Le Petit Chose de Alphonse Daudet

Le Petit Chose de Alphonse Daudet

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Bernard2, le 15 novembre 2008 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 74 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 080ème position).
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Tendresse et naïveté

Daniel Eysette, le petit Chose, nous raconte sa vie. Il naît dans une famille ruinée, laquelle partira vivre à Lyon. Puis la misère contraint chacun à aller de son côté. Daniel est employé comme maître d’études (pion) dans une école. Si tout se passe relativement bien avec les « petits », cela va se gâter lorsqu’on lui confiera les « moyens ». A la suite d’une trahison par Roger le maître d’armes, qu’il croyait être son ami, Daniel sera chassé de l’école.
Sans ressources, il s’en va vivre chez son frère, à Paris, lequel l’accueille avec une telle tendresse que le petit Chose va le surnommer « Ma Mère Jacques ». Des jours heureux semblent enfin s’annoncer. Hélas, diverses mésaventures, notamment sentimentales, et une bonne dose de naïveté vont amener Daniel à tromper la confiance de Jacques.
Ce roman est très largement inspiré de la vie réelle de Daudet. On y découvre un être sensible, timide et introverti, que les aléas de la vie marquent profondément. Le style est celui un enfant / adolescent qui confie ses secrets au lecteur. Et ce ton de la confidence donne un charme tout particulier au livre. Les anecdotes les plus simples prennent une dimension extraordinaire sous la plume de celui qui reste un de nos plus grands auteurs. Un merveilleux roman qu’il faut avoir lu.

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Les éditions

  • Le Petit Chose [Texte imprimé], histoire d'un enfant Alphonse Daudet préface de Jean-Louis Curtis édition établie et annotée par Patrick Berthier
    de Daudet, Alphonse Curtis, Jean-Louis (Préfacier) Berthier, Patrick (Editeur scientifique)
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070369799 ; 9,20 € ; 22/09/1977 ; 447 p. ; Broché
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Ce roman renferme une perle !

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 28 septembre 2015

Suite à la révolution de 18**, la famille Eyssette est bel et bien ruinée. Elle doit se résoudre à vendre son entreprise et chacun s’en va de son côté. Ainsi Daniel trouve une place de pion dans un collège situé dans les Cévennes. Là, il subit les brimades, les coups vaches de ses collègues et des élèves ( c’est de la que vient son surnom de « petit chose »). Cependant, le jeune homme aime à taquiner la muse. Son frère Jacques le prend en charge et lui écrit. Il publie même un recueil de poésies mais les choses ne tournent pas tout à fait comme prévu ( « c’est le cas de le dire ! »).

Comme dans les « chansons réalistes » d’entre les deux guerres, ce roman , un tantinet désuet, est assez misérabiliste, larmoyant, empli de tragédies. Mais il renferme une perle et elle est de taille : « Les aventures d’un papillon bleu ».

Vous pouvez lire ce roman en format numérique ici :
http://beq.ebooksgratuits.com/vents/…


- « Les aventures d’un papillon bleu », c’est par ici :
http://catinus.blogspot.be/2015/09/…

Le petit Chose

9 étoiles

Critique de Martin1 (Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Inscrit le 2 mars 2011, - ans) - 29 juin 2014

Alphonse Daudet me faisait un peu peur. Je craignais de retrouver la plume ardue de Zola, les descriptions interminables de Balzac... après tout, c'était le même siècle, le même salon...

Eh bien, vous ne trouverez plus facile à lire que ce petit chose. Je l'ai terminé en moins de vingt-quatre heures.

J'ai été littéralement passionné par les mésaventures de Daniel Eyssette, alias Alphonse Daudet. Je pouffai de rire à toutes les pages et en même temps, j'éprouvai de la compassion pour ce petit maître d'études à peine plus vieux que ses élèves, ce poète raté enjôlé par une belle comédienne sans scrupules...

La vie de Daniel est une vraie perle, toute en humour et en charme.
Je crois que je préfère même Daudet à Marcel Pagnol.

Le petit chose

9 étoiles

Critique de FredeCenabum (SEMOY, Inscrit le 30 mai 2012, 54 ans) - 30 mai 2012

Nous voici plongé dans le 19ème siècle, au sein d’une famille qui connut le statut de la bourgeoisie puis celui de l’indigence. Nous assistons à son combat pour recouvrer quelque richesse, quelque dignité. Nous suivons le parcours tortueux de Daniel, le petit chose, éternel enfant, pour qui la vie s’avère plus compliquée à vivre, que pour la plupart des gens. Nous faisons plus ample connaissance avec Jacques, son aîné qui, magnanime et ancillaire, devient sa mère de substitution ; sa "mère Jacques".
"Le petit chose" est un chef-d’œuvre ! Il nous narre une bien belle histoire, sublimée de l’ô combien talentueuse et virtuose plume d’Alphonse DAUDET !
Que d’émotions ressenties ! Que de rebondissements ! Que de bouleversements et de sensations diverses et variées ! Que d’images prégnantes, venant à se fixer dans l’imaginaire du lecteur ! Combien de fois me suis-je senti, à mesure de ma progression en ma lecture, au bord des larmes ! Larmes de tristesse et de détresse ; larmes de joie. Combien de fois ai-je été heureux, inquiet, abattu, enthousiaste, attristé par ce que traversaient mère Jacques et Daniel, le petit chose !
Quelle plume ! Quelle leçon de vie ! Quel style ! Quel joyau de la littérature française !
Le petit chose ne se lit pas. Le petit chose se vit ! Le petit chose se dévore !
Et quelle magnifique édition ! Ouvrage numéroté, il se présente d’une belle couverture rigide et entoilée, avec en impression, l’effigie du petit chose en haut-de-forme et de papillons. (Le lecteur comprendra à la lecture de l’ouvrage, l’allusion aux papillons…) Les pages sont faites d’un beau papier à fort grammage et à la délicate teinte crème, avec en noir, le texte, et en vert olive pâle, le même que celui de la couverture, le titre du livre et la numérotation.
Le tout est sublimement orné de délicieuses illustrations trichromes (noir, blanc et vert olive) de Félix LACROIX, ce qui confère à l’ensemble une sobriété empreinte de grande classe, seyant à merveille à la classe du texte ; sublime pépite dans un bien bel écrin.
À lire et à conseiller sans la moindre retenue !
http://art-et-litterature.com/article-le-petit-cho…

Le livre à ne surtout pas lire...

4 étoiles

Critique de Elora30 (, Inscrite le 18 mai 2011, 51 ans) - 18 mai 2011

Si l'on ne veut pas casser le mythe!

Je n'ai pas aimé connaitre cette partie de vie de DAUDET. J'aurais préféré ne pas en avoir eu connaissance.
Je n'ai eu aucune tendresse pour ce jeune homme. Certes, une petite sympathie quand il était pion sur Alès qui s'est vite effacée avec ses frasques Parisiennes.
J'ai pleuré la disparition de son frère qui s'est échiné pour qu'il écrive. Je suis ressortie furieuse de cette lecture.

Un régal!

10 étoiles

Critique de Rock30 (Nimes, Inscrit le 6 juillet 2008, 60 ans) - 15 août 2010

Un classique à lire ou comme je viens de le faire, à relire. Les mésaventures du petit chose dégagent beaucoup d'émotions, et nous sommes désolés de ne pouvoir éviter au personnage le pire, que nous sentons pourtant venir longtemps avant qu'il ne survienne.

Le petit con

9 étoiles

Critique de Miss teigne (, Inscrite le 6 mars 2008, 42 ans) - 16 juillet 2010

La naissance du petit Daniel Eyssette marque la fin de la prospérité familiale. L’usine paternelle est vendue et la famille ruinée part s’installer à Lyon. Cependant, les affaires n’y marchent pas mieux et la famille est alors contrainte de se séparer pour gagner de quoi vivre. Daniel Esseytte, cadet de la famille, est envoyé dans un collège du Midi pour y être pion. Il s’attache à la classe des petits mais s’aliène celle des moyens qui le traite en martyr... Petit de taille et fragile de constitution, Daniel n’aura de cesse d’être moqué et méprisé, tant par les élèves que par ses collègues. L’un de ceux-ci, qu’il croyait être son ami, l’entraîne dans une sale histoire qui aboutit purement et simplement à son renvoi. Daniel rejoint alors son frère Jacques à Paris, lequel le prend sous sa protection comme le ferait une mère. Jacques encourage aussi le talent d’écriture de son frère tout en l’entretenant financièrement. En agissant ainsi, il entretient aussi la vanité et l’oisiveté de son frangin, lequel se laisse entraîner sur une voie dangereuse…

Il est bien difficile de prendre en sympathie le "petit" Daniel Esseytte, piètre héros vaniteux et ingrat. La manière dont il est traité par ses élèves et collègues est certes cruelle et on compatit. Quant à ses déboires parisiens, pourquoi le plaindrait-on ? Lui qui agit envers son frère Jacques de la façon ignoble, en vivant à ses crochets et en profitant honteusement de sa bonté.

Le plus à plaindre dans l’histoire, c’est bien lui, ce frère si confiant et si bon qui se coupe en quatre pour donner une aide substantielle à son cadet et qui n’essuie malheureusement que des camouflets…

Pour Le Petit chose, il se dit qu’Alphonse Daudet s’est inspiré de sa vie. Mais seule la première partie s’en inspire véritablement. La plume de Daudet a du caractère mais on sent aussi son attachement pour un certain Honoré de Balzac, les « tics » balzaciens fleurissant çà et là. Revisitez ce « classique » de la littérature française car il est des livres qui fleurent bon le passé et qu’on prend plaisir à savourer. Le Petit Chose est de ceux-là…

Narrateur et acteur

8 étoiles

Critique de Maylany (, Inscrite le 11 novembre 2007, 43 ans) - 13 mars 2009

L'écriture de ce roman est vraiment très attachante. Etrangement, après réflexion, on se rend compte qu'au fil des pages on ne s'attache pas spécialement au personnage principal car celui-ci agit de façon incorrecte souvent ou expose des avis que l'on ne peut partager et cependant, on s'intéresse de très près à cette histoire ; et c'est l'auteur lui-même, au travers de sa narration, qui en est la raison.
A. Daudet s'immisce très régulièrement au fil des pages en exposant son avis sur les faits, en jugeant certains actes et en apposant ses commentaires personnels. Le récit saute régulièrement du style direct du personnage principal "quant à moi, j'avais compris que …" au style indirect du narrateur "Brave petite chose ! Je le vois en hiver …" le paragraphe suivant. Si au début ces permutations sont un peu déroutantes, au final, cela apporte beaucoup de charme et de sentiments au récit.
L'histoire, quant à elle, est évidemment une histoire d'un autre temps, avec les mots d'époque ; charme toujours.
On est impatient et heureux de connaître la fin de ces aventures (pour le moins rocambolesques) et on prend beaucoup de plaisir à les découvrir.

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