Casco Bay de William G. Tapply
( Gray ghost)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Une heureuse découverte !
Casco Bay, c’est un petit coin de la côte américaine, dans le Maine, tout à côté de Portland. Un coin qui vit de la nature, avec son rythme lent et sa quiétude. C’est là que s’est installé Stoney Calhoun sept ans plus tôt, après s’être réveillé dans un hôpital militaire, la mémoire effacée après avoir été frappé par la foudre. De temps en temps, un homme en costume d’une agence gouvernementale vient lui rendre visite dans la cabane où il s’est installé au fond des bois, pour s’assurer que la mémoire ne lui revienne pas.
De son passé, Calhoun ne veut rien savoir : il est heureux d’avoir droit à une deuxième vie. Son bonheur est satisfait par Kate, la femme qu’il aime et avec qui il tient une boutique d’articles de pêche, et son chien. Cet homme tendre mais pas bavard mène une vie paisible, jusqu’à ce qu’un de ses clients qu’il accompagnait pour pêcher en mer ne découvre un cadavre carbonisé sur Quarantine Island.
Quelques jours plus tard, ce même client est retrouvé mort sur le fauteuil de la terrasse de Calhoun. Bénéficiant d’un esprit d’analyse qu’il attribue au fait qu’il devait être flic dans sa précédente vie, Calhoun viendra en aide à reculons au shériff local, pour l’aider à résoudre l’enquête concernant ces deux meurtres.
Second volet des aventures de Stoney Calhoun (Dérive sanglante, 2005), Casco Bay a déjà reçu le Prix des lectrices de Elle 2008. C’est une agréable surprise que ce roman dont l’action se situe dans une région isolée qui fait un peu penser aux plaines irlandaises. Le héros est aux antipodes de la tête brûlée ou de tout autre cliché du genre, et on s’attache vite à ce guide de pêche taciturne et nonchalant au passé mystérieux. Intriguant jusqu’à la fin, Casco Bay est une excellente enquête, un très beau roman ; plaçant des personnages ayant de la profondeur dans un cadre naturel et dépaysant, pour le plus grand plaisir du lecteur. Autant vous dire qu’on attend déjà les prochains titres…
Les éditions
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Casco Bay [Texte imprimé], roman William G. Tapply traduit de l'américain par François Happe
de Tapply, William G. Happe, François (Traducteur)
Gallmeister / Noire (Paris. 2006)
ISBN : 9782351780183 ; 23,30 € ; 05/06/2008 ; 290 p. ; Broché
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Un guide de pêche pas comme les autres
Critique de Zazy (, Inscrite le 29 juillet 2011, 75 ans) - 25 avril 2012
Ce bouquin je l’ai lu calmement, je n’avais pas l’envie viscérale de découvrir le meurtrier, je n’ai pas jeté un coup d’œil à la dernière page.
Stoney Calhoun, « nounours » au cœur tendre vit sa deuxième vie comme une re-naissance, ne cherchant pas à s’encombrer avec des souvenirs, même si il a des réminiscences. Je l’imaginais sur sa terrasse, une sempiternelle tasse de café à la main, Ralph à côté de lui écoutant de la musique classique, ou au bord de la rivière écoutant le chant des oiseaux. De temps à autre, avec Calhoun je retrouvais un peu d’Adamsberg le policier de Fred Vargas
Ce fut un véritable petit bonheur. Il pourrait faire partie de mes livres « à faire du courage », mais je l’ai emprunté à la bibliothèque….. Donc je dois le rendre.
Monsieur Tapply, je regrette de vous avoir connu post mortem et je vais m’empresser d’aller à la pêche de vos autres bouquins
Je t'emmène dans le Maine
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 9 décembre 2008
Nous voici donc repartis sur les rivages du Maine où l'on a retrouvé avec grand plaisir Stoney Calhoun et son passé d'amnésique, la belle Kate et le shérif Dickman.
Ah, j'allais oublier Ralph, le chien.
Les cadavres s'accumulent sur les îles de la baie de Casco et même si les histoires de pêche à la mouche sont toujours là (et on les aime, pourtant dieu sait qu'on n'y connait rien !), cette fois le bouquin ressemble un peu plus à un vrai polar. Stoney Calhoun arbore même un temps l'étoile d'adjoint de son pote le shérif.
Visiblement, Tapply installe et développe ses personnages et, pour une fois, on ne saurait trop vous conseiller de lire ces deux tomes dans l'ordre (celui-ci est le second) de façon à profiter pleinement du charme du premier.
[...] Il fallut une bonne minute à Calhoun pour reconnaître ce qu'il avait sous les yeux.
Un corps humain.
Un cadavre noir comme du charbon, calciné, assis sur le dos contre le mur est du bâtiment, les mains reposant sur ses genoux, les jambes étendues devant lui et la tête inclinée en avant.
Vecchio, tournant les yeux vers Calhoun, murmura :
- Un fantôme ?
- M'étonnerait, dit Calhoun ...
Une faible odeur de chair pourrie flottait dans l'air humide.
- ... je ne pense pas que les fantômes puent comme ça.
Et Calhoun s'y connait en fantômes ...
On en a maintenant l'habitude : les drames du Maine d'aujourd'hui sont fortement ancrés dans ceux d'hier ...
[...] - Quelqu'un s'est dit qu'il y avait autant d'îles dans Casco Bay que de jours dans le calendrier. Et je crois bien que si vous y mettez les rochers découverts à marée basse, on n'est pas loin du compte. Bon, ils ont construit cette sorte d'hôpital ici, sur Quarantine Island, pour les immigrants qui arrivaient en Amérique. Ils les gardaient ici avant de les laisser mettre le pied sur le continent. Tous ceux qui d'après eux pouvaient avoir la grippe, ou bien avaient été en contact avec un malade - ou, comme c'est probable, ceux dont ils n'aimaient pas l'allure tout simplement -, ils les envoyaient ici. Hommes, femmes, vieillards, même les bébés. Des Italiens, pour la plupart. C'étaient des religieuses catholiques qui s'occupaient de cet établissement. Elles ne soignaient pas les gens avec des médicaments, c'était pas vraiment un hôpital. Elles les gardaient là, juste pour qu'ils n'aillent pas contaminer les citoyens américains. Bon, une nuit, en février 1918, l'établissement a été détruit par un incendie et tout le monde est mort. Les religieuses, les enfants, tout le monde. À peu près deux cent personnes.Ils n'avaient pas d'équipement pour lutter contre l'incendie, bien sûr. Ils n'ont rien pu faire. Entre le feu et le froid terrible, personne n'a survécu.
[...] On a suspecté quelques bons citoyens de l'État du Maine d'être venus en barque cette nuit-là avec des torches pour mettre le feu à l'établissement. On n'a jamais rien pu prouver. Officiellement ce fut un incendie accidentel.
Comme lors du premier épisode, l'intrigue policière est mince et importe peu : c'est elle, le décor, et pas le Maine.
Le plaisir vient des histoires racontées ici ou là avec, au final, l'impression d'avoir passé une semaine de vacances au bord de la mer à écouter les vieux pêcheurs nous parler de leur métier et de leurs histoires.
Tapply confirme qu'on tient là une bonne série ! à suivre donc.
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