Elégie pour un Américain de Siri Hustvedt

Elégie pour un Américain de Siri Hustvedt
( The sorrows of an American)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Jules, le 20 juillet 2008 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (25 130ème position).
Visites : 7 200 

Un bon livre mais parfois un peu lassant

« Tout ce que j’aimais » est un excellent livre et j’ai également aimé « L’envoûtement de Lily Dahl ». Très logiquement donc, je me suis empressé de lire « Elégie pour un Américain »

Lars Davidsen était marié à Marit, tous les deux originaires des pays nordiques et installés, comme de juste, au Minnesota. Ils ont deux enfants dont Eric et Inga. Lars Davidsen meurt et ses enfants entreprennent de parcourir la pile de documents qu’il a laissé derrière lui. Ils ont vraiment l’impression de violer la vie de leur père mais ils savent que c’est ce que celui-ci aurait désiré. Lars était professeur d’histoire et immobilisé depuis des années dans son bureau ou un périmètre très limité.

A leur plus grande gêne, ils trouvent un document qui fait allusion à une femme… Qui serait-elle ? Et de quoi parlait-elle quand elle écrivait que Lars aurait gardé le secret ?…

Eric est psychologue psychiatre et Inga a fait ses études de philosophie et écrit. Elle a d’ailleurs épousé un très grand écrivain, un certain Max, qui est décédé un ou deux ans avant le récit. Lui aussi aurait eu des choses à cacher à Inga et c’est très désagréablement que celle –ci va le découvrir.

Eric est divorcé ayant été plaqué par sa femme Génie. Il supporte très mal sa solitude. Aussi, propriétaire d’une grande maison, il va en louer le rez-de-chaussée. Une certaine Miranda, jeune femme noire, et sa fille de cinq ou six ans louent. De suite Eric va tomber amoureux de Miranda mais il va se heurter à une certaine froideur et à un mystère.

Tout au long de ce livre nous allons suivre ces différentes histoires : celle du père, d’Inga et de Max, de Miranda et, bien sûr, celle d’Eric.

Ce livre est bourré de psychologie, de psychiatrie, mais aussi d’analyses de cas et de rêves. Il faut bien avouer que, malgré l’intérêt de la chose, par moments cela lasse un peu. Mais cela permet aussi à l’auteur de nous gratifier d’un paquet de phrases intelligentes et qui nous interpellent également sur nous-mêmes.

Comme toujours ce livre est très bien écrit et va très en profondeur dans les analyses. Il n’en demeure pas moins que sans l’apparition de Miranda et de son mystère, je ne suis pas certain que j’aurais été aussi intéressé… Ce n’est pas « Tout ce que j’aimais » mais j’ai donc bien aimé quand même…

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Les éditions

  • Élégie pour un Américain [Texte imprimé], roman Siri Hustvedt traduit de l'américain par Christine Le Boeuf
    de Hustvedt, Siri Le Bœuf, Christine (Traducteur)
    Actes Sud / Lettres anglo-américaines (Arles)
    ISBN : 9782742775255 ; 19,40 € ; 30/04/2008 ; 399 p. ; Broché
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Les livres liés

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Un curieux livre.

6 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 20 octobre 2014

En voilà un curieux livre.
Le cadre pour faire simple dans le compliqué est une histoire de psychiatre. Le passé qui ressurgit, un deuil, un secret de famille.
Tout se mélange ; le passé, le présent, la vie du narrateur, de ses locataires, de sa soeur et de sa nièce avec quelques intrusions de ses patients au psyché tourmenté.
Bref... ce n'est pas un livre facile avec même quelques soupçons de "cérébral".

ps : Perdu chat, brun et blanc, perd ses poils, oreille gauche déchirée, aveugle d'un oeil, pas de queue, boîte de la patte avant droite, répond au nom de "Chanceux".

l'auteur m'a conquis

9 étoiles

Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 13 mars 2011

Quand le père disparaît à la suite d'une maladie incurable, les enfants après avoir cherché désespérément à profiter de la présence de l'être chéri avant l'issue fatale se replongent dans un temps passé considéré comme « merveilleux ».
Chaque famille possède ses secrets cachés ou ignorés ..
Quand Erik, psychiatre divorcé et sa sœur veuve inconsolable d'un écrivain célèbre découvrent la lettre insolite voire inquiétante qu'une inconnue a adressée à leur père, c'est l'inquiétude et même la consternation....
Ce père adoré, sans défaut, mari parfait et aimant aurait-il eu une double vie il y a très longtemps ?
Le récit de l'auteur combine les rêves, les réflexions et les découvertes de l'acteur principal qui, à un tournant de sa vie se lance dans une introspection sur le sens à donner à son existence.
Elle est loin l'Amérique dominante, certaine de son avenir et de son « destin » ; le 11 septembre est passé par là avec les risques d'aujourd'hui et de demain qui plongent la population et le héros dans le désarroi.
« Ce deuxième anniversaire avait ouvert en Sonia une fissure interne, une faille où il avait pu s'échapper l'émotion explosive qui l'horrifiait depuis deux ans »
L'adolescente, nièce d'Erik a besoin pour prendre son essor, de se débarrasser de ses inquiétudes personnelles liées aux interrogations sur l'histoire de sa propre famille...
La « fissure » subie il y a deux ans est une blessure suffisamment difficile à supporter …
Quand le « médecin » commence à faire connaissance et à nouer une relation amicale avec la petite Eglantine, il n'agit plus dans le cadre d'une thérapie appropriée, il prend la fonction de « placard à soucis ».
Le Docteur Erik s'attache à cette gamine et à sa mère...Cette double relation affective va lui faire découvrir un autre secret de famille et peut être à l'aider à se re-construire.
Les personnages sont attachants et le lecteur ne perd jamais le fil de l'histoire qui du début du livre au dernier mot capte son attention....Il est vrai aussi que les interrogations du personnage central qui se raconte nous sont proches.

Jean-François Chalot

Beaucoup de verbiage...

5 étoiles

Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 28 avril 2010

Pourquoi avoir choisi un narrateur masculin ? J'ai trouvé que cela sonnait faux ; en plus il se croit obligé de commenter ses analyses de patients à longueur de récit... Cela n'apporte pas grand-chose à la trame de l'ouvrage, on en vient à sauter ces descriptions sans intérêt, sauf peut-être pour un professionnel. Mais l'auteur n'est pas nécessairement compétente, elle le dit elle-même.

Il y a pourtant de bonnes idées, par exemple le trajet d'immigrés norvégiens, installés d'abord dans le monde rural américain, puis rejoignant New-York pour y vivre une existence convenue de "bobos".

C'est très long et cela manque d'une intrigue solide !

Qu'il est difficile d'aimer...

8 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 8 décembre 2009

J'aime beaucoup l'écriture toute en douceur de Siri Hustvedt. Ce roman nous plonge dans une atmosphère bien new-yorkaise et nous fait pénétrer dans l'univers d'un psychiatre dont le père vient tout juste de mourir. Cette mort enclenche chez Erik un besoin de rechercher qui était vraiment ce père qu'il réalise n'avoir jamais vraiment bien connu et compris. Il relit donc les lettres et le journal de cet homme qui lui a donné le jour. Il découvre alors des secrets et des zones d'ombre qu'il s'acharne à mettre au jour avec l'aide de sa soeur Inga. À cette saga familiale viennent se greffer les personnages de Miranda et de sa fille Églantine surnommée Eggy. En tant que locataires d'Erik, elles entrent dans sa vie et prennent de plus en plus de place dans ses pensées.

Un très beau livre empreint d'une profonde nostalgie, ayant pour thème la famille Davidsen et les relations tortueuses qu'entretiennent entre eux ses différents membres. C'est un récit d'atmosphère, de souvenirs, de réflexions, de rêves et de symboles psychanalytiques. Moi qui aime la psychanalyse, j'ai beaucoup apprécié les interprétations des différents rêves et les entrevues avec les patients d'Erik.

Siri Hustvedt a utilisé des parties des Mémoires de son père, rédigées à l'intention de sa famille et de ses amis. Donc, les passages du livre sur les Mémoires de Lars Davidsen proviennent directement de ceux de son père. Je tire cette information des remerciements à la fin du volume.

Bien qu'un peu long, c'est un beau roman sur la difficulté d'être et surtout d'aimer.

Plus que lassante...

5 étoiles

Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 18 mars 2009

Contrairement à vous qui avez déjà noté votre appréciation pour ce livre, je n'avais jamais lu Siri Hustvedt auparavant.
Je n'avais aucune attente sauf celle suscitée par des critiques dithyrambiques faites par des critiques littéraires dont je partage habituellement l'enthousiasme. J'ai terminé la lecture décevante du livre depuis plus de trois semaines, mais ai retardé la notation de mes commentaires afin d'éviter que ceux-ci ne soient qu'empreints de ma frustration. Je crains que ce ne soit peine perdue...
Sans renier la qualité de l'écriture, la recherche évidente de l'auteure sur la santé mentale, beaucoup plus que lassante, cette lecture m'a profondément ennuyée. Aucun des personnages n'existe autrement que pour illustrer un aspect quelconque d'un trouble ou désordre relié à la santé mentale. Madame Hustvedt démontre une fascination évidente pour le sujet, que je ne partage nullement; un certain intérêt, sûrement, mais trop peu stimulé tout au long de ce récit sombre et trouble.
Tous les autres sujets: deuil d'un père, d'un conjoint, divorce récent, immigration ne servent que de contexte superficiel aux personnages.
Après toute une vie de lectures je suis toujours ouverte aux découvertes, pour moi une fiction doit être divertissante, relaxante et enrichissante, cette fois ce fut plutôt raté!

Portrait de groupe

7 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 18 novembre 2008

Une phrase écrite par Eric à propos de Max, son beau-frère, s’adapte parfaitement , à mon avis, à l’écriture de Siri Hustvedt :
« Il captait dans ses histoires tout ce qui gît dans les profondeurs , les déchirantes régions souterraines de l’existence humaine articulées dans un langage intelligible à tous » .

C’est cette écriture toute en nuances, qui saisit les personnages par l’attention portée à un geste, à une expression, qui rend compte de leurs mouvements intérieurs , qui m’a attirée ( mais pas autant cependant que TOUT CE QUE J’AIMAIS…….. ), bien plus que l’organisation du roman basé sur une succession d’intrigues habilement tressées mais qui ne présentent pas toutes un intérêt égal ; celle tournant autour du secret du père m’est apparue plus confuse en raison du grand nombre de personnages qu’elle faisait intervenir .

Une œuvre exigeante, où réel et rêve s’enchevêtrent et qui propose un portrait de groupe sans véritable héros ,même si la figure du père disparu sert d’amorce et de pivot au récit

En effet, pas le meilleur...

6 étoiles

Critique de Deedoux (, Inscrite le 14 mars 2008, 39 ans) - 31 juillet 2008

J'ai fini aujourd'hui le dernier livre de cette auteure que j'affectionne particulièrement pour "tout ce que j'aimais". Malheureusement, je n'ai pas tant aimé que ces derniers ouvrages, ce titre. Bien sûr, nous ne sommes jamais déçus de son écriture, fluide, agréable et de la trame bien ficelée. Cependant, je l'ai trouvé un peu déconstruite, les personnages sont attachants mais les différents récits qui s'entremêlent font perdre de la saveur au rythme.

Je suis un peu déçue, oui. Mais je continuerai à lire cette auteure de charme.

En espérant que la trame prochaine sera peut être un peu moins "grave".

Bonne lecture.

Pas mon préféré

7 étoiles

Critique de Pandorette (Bruxelles, Inscrite le 26 mars 2007, 47 ans) - 21 juillet 2008

Je partage l'avis de Jules. J'ai été prise par "Tout ce que j'aimais" donc c'est avec un grand empressement que j'ai entamé "Elégie pour un Américain". Il m'arrivait de décrocher de l'histoire, de ne m'égarer dans le récit. On voit cependant que l'auteur a fouillé et étudié la psychanalyse avant d'écrire cet ouvrage, qui reste très bien écrit.
Quoi qu'il en soit, ce livre mérite de s'y intéresser. Et je suis impatiente de lire les critiques d'autres lecteurs.

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