Le coeur cousu de Carole Martinez

Le coeur cousu de Carole Martinez

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Denis Lafuente, le 16 juillet 2008 (Istres, Inscrit le 15 juillet 2008, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 30 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (364ème position).
Visites : 13 451 

Andalousie Sacrée

Un premier roman, presque aux allures picaresques comme je les adore.
Carole Martinez malaxe les mots et joue avec leurs formes rebondies.
La narration, sertie d'incantations agit comme un envoûtement lent.

C'est l'histoire de Frasquita, jeune et belle couturière, un peu sorcière, née dans un village andalou écrasé de soleil.
Frasquita qui sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés, suture les mondes entre eux.

Tout baigne dans un temps immémorial où le sacré, partout, chuchote ...

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Oralité ancestrale

8 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 16 mars 2019

Ce roman, ce conte, pourrait trouver son épicentre en Frasquita Carasco. Avec elle, grâce à elle, les tissus s'assemblent, les hommes se réparent, les chairs se recousent, les cœurs se raccommodent. De sa mère, Frasquita hérite d'étranges prières et d'une mystérieuse boite, dont la gestation de neuf mois mettra au monde des fils et des aiguilles, mais aussi le don de s'en servir pour changer tant l'univers qui l'entoure que les êtres qui l'habitent. Nous sommes dans un village fictif de l'Espagne du XIXème siècle, au creux des montagnes, isolés : un microcosme dense, tourné sur lui-même et ses superstitions.

L'histoire de Frasquita, c'est Soledad, sa dernière fille qui la raconte. Comme ses sœurs avant elle, Soledad a reçu de cette curieuse boîte un talent particulier. Pour elle, un cahier et de quoi y coucher l'histoire de sa famille, de cette mère qu'elle a si peu connu, dont elle ne peut démêler le réel de l'imaginé. Frasquita, cette femme fanée le jour de ses noces par le regard des autres, cette femme absolue, cette femme jouée et perdue par son mari. Cette femme sorcière. Et puis Soledad de raconter l'histoire de ses sœurs aînées: Anita, la muette qui deviendra conteuse; Angela, l'enfant-oiseau dont la voix envoûte les hommes; Martirio, la ressuscitée au baiser mortel; Clara, l'enfant-lumière, qui se recharge le jour et brille la nuit. Mais aussi de son unique frère, Pedro el Rojo, garçon à la chevelure rouge qui redessine leur vie sur le sol et les murs. Cette famille, sa lignée de femmes magiciennes, son errance, ses turbulences se construisent comme une légende.

Marqué de réalisme magique, Le cœur cousu est de ces récits qui se déroulent de façon faussement linéaire, naissant là où ils meurent, s'enroulant sur eux-mêmes dans un dédale de détails et de scènes flamboyantes et contrastées. Fantômes, incantations, malédictions, alimentent la tragédie, le parcours jalonné de sacré et de profane, les amours douloureuses et la folie des âmes sensibles. Carole Martinez tisse le fabuleux dans un univers rude, terreux, impitoyable, et cela d'une plume poétique, lyrique et imagée qui semble traductrice d'une oralité ancestrale.

Un voyage, un chant, paré de couleurs vives, de soleil, de sang, de larmes et de silences bruyants. Le cœur cousu est un long fil doré, parsemé de nœuds où s'accrochent l'imaginaire et la langue de l'infini.

Où est passé mon goût pour la magie?

5 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 28 février 2016

Je me suis rendue jusqu'à la moitié, parce que je ne m'oblige plus à finir mes livres quand je perds mon enthousiasme. Alors, malgré toutes les qualités de ce roman si bien dépeintes dans les critiques précédentes, malgré l'originalité, la magie, les couleurs, et même malgré mon amour pour des livres comme La maison aux esprits ou Cent ans de solitude, que j'ai lus il y a plusieurs années et qui font aussi dans le réalisme magique, je ne suis pas parvenue à entrer vraiment dans l'univers de ce roman. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, mais je me suis résignée et je retenterai ma chance une autre fois avec Carole Martinez!

Pas mal...

6 étoiles

Critique de Palmyre (, Inscrite le 15 avril 2004, 62 ans) - 29 juin 2015

Un roman agréable à lire, un peu de fantastique, un peu de superstition, cela nous donne un cocktail agréable à lire hormis le passage sur la révolution que j'ai trouvé un peu long et n'ayant pas grand'chose (à mon avis) à voir avec ces histoires de femmes
Je ne connaissais pas cet auteur, je lirai probablement un de ses prochains livres.

La femme jouée

9 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 16 novembre 2013

Dans les premiers chapitres, on suit la vie d'une jeune fille Frasquita qui découvre sa féminité en même temps que de curieuses traditions ancestrales, entre religion et superstition, personnage attachant mêlant passivité et entêtement. Son mariage avec José, la naissance des premiers enfants, les égarements de son mari...
"On riait de bon cœur de la femme qui s'était mariée en blanc et s'était fanée le jour de ses noces".

C'est au chapitre de "l'homme a l'oliveraie" , que j'ai commencé à trouver la lecture confuse; je n'arrivais pas à comprendre le comportement du jeune Heredia. Mais grâce à ce chapitre, j'ai cessé de rationaliser une lecture... qui ne l'était pas !
Je me suis laissée emporter par le formidable talent de conteuse de Carole Martinez. J'ai compris... qu'il ne fallait pas chercher à comprendre et je me suis laissée séduire par tous ces personnages; les enfants d'abord : Anita, fillette muette, ainée mature, Angela, née avec des plumes mais à la voix ensorcelante, Pedro, seul fils avec des cheveux rouges, Martirio, fillette en relation avec les morts, et Clara, adorable petite dernière, étrangement luminescente. Mais aussi une galerie d'autres personnages tout aussi fort en présence.

Si le passage de la troisième personne à la première surprend quelquefois, on ne peut qu'admirer le talent de Me Martinez. Utilisant un vocabulaire original et raffiné (la sagette, un ornemaniste...), une écriture fluide, elle emmène le lecteur, et l'on se retrouve comme un petit enfant écoutant un conteur, emporté dans les rêves et les cauchemars d'une famille extra(-)ordinaire.

Styliste poétique

9 étoiles

Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 14 septembre 2013

Ce roman écrit par une femme, qui raconte l'histoire de femmes avec leurs préoccupations de femmes et qui semble donc destiné à un lectorat féminin, n'avait à priori pas les critères requis pour me plaire. Mais suite à une chaude recommandation, je me suis laissé tenter par ce conte initiatique féminin. Et mes inquiétudes chargées de préjugés furent balayées dès les premières pages et la magie a immédiatement opéré. Carole Martinez possède un style d'écriture qui procure à lui seul un intense plaisir de lecture. Le génie de sa plume m'a emporté dans les contrées ensoleillées hors du temps et les aventures parsemées de magie m'ont envouté jusqu'à la fin.
Je pense que si j'avais été une femme et de surcroit une maman, j'aurais sûrement considéré ce livre comme un chef d'oeuvre car il est vrai que le thème des relations maternelles reste malheureusement un peu étranger à mon esprit d'homme, et n'a peut être pas eu la résonance qu'il aurait méritée.
Ce détail mis à part, je dis bravo Mme Martinez, vous entrez dans mon cercle des très grand(e)s auteur(e)s grâce à votre écriture Haute-Couture!

Histoires de femmes fantas(ti)ques

6 étoiles

Critique de Touloulou00 (, Inscrite le 3 août 2013, 69 ans) - 5 août 2013

Une belle histoire de femmes, une belle histoire de terres, d'errances de l'Andalousie à l'Algérie. Le roman est touffu, pas toujours maîtrisé (longueurs, passages peu clairs, invraisemblances) mais on ressent une forte émotion poétique, on aime ces femmes et encore plus ces enfants, aux dons extraordinaires. Onirique, poétique : au plaisir de notre lecture, pour un roman d'été.

Ode à la femme et au courage

9 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 23 mai 2012

Même si après l'introduction j'avais des certains doutes, le récit devient rapidement accrocheur.

On entre dans ce livre comme dans un voyage en découvrant différents paysages mais la cohérence du parcours est bien là tout en surprenant le lecteur.

A lire absolument !

Un hymne au féminin

8 étoiles

Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 58 ans) - 7 janvier 2012

La narratrice Soledad nous conte la vie de femmes espagnoles vivant dans les années 30. On fait la connaissance de Frasquita sa mère, puis ses sœurs, mais aussi son père et son unique frère. Un peu comme une légende, l'auteure nous convie au destin étrange de la famille Carasco qui a des dons très particuliers offerts par une boîte mystérieuse transmise de génération en génération. le personnage fort de ce récit est Frasquita la mère, une couturière qui recoud les corps comme elle coud les vêtements et qui un jour fini par quitter son joueur de mari en emmenant ces cinq enfants alors que la révolution gronde. L'auteur met surtout en avant la dure condition féminine de l'époque qui n'avait rien de bien glorieux et le courage exceptionnel de ces femmes osant affronter l'indifférence masculine. Mélangeant poésie et fantastique le récit est à la fois fascinant et déroutant pour qui n'ouvre pas son imaginaire. Les portraits décrits par l'auteur sont inhabituels tantôt obscurs tantôt merveilleux, l'amour qui unit les soeurs et le frère est particulièrement touchant. Pour ceux et celles qui aiment les récits métaphoriques et magiques…

"On voit ses enfants grandir, mais on ne les voit jamais vieillir. C'est ainsi."

Conte haute couture

8 étoiles

Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 29 septembre 2011

C'est un livre qui m'a été prêté, chaudement recommandé.

Une histoire qui se déroule dans un village perdu du fin fond de l'Andalousie? Il n'en fallait pas plus pour m'intriguer. Dans ce conte, une ribambelle de personnages, surtout des femmes. Des femmes mi-sorcières mi-commères. Enfin, plus précisément il y a des femmes un peu sorcières, et les autres qui colportent les ragots sur les premières.

Un conte initiatique, un voyage au bout de soi-même, des rencontres et des épreuves... je n'en dis pas plus sur l'histoire, d'autres critiques en parlent suffisamment. C'est en tous cas un roman dont on peut faire plusieurs lectures, c'est en partie ce qui fait sa richesse et son intérêt.

Je recommande à mon tour, et je regrette simplement que ce soit un livre francophone (tant qu'à faire, j'aurais entendu l'accent délicieusement andalous en le lisant en espagnol).

Voyage

10 étoiles

Critique de Clafoutiful (, Inscrite le 20 août 2011, 29 ans) - 20 août 2011

Ouvrir un livre et sentir le poid d'un soleil brûlant contre sa peau, la tiède caresse d'une brise lourde de sable. Un doux parfum de fleur d'oranger, envoûtant. Le craquement imperceptible du bois mort...
Carole MARTINEZ nous plonge, et cela dès les premières lignes, dans un univers doux et cruel, mystique et familier, désert et pourtant peuplé de mille légendes, fantômes, âmes décousues...! Je ne suis pas douée pour les résumés mais je vous conseille fortement ce livre parce qu'il contient réellement un univers à part, parce qu'il nous fait rêver et que personne n'en ressort parfaitement identique !

Un bien bel ouvrage

9 étoiles

Critique de Hamilcar (PARIS, Inscrit le 1 septembre 2010, 69 ans) - 20 juin 2011

Le cœur cousu de Carole Martinez m’est une véritable surprise. Et d’un ; rien ne me disposait à me plonger dans ce livre que de facto je classais, sans savoir, dans l’éventail d’une littérature supposée féminine et donc, pas trop pour moi. Et de deux ; je ne l’ai pas choisi, on ne me l’a même pas offert, on me l’a tendu comme un gage à effectuer : « Tu me diras ce que tu en penses… Moi, rien que le titre, je sens du Gavalda à plein nez ! »
J’ai donc relevé le défi, et j’ai sombré, sabre au clair, dans mon imperturbable suffisance masculine pour me retrouver enlisé dans le monde de la femme avec un grand F. Elle se nomme Frasquita, est andalouse, vit début ou fin d’un siècle qu’on suppose pré moderne, et subit son statut de femme qu’on engrosse, qui met au monde une kyrielle de bambins, qui trime quand l’homme attise son coq pour le prochain combat, qui devient proie et qui se viole en tant que dette de jeu du coqueleux mari, bref, une femme qu’on n’envie pas.
Présenté de la sorte, le livre serait cruel. C’est sans compter sur l’imaginaire de l’auteure qui nous transporte alors dans un récit tout de finesse, onirique, et pourtant sans complaisance avec les travers des hommes que Frasquita recoud, car telle est sa tâche quand ils se déchirent.
Ses enfants, qu’elle finit par traîner à bout de bras jusqu’en Afrique, ont eux aussi le surnaturel dans le sang. Ils ont connu l’oliveraie pour certains, la révolution pour tous, et l’ogre, peut-être égaré de sa comptine, mais tellement inquiétant quand il se camoufle en celui qui sauve. Bref… un patchwork qu’il suffisait de coudre pour en faire une belle étoffe.
Carole Martinez a brodé une œuvre magnifique, pour ceux qui veulent bien s’habiller d’imagination, et ceux qui, dans leurs penderies, ont encore de vieilles fripes qu’il suffit juste de ravauder, style vieux grimoires ou collection Arlequin.
On n’est pas obligé d’être nu ou effiloché pour recourir à la lecture de ce livre. Engoncé dans ses certitudes, ça le fait aussi.

un livre très beau tout plein de métaphores et de couleurs d'été..

10 étoiles

Critique de Lutine (rennes, Inscrite le 23 mars 2011, 39 ans) - 16 juin 2011

Ce livre m'a enchantée!un livre pour les femmes, plein de métaphores, d'images, l'histoire est prenante du début à la fin, à lire en plein soleil et pleine chaleur..
La mere et les soeurs sont toutes différentes et se révèlent chacune avec sa particularité en fin de roman.
La magie fait corps avec l'histoire, elle naturelle et s'impose d'elle-même.
Les descriptions des ouvrages de la couturière sont parfaites, on passe par toutes les palettes de couleur avec une délectation évidente..
C'est depuis avec un certain plaisir que moi-même je fais mes ourlets de pantalons..
J'ai adoré!

Métaphorique et envoûtant

10 étoiles

Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 11 avril 2011

J'ai été transportée par ce livre, bien sûr qu'il faut se laisser prendre par la magie de cet univers, mais pour ma part j'ai adoré côtoyer ces personnages, il n'y a que le père, José, qui m'a laissée indifférente. les autres personnages sont magnifiques, il y a de très belles pages sur la mort, le langage, l'art. J'ai aimé les relations entre les différents protagonistes, surtout entre les différentes femmes, la couturière et sa mère, ses filles... Le fils Pedro est aussi très touchant.
Seule la partie sur les combats de coqs et sur la révolution m'a moins plu.
Je pourrais écrire des pages entières sur ce que j'ai trouvé dans ce roman, mais je crois que je vais juste le relire pour rééprouver tous ces moments de réels plaisirs.

Les hommes en décousent? Patientes, les femmes recousent

10 étoiles

Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 7 janvier 2011

« Le coeur cousu suit une lignée de femmes aux pouvoirs et aux dons étranges, reçus dans une boîte transmise de mères en filles. Soledad, la dernière héritière de ce coffret, conte l'histoire familiale et les incroyables et douloureux épisodes vécus par sa mère, Frasquita, la couturière aux doigts d'or. »
Ce qui attache c’est l’émancipation de ces femmes, de génération en génération. Ce qui cloue d’étonnement, c’est ce merveilleux de l’histoire, qui soudain prend son envol au détour d’une page très sage et qui vous jette en plein conte, entraîné dans l’imaginaire, per amore o per forza. La force de l'écriture. Ce qui émeut, c’est la vérité de la condition humaine inévitablement liée à la condition de la femme. Ce qui bouleverse c’est la capacité d’amour et d’oubli de soi, qui fait tout le tissu magique de cette fresque de l’histoire espagnole sous la guerre civile. L’art de conter aidant, les tableaux évoqués sont saisissants de beauté et parfois de cruauté, comme la nature humaine. On est au bord d’une poésie lyrique façon Heredia. On voudrait convier un peintre prestigieux à s’en enivrer et ensuite à déposer sur la toile ces livrées de l’âme humaine, digne, courageuse, libre et visionnaire. Patiente, la femme grave l'âme dans la vie! Un livre qui vous agrippe et se grave dans l’âme, à petits points, pour toujours, pour la vie.

Fille de Garcia Marquez

6 étoiles

Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 4 novembre 2010

Ce roman est dans la filiation de Garcia Marquez avec beaucoup de magie et de mysticisme.
Rien à dire c'est très bien écrit, l'histoire est cohérente et les personnages sont forts.
Après on accroche ou pas, et pour ma part je n'ai que moyennement accroché, mais je comprends que ce livre puisse plaire.

torpeur

9 étoiles

Critique de Jujularoulette (, Inscrite le 3 novembre 2010, 42 ans) - 3 novembre 2010

un livre magnifique, bouleversant. le lecteur s'accroche aux jupons de Frasquita comme ses gosses pour traverser l'Espagne. Très belle écriture.

la magie n'a pas eu lieu

1 étoiles

Critique de Laure 11 (, Inscrite le 15 août 2008, 50 ans) - 15 septembre 2010

Bof, bof. Je n'ai pas accroché à l'histoire malgré les bonnes critiques que j'avais lues. des moments incompréhensibles, des longueurs et des longueurs, des personnages insignifiants. Bref, pas grand chose qui m'ait plus

Envoûtée

10 étoiles

Critique de Sakado (, Inscrite le 23 août 2010, 52 ans) - 26 août 2010

Envoûtée absolument, j'ai plongé dans ce conte, j'ai suffoqué dans la chaude lumière andalouse, j'ai étouffé dans le carcan de ces lois d'airain que nul ne remet en cause, j'ai dévoré l'histoire de ces vies et suis restée admirative devant le fait qu'il s'agit d'un premier roman dans lequel il n'y a pas un mot de trop, un premier roman d'une maturité parfaite dont l'écriture vous prend par la main dès la première phrase pour ne vous lâcher épuisée et ravie, qu'au dernier point.
Un régal.

Sans conviction au début et puis ... prise au piège !

8 étoiles

Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 26 août 2010

En vacances, il m'est arrivé (une fois !!!) d'oublier tous mes livres soigneusement préparés pour l'occasion. Catastrophe ! Ma tante me donne alors ce livre en me demandant de le lire et que je ne le regretterai pas... Un peu obligée donc, je m'y mets.
Il y a beaucoup de choses dans ce livre, magie, conte, dure réalité, un peu de folie certes, un semblant de résignation peut -être, mais ll faut se laisser prendre par ce livre.
Quelquefois (rarement encore de nos jours ...!), quand on voit le travail de certaines couturières, on est sans voix ! Je trouvais que ce livre rendait bien hommage à toutes ces couturières qui ont fait des miracles pendant toutes ces années passées et toujours dans l'ombre.
Bon voilà, pas hilarant, certes (ce n'est pas le but) mais quand même poésie, mystère, réalité dure ... Je ne regrette pas de l'avoir lu finalement. Mais je comprends que les avis soient partagés. Pour se faire une opinion, essayez !

A lire absolument !

9 étoiles

Critique de Nb23 (Bruxelles, Inscrite le 26 août 2010, 57 ans) - 26 août 2010

Style original et poétique. Une histoire de femmes très agréable à lire, écrite sous la forme d'un conte mêlant des scènes cruelles et cocasses. Un livre qui sort sans aucun doute des sentiers battus !

Probablement un roman de femme(s)...

10 étoiles

Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 17 août 2010

... parce qu'il m'a semblé ressentir une force et une rage féminine, presque féministe, s'installer en moi tout le temps que je lisais ce roman, et encore bien après... mais pourquoi...? je ne saurais dire.
Toujours est-il que la poésie de ce roman m'a envoûtée, le cadre et les paysages m'ont émerveillée, les personnages m'ont chamboulée.
Je suis assez curieuse de savoir si les lecteurs masculins ont ressenti cette féminité ravageuse au fil des pages...

Roman très bien écrit mais ...

6 étoiles

Critique de Carson Dyle (, Inscrit le 27 novembre 2007, 64 ans) - 12 août 2010

On m'avait également vanté ce roman ! Je n'ai pas été sous le charme des personnages (surtout masculins) et même si l'histoire est intéressante, elle oscille trop entre conte et roman (ce qu'a certainement voulu l'auteur).

On ne peut s'empêcher de songer au style de Garcia Marquez, mais que le roman ne soit ni un roman picaresque, ni vraiment un conte, qu'il se segmente en de multiples petites histoires fait que j'ai eu du mal à entrer dans la narration et à en découvrir un fil vraiment directeur.

Cela étant, la perception que l'on peut avoir d'un livre dépend également de l'état émotionnel du lecteur au moment où il le lit, et là, je n'étais pas prêt à y entrer et à me laisser subjuguer, dépayser !

Dommage pour moi, car l'auteur écrit fort bien !

Magnifique

10 étoiles

Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 28 juin 2010

Le cœur cousu nous offre une saga familiale magnifique. Beaucoup de magie, de contes, d'histoires fabuleuses, qui donnent au lecteur un parfum envoûtant qui le mène jusqu'à la fin du roman. Quel plaisir de lire ce livre, les chapitres s'enchainent les uns après les autres, et on va d'aventures en aventures. Une histoire hors du commun de cette famille, qui transmet des secrets de mère en fille, et qui parcourt l'Espagne, en faisant des rencontres extraordinaire. On rit, on pleure, on a peur, on aime, bref on passe par toutes les émotions possible grâce au talent de cette auteure.
Pour un premier roman c'est un chef d'œuvre qu'elle nous livre, et c'est avec impatience que j'attends son prochain livre, pour voir si ce talent se confirme.
En tout cas ne manquez pas ce rendez-vous incroyable qui vous est donné à travers ce magnifique roman.

Auberge espagnole

7 étoiles

Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 11 juin 2010

Avec son Cœur cousu, Carole Martinez a frappé fort : son premier roman est couronné de prix et encensé de (presque) tous.
Elle nous y relate un véritable conte, dans une Espagne donquichottesque et sans époque (1).
L'histoire de Frasquita, une couturière à moitié magicienne ou à moitié sorcière, c'est comme on veut, capable de donner vie aux pièces de tissu ou de chair qu'elle recoud.
L'histoire de Frasquita et de ses nombreux et étranges enfants : une fille muette qui sait lire mieux que tout le village réuni, une fille qui chante plus haut que les oiseaux, un fils aux cheveux rouges, une autre fille née avec des plumes de poulette, une autre encore qui luit dans le noir la nuit, ...

[...] Alors tous s'accordèrent à dire que, dans l'ombre, la petite Clara luisait.
Et pas seulement les mauvaises langues, puisque aujourd'hui encore ma sœur Anita elle-même raconte cette histoire d'enfant lumière, elle affirme que c'était dans la chair, que quelque chose y brûlait si fort qu'on aurait pu utiliser son petit corps de deux ans pour éclairer une pièce.
Durant ce dernier hiver qu'ils passèrent à Santavela, certains soirs dans la maison vide, la lumière qu'elle dégageait était assez intense pour qu'Anita qui dormait dans sa chambre se glissât contre son berceau et poursuivît sa lecture.

La première partie du bouquin est un peu longuette. Les répétitions propres à toute forme de conte agacent un peu : les multiples enfantements, les combats de coqs sans cesse recommencés (le mari de Frasquita y perd ses meubles, puis sa maison, puis sa femme elle-même).
À mi-chemin, l'histoire bouillonnante et picaresque prend enfin son envol en même temps que Frasquita prend sa liberté sur les chemins poussiéreux d'Andalousie, tirant sa charrette et toute sa marmaille.
On a alors le plaisir de croiser en route toutes sortes de fantasques personnages : une sage-femme qui met au monde les petits du village tandis que son grand fils joue les ogres, des robins des bois anarchistes citant Bakounine tandis que gronde la révolte des paysans contre la garde civile et les riches terriens propriétaires des oliveraies, un étrange fantôme de meunier qui moud des pierres de craie depuis que les hommes de la vallée ne lui apportent plus leur blé, ...

[...] Le doyen des Gitans surtout passa du temps à ses côtés.
" C'est nous, les Gitans, qui faisons tourner la Terre en marchant. Voilà pourquoi nous avançons sans jamais nous arrêter plus de temps qu'il ne le faut. Mais toi, pourquoi marches-tu, la belle, pourquoi chemines-tu comme les cigognes en hiver vers le sud, avec ta nichée derrière toi et tous leurs petits pieds sanglants ? Pourquoi leur imposer un tel voyage ? "
Tout cela est plein de poésie, d'humour et de vie.

Carole Martinez n'hésite pas à revisiter subtilement les mythes et l'on n'imaginait pas les pentes de la Sierra Nevada si fréquentées : le petit poucet, pandore, pénélope, frankenstein, ...
Dans la généreuse paella de Dona Martinez il y a du bon et du moins bon : les morceaux sont copieux, les parfums épicés, les saveurs fortes. À chacun d'y piocher selon ses goûts et appétits.
______________

(1) : de rares indices nous situent à la fin du XIX°, pendant ce qu'on appelle la Révolution Cantonale de 1873.

Pour celles et ceux qui aiment les andalouses.

Magique

8 étoiles

Critique de Saperlipop (, Inscrite le 8 mars 2006, 42 ans) - 1 mai 2010

Vraiment, la critique d'elya m'a beaucoup surprise. Moi qui suis très rationnelle, je me suis doucement laissée embarquer dans cette histoire.
J'ai suivi ces femmes qui se battent dans un monde d'hommes et qui vivent sous le poids d'une tradition qui les effraie et qui les dépasse. Bien sûr, les plumes sur le dos d'Angela m'ont un peu laissée sceptique, mais j'ai pris le parti de la rêverie et je suis partie à leur suite dans ce périple familial.
En plus, la qualité de la narration est très agréable et, bien que fan d'E.E Schmitt, je trouve son style pesant dans son dernier livre que j'ai pris à la suite de celui-ci, tellement aérien, tellement hors du temps et de la réalité.
Superbe !

Magnifique!!!!!

9 étoiles

Critique de Senga (Morges, Inscrite le 28 décembre 2009, 51 ans) - 28 décembre 2009

Un vrai plaisir! Merveilleux moments! Inoubliable!

incompréhensible

2 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 22 décembre 2009

J'ai vu il y a quelques semaines une amie plongée dans la lecture de ce livre, qu'elle saisissait à chaque bribe de moment libre. Je n'en avais jamais entendu parler, la couverture m'inspirait peu, le titre un peu plus, alors je lui ai demandé ce qu'il en était. Elle m'a dit qu'il s'agissait d'un livre parlant d'une couturière espagnole exceptionnelle au milieu du 20ème siècle. Je me suis dit pourquoi pas.
Je suis venue consulter les critiques de ce site, j'ai vu que toutes les personnes (des femmes uniquement) étaient ravies. Alors je me suis dit que le cœur cousu était un livre à lire nécessairement, et que je ne pourrai en aucun cas être déçue.
Quelle erreur de commencer ce livre avec cet a priori enchanteur! J'aurais du me contenter de la lecture de ces critiques si agréables, si douces, plutôt que de me lancer dans ce roman qui m'a agacée depuis les premières pages jusqu'à la dernière.

Agacée, c'est le terme approprié, que je n'ai pourtant je crois jamais employé concernant la littérature. C'est ce que j'ai ressenti à chaque nouveau chapitre qui dévoile ce qui va se passer dans les 4, 5 ou 10 pages qui suivent, dévoilant le peu de suspense qui aurait pu naitre, segmentant l'histoire en petites parties quasi indépendantes et qui cassent le fil conducteur. Je m'attendais à voyager au milieu du champs lexical de la couture et des couleurs (curieusement, les passages les plus poétiques ne concernent pas cet art), à travers cette Espagne de campagnes et de vadrouilles ; je suis restée allongée dans mon lit, les sourcils froncés. Et pourtant, j'ai tout fait pour l'aimer, ce livre. Je me suis dit qu'une révélation allait venir, qu'il était quand même assez bien écrit, qu'il y avait un peu de poésie...

Est-ce le surréalisme qui m'a lassé ? Le fait que cette couturière subjugue mais intrigue si peu en cousant n'importe quoi avec n'importe quoi ? Que son mari vit avec des poules pendant des mois sans explication (ir)rationnelle et du jour au lendemain (il n'a que des filles, lien entre le sexe féminin et le monde de la basse cour?), sans non plus d'explication, même pas l'esquisse d'une folie, retrouve le cours de sa vie. Est-ce par la place importante accordée au christianisme, à la religion et aux mythes, sujets auxquels je ne connais rien?

Je m'attendais à découvrir l'histoire de la narratrice, Soledad. Et pourtant les 3/4 du récit sont consacrées à celle de sa mère et de sa fratrie, ceci résonne comme une déception, alors que présenté autrement peut-être cette histoire m'aurait-elle plu?

Autre chose qui m'a laissé pantoise : quel est le sexe de Martirio ? Il m'a semblé qu'il y avait une confusion autour de son identité (voulue?), mais peut-être n'étais-je pas assez dans le roman pour tout saisir? Plus généralement les repères spatiaux et temporels sont souvent flous, mais là encore peut-être est-ce seulement car je ne suis jamais vraiment rentrée dans ce roman.

Je suis donc déçue, mais j'ai réussi tout de même à arriver au bout sans trop de mal. Lisez le, j'aimerai ne pas être la seule à rester sceptique!

Conte réaliste Magique à savourer !

10 étoiles

Critique de Deedoux (, Inscrite le 14 mars 2008, 39 ans) - 17 octobre 2009

Cet ouvrage, conte ou fable andalouse, est une perle ! A lire presque d'une traite, ce livre nous ravit par ses descriptions, ses personnages auxquels on s'attache plus vite qu'il n'en faut et par son ambiance magique qui nous transporte ailleurs ! C'est un réel voyage aux portes de la réalité et du virtuel... Coup de coeur !

Un roman baroque

9 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 17 juillet 2008

Larguez les amarres et laissez–vous embarquer (comme le titre des différentes parties vous y invite) pour une traversée d’une Espagne intemporelle, encore sous l’emprise d’une religiosité pleine de superstitions, pour l’odyssée de Frasquita et de ses enfants , dans un récit baroque qui rappelle PELAGIE LA CHARRETTE par la puissance du personnage central et CENT ANS DE SOLITUDE pour le réalisme magique qui l’imprègne
Un roman écrit par une femme, sur un univers de femmes , des femmes fortes mais qui souffrent en silence, gardiennes des traditions, des rites magiques, sur la puissance des liens familiaux .
Un émouvant chant d’amour d’une fille à sa mère qui ne lui a jamais donné un baiser

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