Les cheveaux de Saint-Marc de Jean Diwo
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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Sandwich à l'éléphant
On se souviendra de cette blague idiote : comment confectionner un sandwich à l'éléphant ? Vous prenez un éléphant, vous lui collez une tartine beurrée sur le ventre et une autre sur le dos. Eh bien, ce roman-ci, c'est un peu la même chose !
Vous prenez un beau chevalier du XIIIème, vous le faites triompher dans l'un ou l'autre tournoi (si le lecteur n'a pas lu "Guillaume le Maréchal" de Georges Duby, il trouvera ça original) et vous lui faites courir une petite aventure courtoise, vite interrompue car . (C'est la première tartine)
… Vous envoyez le chevalier à la croisade, la IVème en l'occurrence. Là, vous suivez pas à pas la chronique de Villehardouin (un rapport mi-diplomatique, mi-militaire donc, froid et minimaliste, du genre à utiliser "frappe chirurgicale" pour "bombardement" et "perte de personnel" pour "mort d'homme") en l'adaptant un peu à la langue de notre temps. Vous y scotchez ledit chevalier. Vous y consacrez des pages et des pages, bref, l'essentiel du roman. (Voilà pour l'éléphant)
Quand vous finissez, à force de suivre le chroniqueur de trop près, par tamponner ses feux-stop, vous enchaînez avec l'odyssée, à vrai dire peu édifiante, des chevaux de bronze pillés à Constantinople pour la plus grande gloire de Venise. Tant qu'à faire, on enlève une princesse, on l'épouse en chemin. Elle meurt en couche, ce qui permet à notre héros de s'en aller récupérer dare-dare son premier amour (on se remettait vite en selle à cette époque-là !). Clap de la tartine finale.
La IVème croisade, emmenée par notre Baudouin national, comte de Flandre et de Hainaut, qui finit empereur de Constantinople, ne manque pourtant pas d'intérêt. Elle suscite bien des questions. Elle s'avère riche en ressources dramatiques et en ambiguïtés. Elle peut susciter l'enthousiasme, la répulsion, l'indignation, l'incompréhension, l'horreur, la réflexion, voire à certains moments, une sorte de compassion.
L'auteur n'exploite rien de tout cela, si bien qu'on le suit en renâclant dans la plus grande indifférence, sans prendre fait et cause pour son héros, ses exploits ou ses amours. Pour le "suspense", on repassera. On trouvera tout de même un personnage attachant : Germain. Tant pis si ce n'est qu'un cheval.
A en croire le 4ème de couverture, Jean Diwo est reconnu comme un des maîtres du roman historique. Sur ce site, vous pouvez lire une critique enthousiaste des "Violons du Roi" par Caliméro. L'auteur a donc dû mieux faire. Il reste qu'en achetant "Les chevaux de Saint-marc", j'ai la nette impression d'avoir perdu le tiercé.
Les éditions
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Les chevaux de Saint-Marc [Texte imprimé], roman Jean Diwo
de Diwo, Jean
Flammarion
ISBN : 9782080679307 ; 20,20 € ; 08/11/2000 ; 356 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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La langue comme la lance perce...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 5 mars 2003
et les chevaliers en héros.
Très convaincant!!
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 2 décembre 2001
Les mauvais livres qui font les bonnes critiques
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 2 décembre 2001
Et tout ce plaisir que tu ne t'es pas donné en lisant, tu nous le donnes en écrivant. La vie est belle quand même...
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