Une odyssée américaine de Jim Harrison
( The English major)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Sacré Jim
Perdre en quelques jours sa ferme, sa femme après 38 ans de mariage, avouez qu’il y a de quoi déprimer, Cliff la soixantaine, plus atteint par la disparition de sa chienne que par la trahison de sa femme, décide de partir dans un voyage improbable « A l’aube, j’ai décidé d’emporter le puzzle des Etats-Unis et d’en lancer une pièce par la fenêtre de mon break chaque fois que je franchirais la frontière d’un nouvel Etat.»
et pour faire bonne mesure il décide aussi de renommer les états et les oiseaux en leur restituant des noms indiens.
Jim Harrison n’entend pas le mot déprime comme vous et moi, Cliff embarque avec lui une jeunette de 40 ans et la road movie démarre alternant les prouesses sexuelles et les pauses gastronomiques. Mais Cliff se lasse assez vite du téléphone portable de Marybelle et la restitue à sa famille au Montana.
L’odyssée se fait plus bucolique, Cliff se laisse imprégner par les paysages magnifiques de l’ouest américain. C’est Rabelais au pays des clochards célestes, gargantua atteint par la mélancolie.
Diable d’homme ce JimCliff qui dit «Ma dépendance précoce aux bouquins de Thoreau et d'Emerson m'a rendu beaucoup trop sensible à la brutalité du monde contemporain».
Un roman réjouissant, magnifique et mélancolique.
Après « Retour en terre » j’avais cru sentir la mort en maraude, cette odyssée est là pour prouver le contraire, à 72 ans Jim Harrison, l’auteur américain préféré des français, tient le cap de belle manière.
Les éditions
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Une odyssée américaine [Texte imprimé] Jim Harrison traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
de Harrison, Jim Matthieussent, Brice (Traducteur)
Flammarion
ISBN : 9782081221178 ; 21,40 € ; 11/03/2009 ; 317 p. ; Broché -
Une odyssée américaine [Texte imprimé], roman Jim Harrison traduit de l'américain par Brice Matthieussent
de Harrison, Jim Matthieussent, Brice (Traducteur)
J'ai lu / J'ai lu
ISBN : 9782290021156 ; 7,10 € ; 25/08/2010 ; 283 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Cliff sur la route.
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 20 février 2014
Une fois bien rentré dans l'histoire, j'ai changé d'avis et trouvé ce roman pas si mal.
Cliff sur la route, revient sur sa vie, son (ex) femme, son ancienne étudiante (Marybelle), son fils gay, son vieux chien, sa ferme.......
Drôle et émouvant, j'adhère.
Sur la route du puzzle
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 17 décembre 2013
Pour l'heure il navigue dans ce vaste pays avec l'ambition de corriger la toponymie des Etats et le nom des oiseaux qui les peuplent, dans l'objectif d'honorer les peuples autochtones de ces contrées envahies par les colons et aussi de rendre les noms d'oiseaux plus chatoyants à l'oreille. Sur sa route, il croise Marybelle qui décide de faire un bout de chemin avec lui, cette rencontre inattendue provoque des remontées de sève dans le corps rabougri de Cliff.
On retrouve les thèmes chers à Jim Harrison, le sexe, la bonne bouffe accompagnée des meilleurs vins et la nature qui encadre avec bienveillance tous les plaisirs de la chair et de l'âme. Cette balade à travers les Etats-Unis est aussi l'occasion d'une réflexion sur l'art, la poésie et sur la classe politique qu'il juge calamiteuse.
J'ai apprécié la lecture de ce livre, même si il est vrai que je l'ai trouvé bien en deçà de certains ouvrages qu'avait l'habitude de nous livrer Jim Harrison par le passé. La faiblesse du récit est son manque de conviction narrative et une force épique qui s'essouffle trop vite. Bien qu'on ne s'ennuie pas durant la lecture, l'intérêt pour l'aventure de Cliff se délite au fil des pages. Reste quand même de bons passages qui témoignent que l'auteur n'a pas perdu pour autant sa faconde.
Périple écoeurant
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 6 mai 2013
Et pourtant, comme déjà dans Dalva et Retour en terre (qui comptent parmi pourtant les plus appréciés d’Harrison, en tout cas sur Critiques Libres), je ne trouve pas le descriptif énoncé plus haut, ou alors de manière très brève et superficielle. J’y vois plutôt des personnes antipathiques, égocentriques, caricaturales, désabusées vis-à-vis de la vie mais sans pour autant faire en sorte de sortir de leur écrin d’habitudes, des chemins tout tracés auxquels l’âge et les déceptions familiales ou professionnelles mènent.
Dans Une odyssée américaine particulièrement, la traversée à la va-vite de tous ces états, cette entreprise si peu écologiquement viable, m’a bien déçue. Le narrateur s’attarde surtout sur tout ce qui a attrait au sexe, comme si s’était la seule chose capable de captiver le lecteur d’aujourd’hui. Ce même narrateur se gave de nourriture abjecte, typiquement américaine, et nous relate ces repas ô combien trépidants, ce qui écoeure plus qu’époustoufle.
Je ne sais pas si je réussirai un jour à trouver un récit de Jim Harrison à mon goût !
Mon vieux héros Thoreau !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 10 juin 2011
Par contre , pour ma part , j'ai bien retrouvé le " souffle " de Jim Harrison , ainsi que les ingrédients qui font de ce court roman un petit bijou... un grand cru classé , une partie de pêche d'anthologie !
A 60 ans , Cliff prend la route à la recherche de son passé. Entre introspection et projets d'avenir aux contours incertains,le narrateur traîne sa carcasse .
Gravitent autour de lui :
* Vivian ( son ex-femme ) , amoureuse des beignets frits et d'un ami d'enfance .
* Robert ( son fils ) " je préfère qu'il soit Gay plutôt que Républicain "
* Lola ( sa défunte chienne ) , la femme la plus fidèle de mon existence .
* Teddy ( son frère ) qui s'est noyé à l'âge de 11 ans en passant par-dessus bord du ferry .
* Marybelle ( l'une de ses anciennes étudiantes ) qui s'enthousiasme pour les pistils et les romans des soeurs Brontë .
On retrouve avec délectation les thèmes de prédilection de l'auteur :
La pêche et plus largement les magnifiques paysages des états nord-américains .
La Terre ancestrale du peuple indien .
Son rejet des nouvelles technologies ( téléphone portable , ordinateur ) .
La Gastronomie ( les vins )
mais tout particulièrement " la saveur de l'Instant présent " .
Harrison rend hommage à ses illustres inspirateurs :
Henry David Thoreau qu'il cite à de nombreuses reprises ( " mon vieux héros " ) , Ralph Emerson , Edna St Vincent Millay , Jack London , Jack Kerouac et Henry Miller ; pour les romanciers.
Loren Eiseley, Emily Dickinson et Keats pour les poètes.
Edward Hopper pour les peintres .
Brahms et Mozart pour les musiciens .
Une douce alchimie de Richard Ford (pour la nostalgie et le cynisme) et de Jim Harrison (pour la verve et les décors naturels) émaille ce roman .
Un grand Millésime........ à déguster !
Une randonnée originale
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 2 novembre 2010
Nous le suivons dans son périple avec plaisir et intérêt. Pour ma part j'ai retrouvé certaines impressions ressenties il y a quelques décades en sillonnant en voiture les immensités de ce continent. Mais le téléphone portable n'existait pas...
Rencontre avec Jim Harrison
Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 64 ans) - 1 novembre 2010
Un vrai coup de cœur ! Un road movie où un vieux bonhomme qui vient de se faire plaquer par sa femme et de perdre sa ferme se retrouve à parcourir les Etats-Unis dans sa vieille bagnole histoire de remettre un peu d’ordre dans ses pensées. Pendant ce voyage, Cliff fera des rencontres, découvrira un peu mieux son superbe pays et réalisera même quelques vieux fantasmes. De très agréables digressions parsèment sans cesse ce récit un brin philosophique souvent amusant et en tout cas très touchant. J’y ai vu aussi une réflexion sur l’âge et la fuite du temps. Je crois aussi que les nombreuses frasques du héros pourront déplaire à certains. Moi, je les trouve plutôt rock’n’roll et elles m’ont fait plutôt sourire. Nul doute que je lise bientôt Dalva qui prend la poussière sur mes étagères depuis trop longtemps.
Tracez la route avec Cliff, vous ne le regretterez pas
Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 7 avril 2009
Ce dernier roman de Big Jim est nettement plus court et un peu plus léger que ses dernières productions mais personnellement j'ai beaucoup apprécié de tracer la route avec Cliff même si ça n'est certainement pas le roman le plus mémorable de Harrison.
On retrouve avec plaisir l'incroyable style de Jim Harrison, ses personnages excessifs, son amour pour la nature, les rivières et la pêche... Il y a pas mal de digressions intéressantes et son utilisation littéraire du téléphone portable m'a bien amusé.
Si à l'inverse de Jules je n'ai pas trouvé qu'il y avait des longueurs ou que le livre manquait de souffle, les fans seront peut-être déçus par une certaine légèreté. Les personnages sont nettement moins charismatiques et attachants que d'habitude.
Un autre avis...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 22 mars 2009
Je n'ai pas retrouvé dans ce livre le souffle magique qui m'emportait à chaque fois à la lecture d'un de ses livres ! Nous sommes ici très loin de "Légendes d'automne", de "Dalva", "La route du retour" ou encore de " De Marquette à Véra Cruz" !
Je ne ferai pas un nouveau résumé, celui de Janair est bon. Par contre je ne le suis pas totalement d'accord quand il dit qu'il s'agit ici "d'un roman réjouissant et magnifique" Pour moi, nombreux sont les passages qui se traînent, ce à quoi Harrison ne nous a jamais habitué. Le souffle épique ,n'y est pas !
Bien sûr le sexe est là, mais un peu trop dès qu'arrive Marybelle. Cela devient par trop répétitif. Je préfère l'intervention de Sylvia ne débouchant sur rien sauf un indiscutable sentiment esthétique et émotionnel. En effet, le portable n'est pas l'ami d'Harrison et je le comprends bien.
Son autre obsession sera sa chienne Lola même si elle n'arrive pas toujours à bon escient.
J'aime son approche de la nature et il est un fait que ce sera auprès d'elle que Cliff va se sauver. Certainement pas auprès de son ex qui représente vraiment tout ce qu'il déteste. En effet, elle n'est plus qu'une machine à pognon obsédée par le fait d'avoir un trop gros cul et un diabète qui l'empêche de ne manger que des crasses sucrées à mort.
Non, à mes yeux, ceci n'est pas un "grand" Jim Harrison et Dieu sait si je le regrette, l'ayant attendu avec impatience.
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