L'infant de Parme de Élisabeth Badinter
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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De l'éducation d'un prince à l'époque des Lumières
Dans un court et sobre récit solidement documenté, Elisabeth Badinter retrace la vie de Ferdinand de Parme, petit fils de Louis XV et du roi d’Espagne Philippe V, qui reçut l’éducation des philosophes français des Lumières « des hommes parmi les plus brillants de leur génération », parmi lesquels Condillac, éducation voulue par sa mère, basée sur l’exercice de la raison et le contact avec les sciences, dans le but de faire de lui un « prince éclairé »
Cette éducation rigoureuse échoua, l’infant devenant « le Prince des bigots », succombant à la superstition, rétablissant l’inquisition et accordant aux confréries religieuses un maximum de droits .
Cette biographie historique propose en même temps une réflexion intéressante sur les rapports maître/élève, sur le pouvoir de l’éducation et ses limites face à une nature rebelle qui recoupe les 2 questions actuelles : nature et culture , inné et acquis
Sans toutefois prendre parti quant à la responsabilité de l’ échec de l’éducation de l’infant , Elisabeth Badinter conclut ainsi son étude : « N’apportait-il pas un démenti éclatant à la philosophie des Lumières selon laquelle les progrès de la connaissance devaient faire reculer superstition et préjugés »
Les éditions
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L'infant de Parme [Texte imprimé] Élisabeth Badinter
de Badinter, Élisabeth
Fayard
ISBN : 9782213636993 ; 12,20 € ; 13/03/2008 ; 158 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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Pompeux
Critique de Alicia13 (martigues, Inscrite le 6 février 2010, 40 ans) - 27 avril 2010
Un prince bigot et jouisseur
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 2 janvier 2009
Mais le garçon, d’abord dépeint comme très travailleur et docile, montre aussi un goût très prononcé pour la religion, ce qui est incompatible avec l’éducation voulue pour lui, au grand dam se ses instructeurs qui n’hésitent pas à avoir recours aux châtiments corporels pour le punir. Cela avec l’assentiment des parents de Ferdinand, puisque tel est l’usage à l’époque. Les années passant, le garçon déçoit peu à peu tous ceux qui plaçaient tant d’espoir en lui. Devenu homme et infant à son tour, il est surnommé « le prince des bigots ». Il finit par entrer en conflit avec les hommes qui l’ont vu grandir, et dont certains dirigent à ses côtés. Les philosophes des Lumières ne peuvent que constater cet échec, mais qui en est responsable ? Certains affirment que les maîtres ont été trop sévères avec l’enfant, alors que pour d’autres, l’éducation était bonne mais la nature de l’élève était mauvaise.
Elisabeth Badinter ne tranche pas la question dans ce petit livre très intéressant. Elle se contente de nous brosser le portrait objectif de ce personnage historique méconnu, à la fois bigot et jouisseur, dans un ouvrage très accessible qui se lit comme un roman. Bref, j’ai beaucoup aimé.
Ferdinand un prince hésitant
Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 52 ans) - 28 décembre 2008
Ferdinand règne donc sur le petit duché de Parme, tiraillé qu’il est entre une éducation française inspirée des Lumières et un tropisme naturel vers la bigoterie…
Ni complètement l’un, ni parfaitement l’autre, Ferdinand aura surtout été un souverain médiocre…comme trop de ceux à qui le pouvoir ne fut donné que par leur seule naissance.
Ce livre attire l’attention par le combat qui pouvait se mener alors entre les tentations éducatives des uns et des autres qui posent déjà l’éducation comme sujet majeur de l’avenir et du développement des peuples, sujet o combien d’actualité lorsqu’on voit les attaques dont il fait l’objet dans notre pays.
Cet abrégé d’histoire parmesane d’Elisabeth Badinter a aussi le mérite de faire exister des grands souverains de l’époque et notamment Marie-Thérèse ou même Louis XV qui nous rappellent une Europe disparue.
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