Julius Winsome de Gerard Donovan

Julius Winsome de Gerard Donovan
( Julius Winsome)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Janair, le 10 février 2009 (Lyon, Inscrite le 20 juin 2004, 73 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 257ème position).
Visites : 5 603 

Un froid mortel

Au coeur des forêts du Maine, où la nature est rude.
Julius vit seul dans sa cabane, s’occupant à de petits boulots l’été, il passe l’hiver dans son fauteuil, une tasse de thé à la main et entouré des 3282 livres que son père lui a légué en même temps qu’un fusil datant de la 1ère guerre mondiale et qu’une haine pour la violence et l’usage des armes à feu.
Les murs tapissés de livres l’entourent comme dans un cocon, l’isolant du monde, il vit au milieu de fantômes : son père décédé, les auteurs des livres, et même Claire la seule femme à avoir partagé sa vie mais qui l’a trahi pour retourner à la civilisation et à un autre homme.

Seul partage sa solitude : Hobbes , non pas le philosophe ! mais son chien et lorsque ce dernier est abattu par un chasseur Julius envahi par la colère et la tristesse en proie à une haine féroce, va mettre ses talents de tireur au service de sa vengeance.
Traquant ceux qu’il croit être responsables de la mort de son chien, obéissant à ses instincts les plus cruels, Julius glisse doucement dans la folie meurtrière.

Roman superbe, hymne à la nature et à la littérature ( ah l’utilisation du vocabulaire shakespearien, je vous laisse découvrir cela ) la prose est âpre, grave et tendue, la poésie est partout jusque dans l’horreur. La montée en tension du récit est d’une grande efficacité.
Je me suis régalée de ce court roman, signe qui ne trompe pas j’ai ralenti ma lecture au fil du récit....

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La goutte d'eau ...

7 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 26 septembre 2013

Cet ermite là, Julius Winsome, est un personnage de roman mais n’est pas piqué des hannetons ou des moustiques pour autant.
Un bonhomme avec un air plutôt sympa, bourru et nounours (et c’est normal quand on est ermite au fond des bois) mais plutôt sympa.
La preuve, les murs de sa cabane sont littéralement tapissés de bouquins.
Il faut bien s’occuper pendant les longs hivers quand on habite une cabane au fond des bois dans le Maine.
Quand il ne lit pas, Julius Winsome, notre gars sympa, nettoie le vieux fusil de guerre du grand-père. Mais depuis la grande guerre du grand-père (celle de 14), on n’a plus tiré un seul coup de fusil dans la famille Winsome. On nettoie le fusil, c’est tout. Méticuleux mais sympa, le gars.
On sait depuis William G. Tapply que le Maine est une région propice à la pêche mais avec Gerard Donovan on découvre aussi que les forêts du Maine sont également un beau terrain de chasse giboyeux. Et voilà qu’un jour Julius Winsome découvre le cadavre de son chien, la tête à moitié emportée d’un coup de fusil. Un de ces chasseurs imbéciles sans aucun doute.
Quand il rentre seul et triste dans sa cabane, Julius Winsome semble être suivi par un fantôme.
Suivi comme une ombre par ce fantôme (du chien ? du grand-père ? ou sa propre folie ?), notre ermite méticuleux se met alors à disjoncter et commence à se mettre en chasse des chasseurs. Méticuleux toujours. Il les dégomme un par un : forcément dans le lot y’aura le tueur imbécile de son chien.
À chaque fois, il demande quand même, par politesse, tout en mêlant à son discours obsessionnel d’anciens mots élisabéthains de la langue de Shakespeare appris dans les livres du père.
Brrr. L’hiver de cette année-là dans le Maine s’annonce terrible et glacial.
Peu à peu, au fil des courts chapitres et de la belle écriture de Gerard Donovan, tout en douceur tranquille mais inexorablement, Julius Winsome bascule dans la folie.
Conte de la folie ordinaire.
Le bon gars sympa devient tueur en série. Tueur d’imbéciles chasseurs forcément un peu beaufs (qui n’a pas un jour rêvé de faire un carton sur des chasseurs ?), mais tueur en série quand même.
On peut trouver cette histoire peu vraisemblable … mais on peut aussi croire à cette goutte d’eau qui a fait déborder l’ermite qui lisait au fond de sa tanière et se laisser porter par cette insidieuse folie qui s’est introduite dans la cabane sur ses pas …

"Tu es venu tirer dans les bois, mais les bois ont riposté."

10 étoiles

Critique de Happy_kangourou (, Inscrit le 29 mars 2007, 49 ans) - 25 février 2013

Un homme a choisi de vivre retiré du monde, dans un petit chalet au cœur la forêt, qui n'est guère fréquentée que par des chasseurs.
Il vit paisiblement et harmonieusement au milieu de ses plantes, ses milliers de livres, et son chien.
Ce dernier vient à être lâchement assassiné à bout portant d'un coup de fusil.
L'homme part en quête de déterminer qui à l'origine de cette cruauté. Il placarde en ville des affiches d'appel à témoin, dont les passants dénigrent la démarche, ne se privant pas de rajouter des remarques blessantes sur les affiches.
Tout cela en vient à totalement bouleverser cet homme. En effet, cet animal était si cher dans son cœur que ce n'était pour lui pas qu'un simple animal, c'était un ami.
Il va alors inverser les rôles. Maintenant, c'est lui le chasseur. Les chasseurs sont le gibier.
"Descendre l'adversaire à l'improviste, n'est-ce pas l'essence même, l'art, de la chasse?"

Le roman est court, aisé à lire (chapitres courts). Le style est léger mais soigné, voire raffiné, surtout dans la description des tueries de chasseurs.

Aimer (son chien) à perdre la raison

7 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 12 février 2012

Julius est un cinquantenaire solitaire. Il vit dans son chalet à 5 km de son plus proche voisin, dans le Maine; région des états-unis où l'hiver est particulièrement long et rigoureux.
Il est heureux, au milieu des bois, entouré de milliers de livres.

Jusqu'au jour où il entend un coup de fusil trop près de sa maison. C'est son chien Hobbes qui vient d'être volontairement abattu. Son chien qui était son seul ami.
« La vie des chiens étant brève, ils jouissent intensément de chaque instant qui passe. »

Alors, suivant son propre raisonnement, Julius va entrer dans une folie calme et méthodique en tuant les chasseurs qui auraient pu tuer son chien.
« Mais dans la vie on doit obtenir sa propre approbation pour les actes commis. Il n'y a personne à qui montrer ce qu'on a fait, personne pour vous dire bravo. »

Ayant lu juste avant "En douceur" de J.M. Laclavetine, j'ai retrouvé le même genre de héros original et solitaire et surtout une atmosphère, une ambiance très particulière qui font le charme, la poésie et l'originalité de ces romans.

Blanche sur noire

7 étoiles

Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 50 ans) - 12 février 2011

Bon moment de lecture blanche sur fond noir. Le style est remarquable, l'ambiance des prairies et forêts du Maine remarquablement contée. Le bât blesse sur l'histoire où je n'ai malheureusement pas été concerné par les tourments de Julius, ne comprenant pas toujours le fameux pourquoi? Pas de réponse à cette question, ou alors pas de justification assez plausible pour que je me sente imprégné par ce récit qui nécessite l'empathie totale du lecteur pour le personnage afin d'être apprécié à sa pleine mesure.
Quelques moments de poésie pure, ce qui pourra ravir beaucoup de monde. Manque la consistance d'une bonne histoire pour que j'adhère davantage.

Froid !

5 étoiles

Critique de Gnome (Paris, Inscrit le 4 décembre 2010, 53 ans) - 5 décembre 2010

Mon avis :

Je partage un peu l'avis de CptNemo. J'ai beaucoup aimé le style et l'ambiance de ce roman, mais j'ai été un peu déçu par l'histoire qui m'a semblé un peu plate.

Ne contrariez pas le sage lecteur !

8 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans) - 30 janvier 2010

Julius Winsome, la cinquantaine, vit seul dans un chalet au fin fond de la forêt du Maine (USA), entouré de plus de 3000 livres légués par son père, et de son chien Hobbes. Il mène une vie tranquille faite de lectures au coin du feu, de balades dans la nature, et de passion pour un glossaire typiquement shakespearien qu'il cultive avec dévotion.
De son père et de son grand-père, il a gardé une haine viscérale pour la violence et les armes à feu. Alors quand Hobbes disparaît, vraisemblablement abattu sciemment par un chasseur, Julius entre dans un engrenage infernal....

Surprenant roman qui démontre combien on ne connaît ni ne maîtrise jamais la nature humaine ! Même quand elle se veut lettrée et sage. Personnage solitaire et sauvage dans ses rares relations, Julius bascule dans une violence aussi inattendue que disproportionnée, froide et terriblement raisonnée. Les paysages, le froid, la neige, le vent, occupent une place importante dans le récit. Shakespeare aussi, élément étonnant qui vient contrebalancer dans son étude posée la tension croissante. Comment tout cela va-t-il finir ? Je vous laisse le découvrir ! Superbement écrit, et traduit.

p. 89 : « On combat l'hiver en lisant toute la nuit, tournant les pages cent fois plus vite que tournent les aiguilles, de petites roues en actionnant une plus grande pendant tous ces mois. Un hiver dure cinquante livres et vous fixe au silence tel un insecte épinglé, vos phrases se replient en un seul mot, le temps suspend son vol, midi ou minuit, c'est bonnet blanc ou blanc bonnet. Chaque coup d'oeil rencontre de la neige. Chaque pas s'enfonce vers le nord. Voilà l'heure du Maine, l'heure blanche. »

Pas accroché

5 étoiles

Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 3 novembre 2009

J'ai voulu lire ce roman car il y avait le potentiel pour un genre de livre que j'affectionne : le roman très court mais très puissant au style ravageur. Mais au final j'ai trouvé le tout un peu plat.

Julius Winsome est un homme solitaire qui vit, entouré de livres, dans sa cabane au fond des forêts du Maine. Un jour un chasseur tue son chien. Il décide alors de se venger en chassant les chasseurs. Au fil de l'histoire on en découvrira un peu plus sur l'histoire de Julius.

Personnellement je suis passé complètement à côté du roman, l'auteur n'a pas su m'embarquer et je suis resté sur le côté a regarder passer le train. Un joli train cependant.


Il y a certes quelques bonnes idées (le glossaire Shakespearien) et c'est plutôt bien écrit mais rien ne m'a vraiment touché dans ce court roman. L'écriture manque de puissance pour que le livre fonctionne véritablement. Contrairement à Janair je n'ai jamais trouvé la poésie dans le texte.

Au final une lecture rapide et agréable mais pas mémorable.

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