La Volonté de paresse de Philippe Godard, Paul Lafargue, Raoul Vaneigem, Pauline Wagner

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais , Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Donatien, le 23 février 2009 (vilvorde, Inscrit le 14 août 2004, 81 ans)
La note : 8 étoiles
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Faut-il fainéanter et bombancer?

Le sujet peut paraître plaisant ou futile. Il a pourtant fait l'objet d'études et de réflexions pour les historiens de la philosophie et les économistes!

Le texte important dont il est question dans cette édition est celui de Paul Lafargue, intitulé : "Le droit à la paresse " ou la réfutation du droit au travail.

Paul Lafargue (1842-1911), étudiant en médecine, rencontre Proudhon, Engels et Karl Marx dont il épousera la fille, Laura. Membre de la Première Internationale il participe à la Commune de Paris. Il crée le parti ouvrier français en 1885 et passe plusieurs séjours en prison pour ses idées. Il se suicidera avec son épouse en 1911.

Dans son avant-propos, il rappelle les mots de Thiers(1849) : "Je veux rendre toute-puissante l'influence du clergé parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l'homme qu'il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l'homme -Jouis-.".

Lafargue démonte le dogme qu'il qualifie de "désastreux" qu'est l'amour du travail! "Dans ces sociétés, le travail est la cause de toute dégénérescence intellectuelle et de toute déformation organique".

"Plus mes peuples travailleront, moins il y aura de vices, écrivait Napoléon (il me fait penser à quelqu'un) en 1807. "Je suis l'autorité... et je serais disposé à ordonner que le dimanche, passé l'heure des offices, les boutiques fussent ouvertes et les ouvriers rendus à leur travail".

Le texte de Lafargue démonte tous les arguments des organisateurs des sociétés capitalistes, en évoquant l'histoire (les Grecs et le travail), les conséquences sur la santé des travailleurs (hommes, femmes et enfants), la surproduction, les conséquences économiques avec la répétition inéluctable des crises,les préjugés de la morale chrétienne, la complicité des forces de police et de la magistrature, etc..

L'argumentation est méthodique, sans concessions, dans une langue efficace qui parfois nous paraît archaïque . (bombancer, les femmes au sang sans rutilance,etc)

Son rêve est de voir la machine remplacer l'ouvrier! "Il faut hausser le salaire et diminuer les heures de travail des machines de chair et d'os, les remplacer par les machines". La machine serait "le rédempteur de l'humanité"!!!!!!!!

MAGNIFIQUE TEXTE DE COMBAT.

Raoul Vaneignem ensuite tente d'actualiser le combat et de l'affiner "mais comment demander à un prolétariat corrompu par la morale capitaliste une résolution virile?".

Beau texte également.

"La seule utilité désormais reconnue au travail se limite à garantir un salaire au plus grand nombre et une plus-value à l'oligarchie bureaucratique internationale".
Mais il arrive à la triste conclusion que personne ne peut atteindre le bonheur que SOI-MEME.

A lire et relire, mais est-il trop tard????????????????

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