Etre un caillou de Jeanne Moulin

Etre un caillou de Jeanne Moulin

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Sahkti, le 20 janvier 2009 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (55 930ème position).
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Se reconstruire

Quelle écriture violente que celle de Jeanne Moulin dans ce récit. Douce et violente, ce qui peut paraître paradoxal. Une grande douceur dans l'humanité qu'elle place dans ses propos, sensibles et sincères. Violente dans sa densité et dans les souffrances véhiculés par les mots. Un roman qui serre la gorge à plus d'une reprise. Qui peut agacer aussi car il est facile de lire l'histoire d'un autre, de se glisser dans sa peau et de penser qu'il devrait faire ou dire ceci, d'avoir envie de le secouer alors qu'en fait, on ne sait rien, on ne vit rien. On assiste, impuissant, à une descente aux enfers avec un combat de tous les jours pour sa survie.
Jeanne tente d'affronter la folie de sa mère, ainsi que ses propres tourments, échos déments d'une vie décousue dans laquelle elle tente vainement de se faire une place. Du passé au présent, il n'y a qu'un pas et celui-ci peut faire basculer le futur.
En se plongeant de la sorte dans la vie de Jeanne, on se dit que celle-ci est tout de même terrible et pas forcément à envier. Malgré cela, Jeanne se bat et son courage apporte une formidable énergie au texte et à tout ce qu'il contient. Est particulièrement appréciable le recul pris par la narratrice pour nous conter son existence pendant ces années de galères, les moyens mis en oeuvre pour s'en sortir et ce regard acéré et impitoyable sur le monde qui l'entoure, les amies, la famille, les autre. L'Autre avec un grand A car c'est en lui qu'on se voit d'abord, Soi.
Il y a également tout ce rapport à la Mère, ce pilier dans la vie d'un enfant. Difficile de voir ses repères se briser, difficile de ressentir à son tour les vacillements de l'errance.
J'imagine qu'écrire ce roman a demandé énormément d'efforts à Jeanne Moulin (aujourd'hui psychologue clinicienne), qu'elle a dû puiser en elle de nombreux souvenirs enfouis. J'imagine aussi que cela a été nécessaire, bénéfique, que peut-être grâce à ces lignes, elle poursuit la construction d'une vie plus sereine. Il se dégage beaucoup de sagesse de son récit, presque un apaisement. Comme si la souffrance était ici positivée pour mieux en extirper les fragments nécessaires à la reconstruction.
J'ajoute un coup de coeur personnel pour la magnifique photographie de couverture.

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Mensonge navrant

2 étoiles

Critique de Navrante (, Inscrite le 10 mars 2015, 67 ans) - 10 mars 2015

L'auteure a écrit là un roman juste sorti de son imagination (sous un pseudonyme).
Ce n'est pas un récit autobiographique.
Sa mère n'a jamais été folle et les propos navrants la concernant m'attristent.
Je note une étoile pour l'écriture pas pour l'histoire.
Que l'on puisse gagner de l'argent sur la vente d'un livre le faisant passer pour une autobiographie est pitoyable ; alors que ses parents l'ont toujours pris en charge financiièrement, jusqu'à plus de 40 ans.

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