Le manoir des immortelles de Thierry Jonquet
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Hadès, le Royaume des Morts, …
La mort en fin de compte, la mort en fil rouge. Thierry Jonquet a concocté un roman intriguant, qui ne livre ses secrets qu’au fil des pages et qui entretient un beau suspense en même temps qu’une certaine poésie.
Le départ est symptomatique d’une histoire où il faut accepter de se laisser porter, berner un peu. On n’y comprend goutte et pourtant l’intérêt s’éveille très vite. C’est qu’il écrit plaisamment le sieur Jonquet, si bien que ces histoires de numéro (le tueur numérote de potentielles victimes en vertu d’un modus vivendi qu’on ne comprend qu’à la fin …) ne sont pas indigestes mais stimulent la curiosité.
Les personnages ; celui du tueur, passablement dérangé, celui de Lola, évanescent jusqu’au bout, comme celui du commissaire Salarnier qui piste le tueur et que perturbe la fin imminente de sa femme, sont justes psychologiquement et ont une épaisseur certaine. Les numéros, qui interviennent comme des flashs, au rythme de la sinistre comptabilité du tueur, rythment l’avancée du scénario. Scénario, oui, ce pourrait en être un. L’écriture de Thierry Jonquet est visuelle, moderne et, me semble-t-il, adaptée à une mise en scène.
Raconter l’histoire serait dommage tant elle est sciemment mélangée au départ et son démêlement un des charmes de sa lecture. Mais disons qu’on retrouve du cadavre à Paris, à la tête tranchée - tranchée à la faux, ce qui n’est pas banal - et que l’enquête mettra en évidence des coïncidences qui ne peuvent en être et qui évoquent des références curieuses à la mythologie grecque ; Hadès, le Royaume des Morts, ou de la mort …
A côté de cela, l’enquêteur, le commissaire Salarnier, vit un véritable drame personnel puisqu’il est en train de perdre sa femme en phase terminale d’une longue maladie, comme on la nomme pudiquement. Thierry Jonquet n’a pas cherché à aller au plus simple. Il prend le risque de la complexité ; le prix à payer certainement pour coller au plus près à la « vraie vie des vrais gens » ?
Les éditions
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Le Manoir des immortelles de Thierry Jonquet
de Jonquet, Thierry
Gallimard
ISBN : 9782070498475 ; 5,55 € ; 10/06/1999 ; 181 p. ; Poche -
Le manoir des immortelles [Texte imprimé] Thierry Jonquet
de Jonquet, Thierry
Gallimard / Folio. Policier
ISBN : 9782070427130 ; 3,00 € ; 13/02/2003 ; 164 p. ; Poche -
Le manoir des immortelles [Texte imprimé] Thierry Jonquet
de Jonquet, Thierry
Gallimard / Collection Série noire
ISBN : 9782070490660 ; 2,98 € ; 08/04/2000 ; 181 p. p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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original et mélancolique
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 31 janvier 2014
- Alors, vous voyez bien… soupira Nadine.
- Oui, reprit Salarnier, le problème, c'est que le seul lien qu'on ait pu établir entre eux quatre…
- Les quatre sans cous ! lança Rital.
- Entre eux quatre, poursuivit Salarnier en secouant la tête, le seul lien, c'est vous…
(ben oui, ça me fait rire…)
Les références à la Mort en tant qu'Art sont intéressantes et apportent un plus à l'ouvrage.
Enfin, ce que je retiendrai de cette lecture, et ce qui en fut la bonne surprise, c'est la mise en parallèle de la vie de l'inspecteur et du meurtrier, leurs points communs plus nombreux que l'on ne pense au départ, leur attitude face à l'inéluctable. C'est aussi le choix divergent que chacun d'entre eux fait pour faire face à l'absence de l'être aimé, et la conclusion inattendue à laquelle nous invite Jonquet.
Dis-moi, ami lecteur, de celui qui espère ou de celui qui se désole, est le plus fou ?
Salarnier errait donc, de place en place, et le temps lui semblait se distordre, comme dans une galerie de miroirs déformants. Certaines minutes pesaient affreusement lourd, alors qu'en soufflant sur des journées entières, il ne restait plus rien que des poussières d'instants futiles.
immortelles, mais pas inoubliables
Critique de El grillo (val d'oise, Inscrit le 4 mai 2008, 51 ans) - 8 décembre 2010
Un brin déçu sur ce coup là. Je n'ai rien trouvé de transcendant, ni dans l'histoire, ni dans l'écriture. Idem pour le message, je ne le discerne pas. On est plus proche de la nouvelle que du roman à enquête. Passé à côté, c'est comme ça que l'on dit ?
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