Manque d'étincelles

Le Parapluie du presbytère est une des revues écrites en famille par Charles Lutwidge Dodgson (notre futur Lewis Carroll), ses frères et ses soeurs. Charles Lutwidge Dodgson est encore jeune et n’est pas encore Carroll, mais on voit l’évolution, les textes commencent à plus ressembler à son style, on commence à entrevoir l’humour absurde et le nonsense qui le caractérise. Ce n’est pas Alice aux pays des merveilles, ni De l’autre côté du miroir, mais ça reste un début. Cependant, je dois avouer qu’en général je n’ai pas autant aimé les textes que dans Le Magazine du presbytère.

Il y avait quand même des moments drôles, comme quand il décrit les toiles de la galerie Vernon : « Le violoniste a une expression volontaire, comme si toute sa vie dépendait de son archet, et le joueur de flûte langoureux est à l’évidence quelque Mozart méconnu, que le mauvais goût et la mauvaise oreille de ses voisins ignorants de la musique ont empêché jusqu’ici d’atteindre à la célébrité. » Aussi plusieurs notes de bas de pages sont comiques : « 8. D’après les derniers vers du Barde de Gray, en mieux. » ou « 3. Vous pourriez demander encore : "Comment saurai-je quand il sera huit heures? Ma pendule ne me le dira pas." Un peu de patience lecteur. Vous savez que, lorsqu’il est huit heures, votre pendule est bien exacte. Bien. La règle est donc; ne quittez pas des yeux votre pendule, et au moment précis où elle sera exacte il sera huit heures. "Mais... ", dites-vous. Restons-en là lecteur. Plus vous discuterez, et plus vous vous fourvoierez. Alors, autant s’arrêter. »

• Le Parapluie du presbytère

  de Carroll, Lewis
  
  ISBN : SANS000017677 ; 01/01/1849 ; 50 p.