Je marche au bras du temps de Alain Rémond

Je marche au bras du temps de Alain Rémond

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Tistou, le 5 septembre 2008 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 6 étoiles
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Quatrième épisode

Quatrième épisode de l’autobiographie d’Alain Rémond, une autobiographie plus prétexte à digressions philosophiques et littéraires que véritable autobiographie. Et comme il nous a déja révélé qu’il vénèrait Bob Dylan, il place ce quatrième recueil sous son signe, en page de garde :

« The man in me will hide sometimes
To keep from being seen
(L’homme en moi se cachera parfois
pour ne pas être vu) »

Après : « Chaque jour est un adieu », « Un jeune homme est passé », et « Comme une chanson dans la nuit », Alain Rémond s’interroge dans cette quatrième partie sur ce qui l’a poussé à mettre ainsi à nu ses ressorts de vie les plus intimes, à tel point qu’il en devient incapable d’écrire un roman, un roman de fiction.
Ce quatrième épisode part de là, de l’échec de l’écriture d’un roman. Il revient donc sur les trois ouvrages qu’il vient d’écrire et l’on assiste à une réflexion sur le besoin qu’il a eu d’écrire sur son passé.

« Et pourtant, mes livres sont bel et bien des récits autobiographiques. Et qu’est-ce que l’autobiographie, sinon l’écriture de sa propre vie ? Ecrire son autobiographie, c’est raconter sa vie. Et c’est bel et bien ma vie que j’ai racontée dans « Chaque jour est un adieu ». Puis dans « Un jeune homme est passé ». Et enfin dans « Comme une chanson dans la nuit ». Des fragments de ma vie. De tout petits fragments. Certes. Mais ma vie, et rien d’autre. Et c’est là-dessus que je bute. J’ai, tapi au fond de moi, ce sentiment que je n’écris pas de vrais livres. Les vrais livres, me dis-je sans me l’avouer vraiment, comme en secret, ce sont les romans. Là est la création. La véritable création. Inventer un monde, un univers. Raconter une histoire qui embarque le lecteur, le tienne en haleine. Faire vivre des personnages, les créer de toutes pièces. Nouer une intrigue. Oui, là est la création. Là est la littérature. Voilà ce que je me dis, secrètement, confusément. »

Alors Alain Rémond disserte là-dessus. Sur ce sentiment de « rabaissement », de « culpabilité » de n’être pas capable de se livrer à la véritable fiction. A cette époque Alain Rémond est chroniqueur, censé être drôle dit-il, (je le rassure, ses chroniques dans Télérama, puis Marianne, le sont, sur un ton doux certes, mais irrésistiblement drôles ! ), et clairement, écrire un roman l’aurait déculpabilisé du « je » qu’il emploie aussi bien dans ses chroniques que dans ses quatre recueils autobiographiques. Alors il retourne le problème dans tous les sens et l’on comprend bien qu’à la fin … (lisez !)

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