La dernière harde de Maurice Genevoix
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Hymne aux forestiers
Dès les premières lignes, l’auteur nous plonge dans sa vision à l’acuité poétique du monde de la forêt. D’autres ouvrages de Maurice Genevoix donnent déjà sa vue à l'esthétique précise du monde rural, et plus particulièrement de la forêt, telle « une vie » qu’il écrira plus tard. On peut même dire que ce dernier, comme la dernière harde, sont deux livres quasiment écologistes avant l’heure.
L’histoire peut se résumer très simplement. Comme le titre l’indique, dans une forêt, il reste une harde. Mais l’équilibre est rompu, allant à la destruction du troupeau, jusqu’au dernier mâle.
Ici, loin des anthropomorphisations ultérieures des animations de Disney, les animaux restent animaux. Le héros, un cerf ! Autour, son monde, dont celui des hommes. Pas d’angélisme, mais une beauté sauvage. On sent dans l’écrivain l’homme qui fréquente la Sologne avec ses forêts, et les gens qui vivent avec ces forêts. Le regard, chasseur ou non, est bien celui de cette vieille France qui vit littéralement ces espaces boisés.
Un livre pour tous les amoureux de la nature : de l’écolo jusqu’au chercheur de champignons, du photographe aux chasseurs. Oui, je le conseille aussi aux chasseurs qui aiment la lecture. Tous, ils y retrouveront, par la qualité des descriptions, les sensations qui leurs sont familières ; à en éveiller le souvenir des odeurs si caractéristiques des sous-bois, des animaux, des frimas des matins d’automne. Ce livre réveille l’envie de mettre ses bottes, d’enfiler sa vareuse élimée, et d’y prendre chemin…
Les éditions
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La dernière harde de Maurice Genevoix
de Genevoix, Maurice
Flammarion
ISBN : 9782080646637 ; EUR 9,91 ; 08/01/1992 ; 217 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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prix "Grenelle de l'Environnement"!
Critique de Maryette (Cassis, Inscrite le 17 octobre 2008, 78 ans) - 28 octobre 2008
Un livre qui apaise.
Esthétisme cynégétique.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 28 octobre 2008
L'esthétisme des phrases, où s'entremêlent les mots plus savoureux les uns que les autres : hallali, volcelest, rembucher et tant d'autres. On suit les fuites en avant du gibier, les sangliers, les cerfs, la harde en déroute, les branches basses cinglent nos jambes. Le souffle court par la déroute face à la meute déchaînée de chiens que les meneurs excitent et incitent à la capture. La beauté de la forêt, la cathédrale végétale ou évoluent la harde, et l'animal royal le cerf rouge, sacré& par l'homme, dont les aventures passionent le lecteur. Son enfance, sa captivité, sa chasse avec l'héroisme et l'intelligence de son être sauvage. Un livre païen dans son ode à la forêt gauloise, les hommes-chasseurs vivent à l'orée, les seuls humains qui travaillent la terre sont relégués au delà de la frontière de ronces et d'humus, ils cultivent le blé dans la plaine, se sont des hommes civilisés. Les chasseurs vivent à même la paille, s'éclairent à la bougie, vivent pour la chasse, en symbiose, amoureusement mêlés avec leurs chiens. Roman de chasse, mais où le sang est absent, pas de carnage sanguinolant, sauf à deux ou trois reprises, le but n'est pas là. L'ultime moment, se passe dans le regard que la bête et l'homme échangent. Il me revient, toute proportion gardée cette chanson de Michel Delpech, " Le Chasseur" et cette phrase " Avec mon fusil à la main, au fond de moi je me sentais un peu coupable ".
Dans la peau d'un cerf..
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 25 octobre 2008
Le début est phénoménal : on est dans une forêt de hêtres, dans la clarté naissante et le froid d'une aube naissante en d'hiver. Les long troncs gris et sinistres des hêtres, avec les reflets bleutés de la lune. Le "on", c'est une harde de cerfs. Car le plus génial dans ce livre, c'est que le personnage principal est un cerf ! Ça marche à fond : on est un daguet, un cerf, on brame, on lutte pour les biches, on connait la peur des hommes, on est chassé, braconné,... c'est incroyable.
Il y a deux scènes épiques que je n'ai jamais oubliées : la scène de chasse, ou le chef de harde sauve ses congénères en sautant au-dessus des banderoles rouges qui délimitaient le terrain de chasse. Et puis une scène d'anthologie : lors d'une chasse à cours, le jeune daguet qui est déhardé et donné au change par le vieux cerf qui sent l'hallali proche ! C'est épique. On se le racontait entre nous, dans la famille, tellement c'est beau et triste à la fois. Car le jeune daguet est flatté d'être choisi par le cerf, alors qu'en réalité il est choisi comme victime pour tromper la meute de chiens !
J'ai lu ce livre dans une très belle édition, avec illustrations, que j'avais reçue de mon père. Cela augmente le plaisir de lecture d'autant !
un homme de terroir !
Critique de Alligator8 (, Inscrit le 10 octobre 2008, 56 ans) - 17 octobre 2008
Il y appréciait les forêts étendues qui l'entouraient, et bercé par ces paysages aux terres de bruyère, il a fait ce livre en empruntant la beauté des mots dans le style élégant et très "terre-à-terre" de Maurice Genevoix.
C'est à lire; pour le reste je partage sans réserve le post de l'internaute-lecteur précédent.
Très beau livre.
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La dernière harde | 17 | Saule | 12 mars 2009 @ 21:39 |