Finnigan et moi de Sonya Hartnett
( Surrender)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Le prix d'un ami
Anwell vit à Mulyan, bled australien au milieu de nulle part. La vie n'est est pas facile pour lui, il y est considéré comme zinzin, l'ensemble de sa famille aussi. Son frère, handicapé mental, est mort quelques années plus tôt, accidentellement tué par Anwell qui vit avec l'ombre de ce drame dans la tête.
Arrive Finnigan, pas vraiment voyou, pas vraiment dompté, qui n'en fait qu'à sa guise et offre à Anwell le plus précieux des cadeaux: un soupçon d'amitié. Entre les deux, ça devient à la vie à la mort jusqu'à l'établissement d'un drôle de pacte entre les gamins: Anwell, surnommé Gabriel, fera le bien tandis que Finnigan se chargera de semer mal et vengeance autour de lui. Des incendies ne tardent pas à éclater en ville, Finnigan dresse le chien de Anwell pour qu'il tue d'autres animaux, l'anarchie s'installe et avec elle, une réclusion plus forte encore des parents d'Anwell qui interdisent tout contact social autre que l'école à leur fils.
C'est ce récit chaotique et douloureux qu'Anweel/Gabriel raconte depuis une chambre de malade. A l'aide de retours en arrière, de souvenirs qui se mettent en place dans ce présent déstructuré, le récit d'une vie écorchée s'esquisse au fil des pages sous le regard d'un lecteur qui ne peut que succomber au charme de ces meurtris de l'existence. Si Finnigan peut agacer par sa méchanceté, il séduit aussi par sa fragilité. Anwell n'est pas en reste, il représente un univers si particulier, riche et désabusé.
En entremêlant les récits d'Anwell et Finnigan, Sonya Hartnett donne vie à une sombre fresque psychologique, intime et prenante. Le lecteur se promène d'une âme à l'autre, s'imprégnant de chaque personnage pour mieux s'en emparer et le suivre dans sa destinée sans retour.
C'est habilement mené, l'écriture est alerte et la narration en rebondissements se veut vivante, tout en faisant ressortir le caractère très intime d'une telle démarche.
Un roman qui interpelle tant au sujet du regard porté sur autrui que sur le poids du passé sur les futurs en construction. Cette manière d'évoquer la misère sociale à travers des territoires oubliés et des personnages marginaux est souvent bien menée par quelques auteurs australiens. Sonya Hartnett ne déroge pas à la règle et mérite qu'on s'attarde sur son récit. Une belle lecture!
Les éditions
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Finnigan et moi [Texte imprimé], roman Sonya Hartnett traduit de l'anglais (Australie) par Bertrand Ferrier
de Hartnett, Sonya Ferrier, Bertrand (Traducteur)
le Serpent à plumes
ISBN : 9782268067605 ; 5,89 € ; 19/02/2009 ; 320 p. ; Broché
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