Des vies de promesses trop tôt fauchées tout au long du 20ème s.

Nos vies, les vies d’une saga qui visite le vingtième siècle avec le Congo comme toile de fond principale et la colonisation. Des vies à peine écloses car chaque personnage disparaît alors que son devenir aspirait au bonheur.
Alexandre est dans la mouise : il doit écrire un scénario de série télévisée et il vient d’apprendre le décès de son frère Vincent, un suicide. Le cœur n’y est évidemment pas. D’autant moins qu’il n’est pas aidé de sa mère, une gémissante, maso dans ses malheurs. Côté cœur, Alexandre ne sait où aller. Il imagine pourtant une histoire, une saga qui rencontre aussi les deux guerres mondiales et qui mène le lecteur de Grande-Bretagne au Congo, au Rwanda 1994. Les personnages fictifs de la série télévisée se révèlent être les ancêtres de sa propre famille. Il s’en dégage une fresque où poésie, histoire, humanité s’entrechoquent. Le lecteur rêve de troupeaux de chevaux, des mines d’or de Kilo-Moto, éprouve une empathie pour ce chevalier qui pourfend le colonialisme de son époque, se retrouve en Vincent qui est si proche de l’idéal de son grand-père Jamie et qui se retrouve victime de la folie génocidaire au Rwanda, et ainsi cruellement touché dans.sa vie affective.
L’antagonisme des personnages apporte un contraste qui illustre bien le choc entre les idées de la bourgeoisie bien pensante, soucieuse de garder précieusement ses privilèges et celles d’un socialisme peut-être utopique mais tellement généreux.
Antoine Davio émeut le lecteur qui ne peut que se mettre dans les pas de son héros Alexandre. Un héros si fragile mais tellement proche de tout un chacun.

Message de la modération : probable édition à compte d'auteur

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  Nos vies à peine écloses

  de Davio, Antoine
  Memory Press
  ISBN : SANS000019519 ; 01/11/2008 ; 160 p. 16x24 cm