, 42 ans) - 17 mai 2008
C'est tout d'abord le côté romantique, bucolique et naïf qui m'a touchée. La magie de la mare qui va unir pendant une nuit deux êtres qui n'avaient pas prévu de s'aimer, qui 'en n'ont même pas "avantage" (Marie est pauvre, la veuve fait donc un meilleur parti).
J'avais bien repéré à l'époque une dualité, mais plutôt entre l'union basée sur l'amour, qui semble fiable et celle pervertie engendrée par les intérêts. Ah romantisme quand tu nous tiens!
Une courte lecture rafraichissante et tendre.
La mare et le diable au corps
Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 26 juin 2006
Nous sommes dans les années 1830 environ et ce tout petit roman de George Sand (120 pages et quelques) se déroule dans le Berry, aux alentours de Châteauroux. L'histoire est celle de Germain, jeune veuf de 28 ans qui vit chez ses beaux-parents et qui souffre de sa solitude sentimentale.
Le père Maurice, son beau-père, conscient du malheur de Germain va tenter de lui trouver une ancillaire capable aussi de répondre aux besoins de la ferme et sachant s'occuper du fils de Germain.
C'est à Fourches petit village voisin que Germain va se rendre pour rencontrer la femme proposée par le père Maurice. En cours de route Germain va mener sa petite voisine Marie chez son futur patron afin qu'elle puisse entrer en "condition"; cette escapade campagnarde va mener nos deux personnages vers cette petite mare au diable où va résider le tournant des sentiments de Germain.
Je n'avais encore jamais lu ce roman et je n'ai pas été déçu; il est très agréable à lire et se découvre comme un aperçu du mode de vie des gens dans nos campagnes pendant la restauration. Ainsi on y voit des hommes et des femmes vivant comme des bêtes de labour, des journées régulées par la ferme, enfin rien de particulièrement propre au 19ème siècle mais on apprend beaucoup sur les moeurs, les mariages de raison et de dot et enfin sur l'influence des "anciens" sur les jeunes.
Histoire à deux niveaux de lectures
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 13 septembre 2005
D'une part, il s'agit d'une courte histoire bucolique et naïve démontrant le triomphe de l'amour entre deux êtres sans nuage à l'horizon débouchant sur une union maritale de bon aloi.
Si l'ouvrage se limitait à cette dimension, il serait pour moi inintéressant.
S'y greffe cependant une dimension critique de la morale bourgeoise de l'époque : la mare au diable, c'est simplement le contexte qui permet à deux êtres de s'aimer, au-delà du carcan social : c'est simplement la liberté d'aimer. George Sand dépeint donc à merveille et très habilement la vertu idéalisée de la vie campagnarde qu'elle oppose en filigrane au vice inhérent à la vie urbaine et bourgeoise.
Au niveau du style, et bien c'est du tout bon. J'ai d'ailleurs apprécié les expressions locales qui ajoutent à la rusticité du récit.
Envoutant
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 12 décembre 2001
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