Le vertige de Evgeniâ Semënovna Ginzburg
( Krutoj maršrut)
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Les purges staliniennes
Imaginez. Vous êtes mariée à un homme que vous aimez, vous avez de merveilleux enfants, vous exercez un métier passionnant et vous possédez un idéal politique auquel vous croyez dur comme fer : le communisme.
Et un jour, parce qu'à un moment de votre vie, vous avez travaillé avec un homme soupçonné de dissidence, vous êtes entrainé dans la spirale des arrestations, de l'emprisonnement et de la déportation. Verdict au bout d'un vrai faux procès : 10 ans de goulag.
Des témoignages sur le goulag, il en existe d'autres dont ceux d'A. Soljenitsyne, mais celui-ci, peut-être parce qu'il est écrit par une femme, est différent, plus sensible...
Si vous lisez ce livre, gardez en tête qu'après toutes ces années d'isolement, de tortures, de souffrances, Evguenia Guinzbourg est restée fidèle à son idéal politique. Mais jamais à Staline...
"Je ne veux pas employer d'expression grandiloquente mais à dire vrai, si cette nuit-là, en cette aube d'hiver enneigée, on m'avait ordonné de mourir pour le parti, et de mourir non pas une, mais trois fois, je l'aurais fait sans la moindre hésitation. Je n'avais pas l'ombre d'un doute sur la justesse de la ligne du parti. Simplement, je ne pouvais pas - par instinct dirais-je - vénérer Staline, chose qui à cette époque devenait la mode. Si j'éprouvais de la méfiance à son égard, je le dissimulais avec soin: je me le dissimulais à moi-même."
Ce livre est suivi d'un deuxième, "Le ciel de la Kolyma", récit sur la vie au goulag.
Les éditions
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Le vertige [Texte imprimé] Evguénia S. Guinzbourg trad. du russe par Bernard Abbots... [notes de Jean-Jacques Marie]
de Ginzburg, Evgeniâ Semënovna Marie, Jean-Jacques (Editeur scientifique) Abbots, Bernard (Traducteur)
Seuil / Points (Paris).
ISBN : 9782020316361 ; 38,59 € ; 04/04/1997 ; 500 p. ; Poche
Les livres liés
- Le vertige
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Déportation dans l'antre effroyable du gigantesque camp de concentration soviétique (Goulag) de la Kolyma !
Critique de Anonyme11 (, Inscrit(e) le 18 août 2020, - ans) - 20 août 2020
En effet, les gens étaient endoctrinés idéologiquement dès le plus jeune âge dans les Komsomols (jeunesses communistes) ; ils étaient également fichés, espionnés, dénoncés, arrêtés arbitrairement, torturés par la police politique, sous n’importe quel prétexte totalement absurde, dans l’unique objectif aberrant, ignoble et inhumain de remplir des listes de quotas d’individus INNOCENTS « ennemis de classe » à exécuter sommairement ou à déporter !
Ce système totalitaire communiste fondé par les grands criminels qu’étaient : Lénine, Trotski et d’autres dont Staline, lors du coup d’Etat du 7 novembre 1917 à Petrograd, s’est généralisé sous Staline en une terreur sociétale complètement schizophrène et paranoïaque, dans laquelle les gens en arrivaient à se dénoncer, se trahir les uns les autres.
Evguénia S. Guinzbourg raconte de manière passionnante sa descente dans les ténèbres de la prison, puis en déportation en wagons à bestiaux, et enfin en tant qu’esclave, à travers les différents camps de concentration (Goulag de la Kolyma).
Merci à Mme. Guinzbourg pour son témoignage essentiel. Celui-ci, entre autres, devrait servir d’ouvrage de référence et de réflexion à tous ceux qui se revendiquent encore au 21ème siècle, de l’idéologie fanatique communiste responsable du massacre d’environ 100 millions d’innocents dans le monde !
P.S. n°1 : Je trouve honteux et surtout particulièrement injurieux envers la Mémoire des millions de victimes du Totalitarisme Communiste Soviétique, que, le soi-disant historien du Communisme (car Idéologiquement Bolchevico-Lénino-Trotskiste) : Jean-Jacques Marie, ait participé à l’élaboration de la version Française, de cet extrêmement poignant témoignage de Evguénia S. Guinzbourg !
P.S. n°2 : Ce commentaire concerne les Tomes 1 et 2.
Confer également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :
– Alexandre Soljénitsyne (L’archipel du Goulag) ;
– Alexandre Soljénitsyne (Une journée d’Ivan Denissovitch) ;
– Jacques Rossi (Qu’elle était belle cette utopie !) ;
– Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
– Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
– Iouri Tchirkov (C’était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;
– Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
– Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;
– Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;
– Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
– Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
– Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;
– Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
– Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;
– Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
– Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
– Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
– Gustaw Herling (Un monde à part) ;
– David Rousset (L’Univers concentrationnaire) ;
– Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;
– Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
– Claire Ly (Revenue de l’enfer) ;
– Primo Levi (Si c’est un homme) ;
– Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;
– Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;
– Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l’enfer des chambres à gaz) ;
– Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d’une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;
– François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;
– Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L’île de l’enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;
– François Bizot (Le Portail) ;
– Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d’être né là-bas : Corée du Nord : l’enfer et l’exil) ;
– Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;
– Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;
– Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
Bon, alors je donne un bout d'avis aussi...
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 13 novembre 2001
Comparer les mérites respectifs du capitalisme (sauvage ou non, colonialiste ou non, OMC-iste ou non) et du communisme (léniniste, stalinien, trotskiste ou autre) en alignant des chiffres de nombres de morts est une entreprise assez fastidieuse, peu précise et pas très utile. Le stalinisme a fait fort certes. Mais l’ensemble des guerres de conquêtes et coloniales (très capitalistes souvent) ne s'est pas mal débrouillé non plus. Et n'oublions pas les analystes qui rangent le fascisme dans la catégorie « avatars du capitalisme » (et on peut parfaitement justifier cette approche) ce qui nous met la boucherie de la seconde guerre mondiale dans la colonne du capitalisme. Je ne sais pas trop qui l'emporte dans l’horreur. Mais la question n’est pas très pertinente. Ce type de débat est extraordinairement vain quand les protagonistes n’ont pour seule ambition que d’asséner toujours leurs intimes convictions. L’anticommuniste rabique compare les horreurs du stalinisme au paradis de la libre entreprise idéale représenté par le modèle de la Petite Production Marchande où personne n’écrase personne et où les prix et les valeurs viennent sagement se fixer au meilleur niveau pour le consommateur. Irréaliste et risible. Le fervent marxiste (que je suis : il faut savoir d'où je parle en effet) a tendance, lui, à oublier les corrections social-démocrates qui ont adouci en surface le capitalisme (au moins dans les pays riches) et ils récusent (comme je le fais) toute parenté avec le stalinisme, enfant illégitime de Marx et de Lénine. Certains d'entre eux prônent la solution trotskiste par exemple (que peu de gens connaissent bien et qui est loin de se résumer au personnage qui lui sert de référence), ce qui est assez pratique, je l’admets, dans la mesure où elle est restée au stade théorique. Mais : est-ce vraiment le lieu, ici, de se lancer dans de tels débats ?
Une dernière petite remarque sur le texte de Jules. Il ne me semble pas que l'on puisse parler de « réactions fondamentales » (on parle de réactions sociales bien sûr) de l’être humain qui seraient détachées du contexte socio-économique. Ou bien elles sont totalement aculturelles comme celles du bébé. Il veut se saisir des objets et ce geste serait la preuve d’une sorte d’instinct de propriété qu'on dirait donc « naturel » et qu’il faudrait alors encourager ? Et lorsqu'il enfonce ses doigts dans les yeux du petit frère, on considère que c’est un instinct de meurtre à encourager ? Ou on se dit dans ce cas, qu'être un humain c’est autre chose qu'obéir à des pulsions ? Et découvrir, par exemple, les joies du partage…
Bref, on ne va pas, ici, et en 3 coups de cuiller à pot, trouver une issue originale à ce vieux débat immense et complexe. Et je sais bien que, pas plus que Jules, je n'ai épuisé le sujet…mais peut-être le lecteur.
De la dictature
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 13 novembre 2001
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