Wall Street - Les Confessions d'un golden boy de Dennis B. Levine

Wall Street - Les Confessions d'un golden boy de Dennis B. Levine
( Inside out : an insider's account of Wall Street)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Septularisen, le 9 août 2008 (Inscrit le 7 août 2004, - ans)
La note : 8 étoiles
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L’EPOQUE DE L’ARGENT ROI!

Wall Street est l’autobiographie de Dennis B. LEVINE (né en 1952), ancien Golden Boy des années 80 qui a inspiré le film «Wall Street » avec Michael DOUGLAS et le personnage de Sherman McCoy dans le livre «Le Bûcher des vanités» de Tom WOLFE.
Mais de qui s’agit-il vraiment? En fait d’un simple employé de banque qui va se spécialiser dans les fusions/acquisitions et gravir tous les échelons… et provoquer le plus grand scandale financier qui éclaboussa Wall Street des les années 80.

Après ses études il entre chez Smith Barey en 1978, il n’est qu’un modeste employé, gratte papier qui passe ses journées à additionner des chiffres.
En 1981, il part chez Lehman Brothers et après un an passé en expatrié en France, lors de son retour aux Etats-Unis, il concrétise enfin ses rêves et accède au service fusions/acquisitions, il gravit tous les échelons et devient une des grandes «stars» des opérations d’OPA…

C’est à partir de là qu’il commence sa carrière de «criminel en col blanc», il ouvre (à l’insu de tous, y comprit de sa femme), un compte à la Banque Leu aux Bahamas et commence à y envoyer ses profits illégaux en provenance des opérations de délits d’initié sur OPA dont il se rend coupables. Il accumule ainsi plus de 10 millions de dollars de bénéfices illégaux aidé en cela par tout un réseau d’autres traders qu’il l’informent sur les opérations de fusions/acquisitions encore confidentielles, à venir dans les prochains mois…
Dennis B. LEVINE se laisse griser. Et c'est l'engrenage, l'escalade, le luxe. Tout est illégal, bien sûr, mais cela ne fait de mal à personne…

En 1985, il est débauché par la banque Drexel Burnham Lambert, à grands coups de millions de dollars, dont il devient une des directeurs. Il peut enfin satisfaire son plus «grand rêve» s’acheter une Ferrari Testarossa!
Toutefois, il est très vite rattrapé par la justice et la US Securities and Exchange Commission (SEC, équivalent de la Commission des Opérations Boursières Française) qui le suspecte d’opérations illégales.

Lâché par la Banque Leu, qui passe outre le secret bancaire de son pays, et le dénonce, il est arrêté le12 mai 1986, pour délits d’initiés mis en accusation par le US attorney Rudolph (Rudy) GIULIANI, pour tenter de réduire et de négocier sa peine de prison il «collabore» avec la justice et entraîne dans sa chute sa banque Drexel Burnham Lambert (qui fera faillite de façon retentissante à la fin des années 80…), le fameux arbitragiste Ivan Frederick BOESKY (qui voulait embaucher Dennis B. LEVINE dans sa société, avec un salaire annuel de… 5 millions de dollars), Martin SIEGEL (qui avait remplacé Dennis B. LEVINE à son poste de Directeur chez Drexel Burnham Lambert) et le plus connus des traders le fameux Michael MILKEN…

Ce livre vaut avant tout comme témoignage des mœurs en vigueur dans les années 80, à l’époque de «l’argent roi» dans le monde des finances. D’ailleurs au vu d’autres affaires récentes, notamment en France, on se demande si les choses ont beaucoup évolué depuis cette époque… L’histoire est passionnante quoi que les justifications de l’auteur ne semblent pas toujours réalistes, ainsi p.ex. quand il prétend ne jamais avoir touché un centime de l’argent caché dans son compte des Bahamas…

Reste que l’on se demande comment quelqu’un qui gagne un salaire de plus deux millions de dollars par an, se laisse entraîner dans une histoire aussi incroyable…et la justification qu’en donne l’auteur paraît bien dérisoire (pg 60) : «Les mentalités française et européenne m’avaient ouvert les yeux. Le système de valeurs était complètement différent. Une règle prévalait : le laisser-faire. Je savais à présent que c’était monnaie courante pour les dirigeants européens…».

En conclusion, je dirais que j’ai bien aimé ce livre qui est accessible à tous dans un langage simple et facile à lire.

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