1969 Woodstock, le premier festival : L'album des 40 ans de Elliott Landy
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Définitivement pas la même came...
Il y a les festivals en tout genre et il y a Woodstock. On peut chercher, aucun autre événement musical n’a eu un tel retentissement et n’évoquons surtout pas les festivals anniversaires sponsorisés par des marques de bières et autres venus déterrer un cadavre qui peut encore servir.
Ce qui est sûr en parcourant ce bel album de photos d’un format pas très maniable mais mettant bien en valeur son contenu, c’est que cette génération flower power, fumette, cheveux et poils longs, sandales et T-shirt tye dye (vous savez, ces T-shirt bariolés typiques que détestait Kurt Cobain) ne prenait pas la même came que la mienne…
Car ce qui transpire littéralement de ces pages magnifiques, au-delà des prestations des stars de la musique qui sont venues graver là leur légende dans le marbre (il y a ceux qui y étaient et les autres, là aussi…), au-delà du film, de la BO, au-delà de l’aspect ganja-sexe libre, c’est le formidable espoir de liberté et de changement véhiculé par un demi-million de sourires béats et légèrement benêts (un peu quand même, il faut bien le reconnaître).
En fait, les vraies stars du festival, ce sont les festivaliers, cette jeunesse américaine accrochée à son rêve d’underground et de contre-culture, de paix, de musique et d’amour. L’idéal hippie à son apogée. Ce sont les photos les plus intéressantes de cet album, celles qui vous font regretter ce ne pas avoir été là. Je parle du sentiment de « plus jamais », cette certitude mortifère qui vous fait comprendre au fer rouge qu’il y a des choses qui ne se produiront plus jamais. Bien sûr, je pense qu’il est tout à fait possible d’aller aux Eurockéenne de Belfort et de me jeter dans la boue vu qu’il pleut assez régulièrement lors de ce rendez-vous mais ce sera autre chose.
J’ai peine à croire que l’utopie baba cool soit encore une réalité tangible pour une certaine jeunesse ; un fantasme oui, sûrement mais un mode de vie profond, cela m’étonnerait beaucoup. Probablement que l’humanité garde au fond d’elle-même l’espoir d’un monde différend mais cette même humanité est bien trop occupée à consommer. Le rêve est devenu un produit. Et puis, je l’ai acheté ce bouquin…
C’est donc un microcosme (balèze le microcosme avec ses 500 000 personnes !) de la société américaine qui se plonge avec délice dans les champs de luzerne de la commune de Bethel dans l’état de New York. Oui, rappelons-le, le festival n’eu pas lieu à Woodstock, tel qu’initialement prévu à cause d’une loi sur le bruit mais à quelques kilomètres de là. Tous symboles peace & love dehors, cheveux au vent, jeans, sandales, boots et baskets pourries aux pieds, c’est par milliers que ces jeunes en lutte contre une société encore ancrée dans les années 50 et embourbée au Vietnam viennent communier au son du sitar et de la guitare électrique.
Une jeunesse en lutte certes mais absolument américaine et totalement confiante en sa capacité à se transformer de l’intérieure. Les signes d’une certaine fierté nationale sont présents : la bannière étoilée est posée au sommet d’un tipi. Cette image me laisse songeur quand on pense à ce que les colons ont fait aux peuplades indigènes et au fait que de nombreuses tribus indiennes sont venues prêter main-forte aux organisateurs du festival. Les voitures, cet autre symbole de la culture américaine, sont légions.
Par contre, le dollar est le grand perdant, du moins pendant ces trois jours, le festival devenant vite gratuit par la force des choses. Il se rattrapera ensuite : les organisateurs mettront des années à rembourser les banques.
Pour ressentir de la nostalgie, il aurait fallu que je connaisse tout ça, c’est donc plutôt l’idée d’un énorme gâchis qui me titille. Le rêve est parti en sucette depuis bien longtemps, transformé en produit de consommation courante pour ados en manque de rébellion. Mais après tout, pourquoi pas, c’est toujours mieux que la Tectonik ! Reste donc l’événement en lui-même, débarrassé de tous ses encombrants symboles, un concert de haute tenue durant lequel la foule s’est sentie une et indivisible, sûre de sa force et de la présence des pouvoirs cosmiques. Trois jours et une vie entière ensuite passée à se réveiller.
Les éditions
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Woodstock 1969, le premier festival [Texte imprimé], l'album des 40 ans un album commémoratif produit par Elliott Landy [traduit de l'anglais par Jacques Guiod]
de Landy, Elliott (Editeur scientifique)
Fetjaine
ISBN : 9782354251123 ; 10,39 € ; 02/10/2008 ; 140 p. ; Broché
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bravo pour ta critique,Numanuma! | 1 | Revedunjour | 4 mars 2009 @ 19:24 |
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