Eloge de l'infini de Philippe Sollers
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Critiques et histoire littéraire
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Exercices d'admiration
Philippe Sollers travaille à sa postérité littéraire, il collecte les articles qu'il a fait paraître précédemment dans des livres-sommes de plus en plus gros pour faire montre de son érudition et de sa capacité d’écriture.
Après « Théorie des exceptions », « La guerre du goût », voici venu « Eloge de l’infini », puisque « Défense de l'infini » était déjà pris par Aragon.
En fait, le souci louable de l'auteur, outre celui de passer à la postérité au même titre que ceux dont il parle, est de faire reconnaître le 20 ème siècle au travers de ses artistes marquants : Artaud, Bataille, Picasso, Debord et de quelques œuvres phares, à une époque où la sensibilité serait plus marquée par celle du 19 ème siècle malgré l'écran de fumée de la technologie et de la marchandisation à outrance, à une époque où effectivement on aurait tendance à faire l’impasse sur les apports artistiques du siècle qui vient de s’écouler. Sollers n'est jamais si bon que lorsque ses articles ou essais courts constituent des exercices de pure admiration et qu'il n'évoque pas les qualités supposées d’un artiste dans le but de mettre en évidence les mêmes chez lui. Possédant une écriture vive, jamais ennuyeuse, parfois elliptique qui passe sur les articulations, capable de nous brosser le portrait d'un écrivain en trois ou quatre feuillets, Sollers se révèle un pédagogue brillant.
De qui nous parle Sollers dans ce volume ? Côté peinture, il y a la trilogie Cézanne, Picasso, Bacon, mais aussi Twombly et De Kooning. Il défend la Venise claire et rayonnante, opposée à l'image convenue d’une Venise triste et moribonde, le regard singulier de Proust sur le temps, la Société du Spectacle de Debord, Artaud mais relativisé (tout n’est pas bon chez Artaud !), l’isolement de Bataille, Jarry, l’Amérique des Hemingway, Faulkner et Fitzgerald, la naissance littéraire de Céline. Il évoque aussi la voie chinoise qu'il suit personnellement depuis quelques décennies, les femmes bien sûr. Il opère un retour sur les figures annonciatrices du 20 ème siècle que furent en poésie Mallarmé, Lautréamont ou Rimbaud, de même que sur le 18 ème siècle des libertins et des Lumières...
Près de onze cent pages d’éloges, donc. Mais Sollers investit des valeurs sûres (même si pas assez lues ou connues). Il est à regretter qu’il ne s’engage pas plus dans ce volume sur des écrivains ou artistes contemporains, même s'il le fait dans sa revue, « L’infini » (tiens, tiens !) ou la collection du même nom qu’il dirige chez Gallimard. Ainsi il mettrait davantage sa notoriété au service des autres et ne profiterait pas du renom d’artistes, véritables certes, pour asseoir un peu plus la sienne.
Les éditions
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Éloge de l'infini [Texte imprimé] Philippe Sollers
de Sollers, Philippe
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070769766 ; 30,20 € ; 04/04/2001 ; 1096 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (27)
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Leçons de littérature et de philosophie
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 18 février 2011
Le style est vif, le fond brillant, l'ensemble un tantinet cabotin. Ses amitiés et ses goûts font preuve de fidélité, on lui donne donc le droit à l'auto-promotion et à l'auto-commentaire, dont il se tire sans trop d'orgueil.
Artaud, Rimbaud, Verlaine, Mauriac sont envisagés sous un jour nouveau et plus complet à la fois. Céline fait l'objet d'une réhabilitation, Venise est en effet montré comme un joyau solaire, et non moribond. Il lutte contre les clichés et idées reçues, ce qui fait toujours du bien.
Tu t'es trahi! L'assassin est... AAAAAAARRRRRGGGGGGGHHH (réponse à Syllah-o?)
Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 13 décembre 2001
Il ne faut parfois pas être trop catégorique. Je suis sûr qu'il est possible qu'il existe quelque part un livre qui serait signé Syllah-o, que je l'aie lu ou non importe peu, ces discussion littéraires ne devant pas toujours être prises dans le sens littéral.
Je suis étonné que tu puisses considérer comme une possibilité mon étonnement au cas improbable où nous nous rencontrerions. Mais peut-être nous sommes nous déjà rencontrés...
J'ai une petite question pour toi, quand peut-on réellement se définir comme étant écrivain?
Je n'ai jamais pensé que tu demandais au mortel d'être commun mais c'est vrai que tes quasi-contradictions en sont parfois de vraies. La médiocrité ne me déplaît pas trop, elle a ses charmes elle aussi...
Peut-on considérer qu'il y a du retard dans une réponse? Je m'interroge à ce propos. Qui donc décide du délai raisonnable qui nous est imparti pour répondre aux diverses sollicitations qui nous échoient? C'est à coup sûr une personne bien importante...
Je viens de survoler ta critique éclair super longue. Je suis encore désolé de m'être mal fait comprendre, je ne te vois pas comme un "critiqueur destructeur" comme tu sembles le penser. Je ne suis pas contre le fait qu'on dise du mal d'un livre. Je n'ai donc pas à reconnaitre que tu te débrouilles aussi bien dans l'éloge appuyé que dans la polémique. Personnellement je préfère quand même la polémique (que je ne qualifierai jamais de vaine) à l'éloge. Je doit pourtant avouer que jusqu'ici mes critiques ne sont que très positives et insipides.
Enfin voila, je ne sais plus ce que j'avais à dire en commençant, alors je me suis contenté de te répondre dans un délai qui je l'espère te paraitra raisonnable. Dans ton infinie bonté je te serais reconnaissant de ne pas trop stigmatiser mes fautes diverses lors de ta prochaine conversation avec notre cher Ph. S. il doit bien y avoir des sujets de conversation plus passionnants...
ps: je ne réponds aux questions que quand je crois être sûr qu'elles sont posées.
à mon ami Syllah-o...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 12 décembre 2001
Mon grain de poivre dans la mer asséchée (pour Virgile)
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 12 décembre 2001
Comment ça, tu aimes les livres de Syllah-o ? Aucun livre signé de ce nom n'existe, nulle part. Veux-tu dire que tu aimes certains des livres que j'ai cités dans mes critiques, ou bien dois-je prendre cela comme un encouragement à signer désormais mes livres Syllah-o ? Tu chercherais la dédicace que cela ne m'étonnerait qu'à moitié ! Autant te le dire : c'est non. Ni fleurs, ni couronnes, ni dédicaces... Hi ! hi ! hi ! (Comprends que tout ceci est un couplet moqueur.)
Mon personnage te déplaît ? Tiens donc ! Décidément, je suis un veinard. Mais que sais-tu de moi ? A moins peut-être que tu ne confondes l'auteur et ses créatures de papier... Tu aurais raison alors, car je ne suis pas réputé pour engendrer des personnages très sympathiques. Je n'ai pas dit que je les façonnais à mon image, non, non. Tu serais étonné si nous nous rencontrions : je suis quelqu'un de jovial, après minuit surtout, devant un verre de bon vin rouge ou une bière blanche de Hoegaarden avec dedans l'indispensable rondelle de citron. Moi, j'aime beaucoup Virgile, moins le poète des "Bucoliques" que le cicérone de Dante dans "La divine comédie". Te prénommes-tu vraiment Virgile, ou... Homère ? Ho ! ho ! ho !
Selon toi, je manœuvre de façon à rendre acceptables par le commun des mortels mes quasi-contradictions. Hum ! Je ne demande pas au mortel d'être commun, figure-toi. J'aime pas trop ce qui est "commun, trop commun" (eût dit Nietzsche). Mes quasi-contradictions en sont peut-être de vraies. A toi de décider. Pour moi, c'est la même chose. Quant à manoeuvrer... Pas de stratégie digne de ce nom sans tactique élémentaire. Je sais où je vais, mais je dispose pour m'y rendre de plusieurs chemins plus ou moins balisés. Je choisis à ma convenance selon le but à atteindre. Je vais droit ou bien je sinue, ça dépend de l'intention, des jours, de mon humeur. Disons que certaines figures chères à l'escrime me séduisent : l'esquive, prélude à l'estocade. Je ne prétends pas être une fine lame, mais enfin, je m'applique, comme en toutes choses ici-bas, parce que je déteste la MéDIOCRITé. Toi aussi, j'espère. Ha ! ha ! ha !
Je te réponds avec 4 jours de retard. Je n'en avais pas l'intention, voulant me concentrer sur la critique de livres qui me tiennent à coeur, puis voilà, je me suis dit que tu serais sans doute vexé de m'avoir titillé sans obtenir de réponse qu'un silence peut-être méprisant.
Si tu as lu ma dernière - longue - critique éclair (Gérard de Nerval, "Sylvie"), tu sauras que je ne suis pas si démon ni loup qu'il ne paraît. Ma première vraie critique (Alain de Botton, "Comment Proust peut changer votre vie") sera, je l'espère, mise en ligne bientôt, et tu reconnaîtras, ainsi que les autres (mes amis Jules, Pendragon, Eric B., jusqu'à Pétoman au pseudonyme odorant), que je me débrouille aussi bien dans l'éloge appuyé que dans la polémique. Et bien sûr personne ne me croira si je dis que je préfère l'éloge à la vaine polémique...
Salut à toi, ô Virgile. "Nel mezzo del cammin di nostra vita..." (premier vers de "L'Enfer" de Dante, pour ceux qui l'ignoreraient, et une incitation de plus à lire ou à relire une oeuvre impérissable).
P.S. - Nous avons beaucoup ri par téléphone, l'autre soir, un certain Ph. S. et moi. Nous parlions des critiques... La bidonnade !
Et moi, je dis:
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 10 décembre 2001
Un peu d'anti-sérieux, que diable!
et réponse à Syllah-o...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 10 décembre 2001
A propos d'Auster
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 décembre 2001
Cela dit, Sollers verrait nos critiques éclairs parler plus des autres que de lui, à part pour sa pub, il ne serait peut-être pas ravi !...
Réponse à Virgile...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 10 décembre 2001
La mémoire et les livres
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 décembre 2001
L'amour des livres, l'oubli des livres
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 9 décembre 2001
Mes étoiles sont pour la critique éclair de Virgile.
C'est marrant, ce fait d'oublier certains livres et pas d'autres... Quand je regarde ma bibliothèque, je me demande parfois ce que tel ou tel bouquin peut bien raconter, alors que je sais pertinemment que je l'ai lu.
D'un autre côté, quand j'adore un livre, je le relis quelques années plus tard (ou je sais que je le relirai un jour), et pendant ces années où il dort paisiblement sur une étagère bien confortable, je me force littéralement à oublier l'histoire, les mots, les personnalités, pour avoir la joie et le bonheur de les redécouvrir plus tard. Et quel joie, et quel bonheur que cet amour des livres.
Précision
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 9 décembre 2001
Merci Jules!
Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 9 décembre 2001
A part ca le fait que tu ne te souviennes pas de quoi parlaient les livres de lui que tu as lu me fait penser à une nouvelle de Patrick Suskind, intitulée je crois "amnesia sui generi" où il parle justement d'un lecteur qui prend un livre commence a le lire et trouve un passage tellement bien qu'il veut le souligner ou l'annoter. A ce moment il s'aperçoit que cela a déjà été fait, et de la façon exacte dont il voulait le faire. Il poursuit sa lecture et s'aperçoit que ce livre, c'est lui-même qui l'avait annoté, alors qu'il ne se souvenait même pas l%2
Réponse à Virgile
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 8 décembre 2001
Mon grain de sel dans l'océan déchaîné... (pastiche?)
Critique de Virgile (Spy, Inscrit le 12 février 2001, 45 ans) - 8 décembre 2001
Je n'ai jamais lu Sollers, je ne dirai donc rien à son propos, mais alors que vient faire cette critique éclair ici? Bonne question, Bluewitch connaît peut-être la réponse... :o)
Pendragon, un petit mot pour toi, je suis toujours épaté que tu trouves Eco imbuvable, je ne sais plus si je te l'avais dit ou non dans une critique éclair sur L'ile du jour d'avant alors je me répète peut-être (se répéter c'est parfois la meilleure façon de se faire comprendre, mais cela non plus n'a rien à faire ici!).
Un autre point d'étonnement (oups, l'étonnement ne serait-il finalement pas monopolisé par une certaine personne?) me fait encore parler, Pendragon compare un peu Sollers à Auster. Or Jules aime Auster si mes souvenirs sont bons, alors Jules, je te demande, comme j'aime moi aussi Auster (enfin ses livres, enfin, la plupart d'entre eux) si les romans de Sollers y sont effectivement apparentés d'une quelconque manière que ce soit à ton avis?
Sur cette question un peu stupide je vous laisse, ça faisait longtemps que je n'étais plus venu traîner mes guêtres par ici mais je me rends compte que c'est toujours aussi distrayant les petites batailles d'égos!
ps: oui, je sais, je suis un piètre pasticheur!:op
Extases et métastases d'un pur cyranoïaque
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 8 décembre 2001
J'égratigne, puis je me rétracte derrière l'humour ? Non, puisque l'humour accompagne mes égratignures. J'ai l'humour un chouïa piquant, oui. Ma chatte aussi, d'ailleurs. Lorsque je l'embête, elle sort ses griffes. Dieu a voulu donner des griffes aux chats, et à certains hommes de l'esprit. Il serait vexé, je pense, qu'on délaissât de si remarquables outils.
Je ne sais si ma culture surpasse la tienne. Cela serait, quelle importance ? Je connais un tas de gens très cultivés qui sont de sinistres imbéciles, de piètres amants, des cœurs secs, voire des crapules. Je préfère de beaucoup l'intelligence. Et l'intelligence je la découvre partout. Ainsi, je connais un paysan à l'intelligence redoutable, devant qui je me sens parfois niais. Il n'est pas cultivé, certes. Et alors ? Il n'a pas cette prétention. La culture n'est un critère distinctif (et sélectif) que dans les milieux où ça pense, où ça cause, où la culture est un enjeu (plus souvent social qu'intellectuel, mais soit). ‚a fait beaucoup de gens cultivés pour quelques esprits véritablement intelligents. Au passage, je précise que je ne fais partie d'aucune coterie. Je suis un solitaire. Comment appelle-t-on ça ?... Ah oui : un franc-tireur.
L'allusion à Cyrano est judicieuse. On pourrait croire que tu me connais physiquement. Mon nez me distingue. Là siège le flair. L'organe créant la fonction, je pense être doté d'un certain flair.
Toi aussi, d'ailleurs. La preuve, c'est que tu as tout pigé. Cependant, j'aimerais que tu ne m'enlèves pas ma jolie majuscule. Je suis un petit Malin, ai-je écrit. Je n'irais sûrement pas me vanter d'être au surplus un malin minusculaire. Qu'on me permette ce témoignage de modestie.
Je préférerais n'avoir pas à signaler que mes observations sont empreintes d'humour. C'est à mes lecteurs de le remarquer. S'il n'est pas perceptible, c'est que finalement je n'ai pas tant d'humour que ça. Un triste sire, en somme, un triste Cyrano...
Je n'accuse personne en particulier d'être parano (à moins qu'on insiste). J'ai fait le constat suivant : "Au hit-parade des maladies du siècle, tout de suite après la névrose vient la parano." J'observe cela tous les jours dans ma vie d'observateur pointu des moeurs contemporaines. Je m'étonne qu'on ne me félicite pas d'avoir, en plus d'un flair actif, d'assez bons yeux. Il est vrai que le parano, de Bergerac ou d'ailleurs, l'esprit rivé en permanence sur ses fantasmes de persécution, ne peut dans le même temps s'en dégager pour promener sur le monde un regard vierge de fantaisies introspectives ("fantaisie" au sens ancien de "produit de l'imaginaire"). Là, étant un écrivain (et certainement pas un "écrivant" !), j'ai peut-être sur vous un certain avantage : l'une des qualités requises par l'écriture est l'étonnement. Le regard étonné que je pose sur le monde met en branle toute une machinerie complexe débouchant sur l'écriture, ou plus exactement la réécriture du monde. Mais basta ! c'est de la cuisine interne. Je veux dire ceci, que je m'étonne chaque jour, sincèrement, de constater les ravages de la parano. Je m'en étonne et je m'en désole. J'en ris aussi, bien sûr : l'humour étant, a-t-on dit, la politesse du désespoir.
Si tu prétends n'avoir pas de style, moi, je veux bien te croire. Je ne suis pas systématiquement retors. Je crois volontiers ce que l'on me raconte. Et je te croirais aussi si tu affirmais avoir du style. Pourquoi n'en aurais-tu pas ?
Ne t'imagine surtout pas qu'à chacune de tes réponses je vais ajouter une demi-étoile à Sollers. Je te vois venir, tu sais.
Cela dit, je pense qu'il faudrait nous reconcentrer sur la littérature et porter nos jugements sur les livres et moins sur nos susceptibilités respectives. Je m'en voudrais de donner raison à Michel Onfray quand il professe que les critiques sont une engeance de rats et de chiens. Non ? Nous pourrions peut-être, par la même occasion, mettre le Sollers un peu de côté. Je n'aime pas à imaginer un Sollers se frottant les mains à l'idée que nous nous crêpons le chignon à son propos.
La bonne blague, ce serait que Philippe Sollers et Syllah-o ne fassent qu'une seule et même personne. Arf !
le berger... la bergère... et sa réponse
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 8 décembre 2001
Polémique ! Point d'exclamation
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 7 décembre 2001
Contre qui veux-tu que je me venge ? Philippe Sollers ? Mais Philippe est un être absolument délicieux ! Et franchement, qu'ai-je dit qui puisse passer pour vengeur ? Je n'ai rien à venger, aucun honneur bafoué. Je l'ai dit : je défends mes passions. Et j'invite tout le monde à faire de même.
Je jouis d'une santé florissante et n'ai besoin d'aucune médication particulière. Tous les trois ou quatre ans, une légère grippe. Je ne soigne pas mes grippes au Valium.
Mon prochain roman, pas plus que les précédents (si tant est que j'écrive des romans), n'ont besoin de publicité. Il y a des gens dont c'est le métier. Le mien est d'écrire. Que je sache, je n'ai parlé nulle part de ma production. Je n'ai pas cette intention. Personne, du reste, ne saura qui je suis.
La perfidie, en effet, demande un certain style. Je conçois que tu ne veuilles pas t'y frotter.
Je répète que je n'insulte personne. Quelques égratignures ne font pas le crime, ni même l'affront. Prenons un peu de hauteur (l'air y est frais) et dégageons-nous des bas-fonds (l'air y est malsain). Au hit-parade des maladies du siècle, tout de suite après la névrose vient la paranoïa. Il est possible que le Valium puisse alors être indiqué.
Tu cherches dans mes propos des sous-entendus qui n'y sont pas. J'ai pour habitude de m'exprimer sans fards et, me semble-t-il, assez clairement. Du moins, je m'y efforce. Si je devais insulter (pourquoi le ferais-je ?) quelqu'un, je le ferais à plume découverte (comme on dit : à visage découvert). La phrase que tu me reproches, où tu crois percevoir une insulte déguisée, C'EST DE L'HUMOUR. Sarcastique, soit, mais de l'humour. J'ai dit que mon meilleur ami était un grand admirateur de Philippe Sollers, et mon ami est un type extraordinaire d'intelligence, de sensibilité, de finesse et... d'humour, raison pour laquelle nous pouvons nous chamailler pendant des heures autour de Sollers sans nous étriper comme de vulgaires chiffonniers.
Il semblerait que mon style me vaille quelques aigreurs. Que surtout personne ne se rende malade à cause de moi ! Est-ce mon ton qui déplaît ? On peut ne pas le goûter, c'est sûr (sûr ou amer ?). Je pense qu'avec le temps, et avec un minimum de bonne volonté, vous finirez par me lire dans une perspective humoristique, exactement comme il faut lire les extravagances du pamphlétaire (Bloy, par exemple, Bernanos, Léon Daudet, Tailhade ou Céline, bien sûr).
Rien que pour te plaire, j'ai ajouté une demi-étoile à Sollers.
J'arrête, sans quoi on va finir par me trouver aimable.
Polémique ? Point d'interrogation.
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 7 décembre 2001
Un pétomane à Las Vegas
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 6 décembre 2001
Que Sollers apparaisse fréquemment dans des émissions littéraires, c'est normal : il est un écrivain. Sollers en général relève le niveau des émissions (littéraires) auxquelles il participe (tu vois que je ne le hais point). Seulement, voilà : on ne vend pas de cierges dans une poissonnerie, ni du pain dans une pharmacie. On ne vend pas non plus de livres dans un cirque, et c'est pourtant ce qu'a fait Sollers dans l'émission incriminée. Je n'ai pas dit qu'il le faisait systématiquement. Qu'un écrivain fasse la promotion de son ouvrage, c'est on ne peut plus normal (irais-je dire le contraire, moi qui écris ?). Il y a des endroits pour ce faire, et une certaine manière de le faire. Ce que Sollers a toléré pendant une heure lors de cette émission n'est pas digne de lui, c'est tout. Cela ne fait pas de lui un écrivain en tout méprisable. Je suis aussi capable de dire tout le bien que je pense de Sollers, figure-toi... quand il y a du bien à en dire littérairement parlant (Casanova, Vivant Denon...)
J'ai dit ce que je pensais de cette interview à New York. Lis ce livre, ensuite on en reparlera. Le livre est exécrable : qu'y puis-je ? Eût-il été bon que je me fusse répandu en éloges à son propos (aïe ! je sens qu'on ne va pas aimer mes subjonctifs imparfaits).
Je pense, comme toi, que Sollers devrait donner un concert à Las Vegas, et Johnny Hallyday écrire un livre sur Besançon. Tu n'as que de très excellentes idées.
Je n'ai fait aucune réflexion à propos de "L'humanité". La réflexion est extraite d'un livre de Guy Debord, je l'ai clairement indiqué. Que Debord ait raison là aussi n'est que l'effet du hasard. Ce serait très présomptueux d'attribuer le génocide stalinien à quelques plumitifs d'une quelconque feuille de chou française. Ils n'ont pas tant de pouvoir.
Je n'ai jamais déboursé le moindre centime pour acheter un livre signé Sollers. Je trouve mon bonheur en bibliothèque, et mes amis me prêtent volontiers des ouvrages, sachant que je ne les écorne pas, ni ne les souille, même quand leur auteur me déplaît. Je pourrais toutefois bourse délier en achetant des livres de Sollers et ne pas me sentir humilié pour la cause. Si Sollers enrichit mon intelligence (ou excite ma verve polémique), il est normal qu'il soit rétribué.
On devrait supprimer ma critique ? Parce qu'elle te déplaît ? Monsieur prône la censure ? On pourrait peut-être aussi m'exclure du site, n'est-ce pas ?
Je trouve fascinant le visage d'Amélie Nothomb, et expressif son rire, très communicatif. J'aime moins ses chapeaux extravagants. Que veux-tu ? les intellectuels de mon espèce goûtent peu la fantaisie...
à monsieur l'intellectuel
Critique de Pétoman (Tournai, Inscrit le 12 mars 2001, 48 ans) - 6 décembre 2001
sait que Sollers est un amoureux de New York alors pourquoi ne pas se faire interviewer là bas? Et pour ceux qui détestent tant Sollers, je conseille tout simplement de ne pas le lire... Syllah-o a le droit de le critiquer mais, se faisant, il enrichit Sollers en achetant ses bouquins. Sollers lui fait donc la nique. Bravo à lui. Je ne pouvais ne pas réagir. Je comprendrai que l'on supprime ma critique mais alors qu'on retire également la sienne... non mais. Et vive Sollers...
Rapide réponse
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 6 décembre 2001
Un renard à New York
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 6 décembre 2001
Je reproche à Sollers de trop apparaître dans les médias, de courber parfois le chef devant la crapule pour vendre sa littérature, et cela n'est pas digne du grand écrivain qu'il pourrait être s'il n'était à ce point pénétré de lui-même. Il y a 3 ou 4 ans, il était invité sur France-Inter dans l'émission de Ruquier. Je me suis demandé ce qu'il venait faire parmi cette bande de sinistres guignols. J'ai écouté l'émission. Pendant une heure Ruquier et sa bande (Bravo, Miller, etc.) se sont foutu de sa poire et de sa coiffure en particulier. Pendant une heure ! Et Sollers ne disait rien, qui faisait : "Oui, bien sûr..." d'un ton où certes le dédain perçait, mais il n'a pas bronché, n'a pas fait d'esclandre, n'a pas quitté l'émission ni même en trois phrases bien senties (il en est capable, pourtant) remis à leur place ces clowns hilares. Pourquoi ? Parce que tout de même, en une heure, son nom a été cité plusieurs fois, ainsi que le titre du livre qu'il venait vendre en bon épicier, et le nom de Gallimard, son éditeur. J'appelle ça du putanisme.
N'arrivant pas à achever un seul de ses romans, j'ai lu "Conversations à New York" (je ne suis pas sûr du titre), un livre d'entretiens. J'aime d'ordinaire ce genre d'ouvrages. Je trouve extrêmement prétentieux de la part d'un écrivain français d'aller se faire interviewer (entretenir ?) à New York, sans nécessité autre que d'être là où, paraît-il, ça se passe. Mais que se passe-t-il donc à New York ? Il ne se passe rien à Calcutta, à Pékin, à Tombouctou ? Si, bien sûr, mais à New York, Monsieur, on est au cœur du monde civilisé, ça Guggenheim et ça Carnegie Hall, à New York ! New York, n'est-ce pas, est la capitale intellectuelle et artistique des Etats-Unis, autant dire de l'Occident, et un écrivain ne peut décemment prétendre à quelque envergure s'il n'a pas été vu à New York, ou mieux, interviewé (ou entretenu). Du reste le livre est un tissu de vantardises et d'auto-célébrations avec la bénédiction de Proust et de Joyce, écrivains sur lesquels Sollers compte pour assurer une postérité qu'il espère éclatante. Sollers doit beaucoup leur en vouloir d'avoir écrit avant lui des livres dont il eût tant aimé être l'auteur.
On me reproche parfois d'être un peu trop soucieux du style (la forme) en littérature, au détriment du fond. Il existe un tas d'auteurs que je ne peux lire à cause d'une forme lâche, chaotique ou éclatée. Une femme peut me séduire par sa beauté, son intelligence, sa culture : si elle est nippée comme l'as de pique, je ne peux empêcher le soupçon de m'envahir, d'imaginer des dessous douteux. C'est ainsi. L'habit ne fait pas le moine, mais il y contribue ! Et en littérature le style révèle la pensée mieux que les idées (voir à ce propos Céline, "Le style contre les idées"). Le style, c'est la pensée. La forme et le fond sont indissociables, et les écrivains qui me séduisent savent allier les deux. Ceux-là sont grands. Mais Sollers ?
Sollers a-t-il un style dont on puisse dire qu'il lui appartient en propre ? Sollers n'a pas de style, les ayant tous. Il a tout lu et à peu près tout imité, avec beaucoup de talent, c'est indéniable. Mais la petite musique interne qui fait que Sollers est Sollers et non Céline, Proust ou Joyce ? Il n'y en a pas. Lui-même en conviendrait, je crois. La moindre ligne de Céline ou de Thomas Bernhard prouve Céline ou Bernhard. Rien de pareil chez Sollers. J'imite, donc je suis. "Je" est tous les autres. Cette manière de recyclage porte un nom : le kitsch. Ne jamais perdre de vue que Sollers a commencé à écrire en faisant des pastiches, notamment de Proust. Il en est donc resté au stade de l'exercice. Il fait encore ses gammes. Reconnaissons qu'il a choisi d'excellents maîtres, preuve que le gaillard, tout de même, a du goût.
Sollers pense que Debord est un penseur de premier plan, il l'a écrit, dit et répété. Debord ne pense pas que Sollers soit un grand écrivain. Voici ce qu'il en dit dans "Cette mauvaise réputation..." : "Dans 'L'humanité' du 5 novembre 1992, dégoûtant journal tout aussi chargé de sang et de mensonges que les comptes du docteur Garetta, il y a même quelques éloges à mon propos. Mais ce n'est qu'insignifiant, puisque signé Philippe Sollers."
Queneau à présent. Pendragon, tu ne perds pas grand-chose en ne pouvant achever un livre de Raymond-la-Science. Puis-je cependant te recommander "Les fleurs bleues" ? Etiemble, qui s'y connaît, trouve qu'il s'agit là d'un roman taoïste. Je n'ai pas très bien compris en quoi, mais enfin, c'est amusant.
Queneau et sa bande, c'est le débarquement des mathématiques en littérature. Les années 50 nous ont valu la "plus formidable tentative d'intimidation de la part du non-littéraire" (Gracq). Les mathématiciens, les ingénieurs et les métaphysiciens se sont infiltrés dans la littérature avec la prétention de lui imposer leurs méthodes. Cela a donné l'Oulipo (une bande de gamins pas bien méchants), le Nouveau Roman (un abysse de prétentions et d'ennui), l'existentialisme et ses vigoureux procédés, le structuralisme et toute la sociologie flanquée d'une belle brochette d'allumés frottés de psychanalyse lacano-jungo-freudienne ! La littérature, hélas ! en reste contaminée à notre époque encore. À tout qui pense et qui aime un tant soit peu la littérature, je recommande toujours de lire le maître ouvrage de Julien Gracq, écrit en 49 : "La littérature à l'estomac". Ce livre reste d'une brûlante actualité. Que dirait le physicien nucléaire au littérateur qui se mêlerait d'imposer à la physique nucléaire une syntaxe et des procédés littéraires ? "Foutez-moi le camp !" aboierait-il, non à tort.
Cabale !?
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 6 décembre 2001
Mais, tant qu'à critiquer et/ou ouvrir une polémique... je n'ai par exemple jamais pu terminer un Queneau (auteur pourtant reconnu), j'en ai essayé trois et chacun s'est vu attribuer la cote fatidique de 0/20 !!! Alors Sollers... ben c'est comme Eco, imbuvable, oui, mais j'aime !
L'infini ment, petit !
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 5 décembre 2001
A Pendragon, à propos d'opinions
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 5 décembre 2001
Hé, là-bas !!!
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 5 décembre 2001
Pas fana du tout de Sollers
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 5 décembre 2001
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voyage dans le temps | 4 | Virgile | 18 février 2011 @ 20:47 |