L'empreinte de l'ange de Nancy Huston
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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A chacun sa souffrance...
« L'empreinte de l’ange » est une fascinante histoire de destins entrecroisés avec, au centre, l’amour bouleversant entre un homme et une femme meurtris par la guerre.
Tout commence en 1957. Saffie, jeune allemande, immigre à Paris où elle trouve une place de bonne à tout faire chez un célèbre flûtiste, Raphaël Lepage. Tout de suite, c'est le coup de foudre. Pas pour Saffie, non, mais pour Raphaël.
Elle, est absente. Le regard vide, l'immobilité travestie derrière le mouvement. Rien. Mais, conciliante, elle acceptera l'amour de Raphaël, ainsi que sa demande en mariage. Pourtant, rien ne semble éveiller son visage, ni remuer sa passivité. Elle accomplit machinalement les tâches de la vie quotidienne. Même le fils que lui donne Raphaël n'apporte pas la moindre étincelle à son regard. Son passé
Jusqu'à sa rencontre avec András, Juif hongrois, le luthier de Raphaël. C'est la passion dévorante, la renaissance. Aimant chacun l'ennemi qui est en l'autre, ils s’aideront mutuellement à tolérer leurs propres souffrances et accepter leurs passés respectifs. Et Saffie à reprendre goût à la vie.
Mais l'histoire ne s'arrête jamais là…
Quel beau roman ! Un supplice lorsqu'il fallait en interrompre la lecture… Plongés au cœur de la crise algérienne, nous découvrons au même rythme que l’histoire des deux amants, les atrocités de la guerre et de la violence humaine. A peine sortis de la deuxième guerre mondiale, les Français se replongent déjà dans la cruauté et l’aveuglement.
Nancy Huston a écrit une histoire bouleversante, avec le talent qui la caractérise. Son choix habile des mots, dans ce roman en particulier où la langue lie et sépare à la fois ses personnages, nous grise et nous rend avide de connaître la suite. Elle sait comment nous passionner du début à la fin.
Et nous retourner, là bien à l'intérieur.
Quel beau roman !
Les éditions
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L'empreinte de l'ange [Texte imprimé], roman Nancy Huston
de Huston, Nancy
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782742727704 ; 8,70 € ; 02/06/2000 ; 336 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (23)
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Un roman poignant
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 2 mai 2014
Par la suite, Saffie rencontre un Hongrois, Juif de surcroit, qui deviendra son amant et lui permettra de dévoiler son passé. Il se trouve que c’est le luthier de son mari. Avec son fils Emil, ils vivront un bel amour à trois.
Toute l’histoire évolue en plein cœur du Marais ; au moment où le communisme fait rage et les injustices sont récurrentes. Le roman pointe du doigt l’abandon et l’exécution des musulmans, de la même manière que l’Holocauste des Juifs. La fin m’a surprise ; le parallèle entre le bonheur et le malheur simultané de 2 êtres renforce la portée du drame. La vieillesse clôt l’histoire ; on peut alors se demander si après tant d’années la rancœur a encore une place. Le style de l’auteur est toujours très prenant, le croisement entre l’Histoire et les destins des personnages bien maîtrisé… décidément, je vais continuer à lire Nancy Huston !
Dur !
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 7 mars 2014
Nancy Huston écrit ici des guerres (40-45 et celle d'Algérie) mais pas du côté des gagnants qui ont leurs vérités et leurs oublis. Elle se concentre sur les perdants, ceux qui ont perdu dans leur chair et dont l'âme erre, ceux qui ont perdu leur dignité.
Elle écrira : "Qui veut naître ? Qui accepte de rentrer dans cette merde ? Personne ! On a besoin de l'ange."
L'auteur n'hésite pas à comparer l'attitude de la France à la barbarie des Allemands pendant la seconde guerre mondiale.
1945, le massacre de Sétif quand 40.000 Algériens ont été abattus par l'armée française pour avoir osé demander leur libération.
La nuit du 17 au 18 octobre 1961 où les policiers français ont noyé dans la Seine une centaine de ceux qu'on nomme les "bougnoules".
Après l'humiliation allemande, la punition en Indochine, le pays de droits de l'homme aura provoqué un million de morts là bas en Algérie.
Pauvre Saffie ! Elle n'aura rien compris à ces guerres... mais qu'y a-t'il à comprendre à toute cette folie ?
Un roman poignant
La gorge nouée.
Critique de Bafie (, Inscrite le 19 juillet 2004, 62 ans) - 30 décembre 2013
Les propos de Nancy Huston sont tellement forts, ils nous interrogent sur notre humanité.
Une romance improbable dans le Paris de l'après-guerre en proie de nouveau à la violence de la guerre d'Algérie.
Des personnages écorchés, malades de leur passé.
Quand l'histoire fait écho avec les destins personnels... nous comprenons mieux alors qu'il y a une ombre en chacun de nous. Mais comment l'exorciser ?
Sans doute Nancy Huston exorcise ses démons intérieurs en écrivant et cela rend sa lecture brûlante, ravageante...
J'avais découvert cet auteur dans "Présent d'incertitude", journal d'Henry Bauchau, la découverte est concluante, je vais commencer "Lignes de faille"
Une perle de noirceur
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 18 octobre 2011
C'est peu à peu et de manière de plus en plus amplifiée jusqu'à la dernière ligne que Nancy Huston plante son décor digne d'une grande tragédie ; on sent bien, par delà les mots, si simples mais si évocateurs, le destin irrévocable - mais on ne pouvait pas, après tant de souffrances déjà éprouvées par ces personnages, imaginer quelque chose d'encore pire.
Des flots d'espoir sont déversés à rythme régulier. Saffie, cette jeune allemande tout juste débarquée (de son plein gré, elle n'est pas juive, elle) à Paris, est d'une froideur désarmante. Ce qui n'empêche pas Raphaël, ce bourgeois de bonne famille, de tomber sous son charme et de tout faire pour lui apporter un peu de chaleur humaine. Mais ce ne sera pas lui qui rallumera la flamme dans les yeux de Saffie. Cette flamme ravivée, voilà que Saffie est plus disposée à nous révéler son atroce passé.
Mais en parallèle de ces douloureux souvenirs que nos protagonistes s'échangent peu à peu, c'est aussi la situation politique dans laquelle ils évoluent qui empire. L'Algérie veut son indépendance, ce que les Français ne sont pas prêts à lui accorder ; et de nouveau des ségrégations, des tortures, des meurtres, des prisonniers, des révoltes, du sang, des larmes, des couvre-feu, des opprimés.
Et pourtant nous sommes à Paris, cette si belle ville, si bien décrite. Les balades que nous propose Nancy Huston son très agréables, à la découverte des deux rives, métaphore de la double vie de Saffie, du jardin des tuileries, du pont des artistes...
Qu'est-ce qui est le plus réussi ? La description de la situation politique dans les années 50-60 ? Ou celle des années 40 ? Les émotions parfaitement retranscrites voire suscitées ? L'intrigue inimaginable et palpitante ? Cette atmosphère de monde éternellement bafoué par la violence et l'horreur ?
Et si c'était un tout ?
Oui, c'est un tout qui fait de ce roman, dans ce monde si gris, une touche de couleur, comme la littérature nous en apporte, parfois.
L'amour efface les peines de guerre
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 27 juillet 2011
Ce roman de l'improbable fait effleurer la sensibilité de l'interdit, l'attirance de deux êtres que tout sépare, au point que l'auteur décrit que c'est l'ennemi qu'ils aiment chacun chez l'autre. La vie telle qu'elle doit être reprend-elle le dessus ? La violence de la raison l'emporterait-elle sur ce bel égarement ? Je vous laisse le découvrir.
Ce roman est bien fait. Le style est sec et vif, bien que son oralité manque un peu de souffle, ce que comblent les vides intérieurs et le crescendo de la trame général. C'est un beau livre.
Poignant
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 30 mars 2011
L'Empreinte de l'ange
Critique de Pat (PARIS, Inscrit le 21 mars 2010, 60 ans) - 21 mars 2010
Tellement l'auteur se répète chapitre après chapitre.
L'histoire est d'une banalité affligeante, sans suspense, ni rebondissements.
Un roman parfait
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 3 août 2009
tourneboulée!
Critique de Simone (, Inscrite le 31 janvier 2006, 61 ans) - 2 octobre 2008
Je l'ai lu en une nuit!
Superbe...angoissant...torturant...
Les guerres au coeur de vies qui ne peuvent plus s'écrire.
L'Histoire au noeud de toute relation, fusse-t-elle amoureuse.
Très fort!
Des âmes dévastées
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 12 août 2008
Il faut dire que l’écriture de la romancière est très précise et le choix des mots très fin. Sa plume est superbe ! On sent que chaque phrase a été longuement travaillée, sans que cela alourdisse le style. Au contraire, le texte se lit de manière fluide.
L’histoire nous est dévoilée par petites touches. On sent que Saffie porte un terrible poids, mais son secret ne nous sera livré qu’assez tard. La construction habile instaure un climat pesant, qui nous fait pressentir le drame, mais sans que l’on puisse en deviner la nature. La surprise sera totale. Les personnages sont des écorchés vifs, surtout Saffie et Andras, qui ont chacun un vécu horrible. Leur psychologie se déroule finement tout au long du récit, nous faisant comprendre que chacun aime l’ennemi qui se cache en l’autre.
Un roman poignant, qui m’a véritablement pris aux tripes. C’est le deuxième roman de Nancy Huston que je lis. Le premier « Dolce Agonia » m’avait déjà beaucoup plu, celui-ci m’a définitivement conquise.
Sous le charme
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 9 février 2008
Pour moi, c'est ça un roman réussi:
de la densité, un vrai propos, une trame historique fort intéressante, pas si souvent évoquée que ça d'ailleurs dans la littérature... des personnages sans mièvrerie, cohérents... l'impression (rare) qu'aucune phrase n'est de trop, que le nombre de mots est celui que très exactement il fallait pour accrocher le lecteur mais aussi pour ne pas l'ensevelir, pour qu'il puisse sortir du roman avec ce délicieux sentiment de manque...
J'ai vécu cette lecture comme l'impression d'entrer dans l'intimité d'inconnus, en voyeuse discrète, et j'ai souffert de les quitter après avoir eu l'impression de si bien les comprendre...
Par ce roman, je viens de découvrir Nancy Huston et je pense que je ne suis pas prête de la quitter...
Sublime
Critique de Asgard (Liège, Inscrit le 14 juillet 2005, 46 ans) - 3 janvier 2008
J'avais déjà lu "lignes de faille" que j'avais beaucoup aimé. Je trouve que celui-ci lui est encore supérieur. Quelle joie de découvrir un auteur que l'on apprécie et de penser qu'il nous reste plein d'ouvrage de celui-ci à découvrir. Voilà, Nancy Huston rentre dans mes coups de coeur littéraires : vivement la suite !
un très beau roman
Critique de Tyty2410 (paris, Inscrite le 1 août 2005, 38 ans) - 13 décembre 2007
Nancy Huston et le malaise
Critique de Myesliels (Québec, Inscrite le 17 janvier 2005, 36 ans) - 18 janvier 2005
Troublant
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 20 septembre 2004
Bien qu'intéressante, ma lecture a été motivée par une fascination morbide de cet univers étrange, ce qui en soi rend ce roman original.
Est-ce que l'amour ou la haine triomphe? Difficile à dire, mais une chose est sûre, ce livre n'a rien d'une romance banale.
Leçon d'histoire
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 21 juin 2004
Quant à la fin, j'ai imaginé que c'était peut-être une métaphore symbolique sur la souffrance et la douleur poussées à l'extrême et au-delà desquelles on parvient pourtant à survivre. Un peu comme tous les rescapés du drame nazi auquel il est fait allusion dans le livre ou ceux de la guerre d'Algérie, tous ces gens qui ont perdu leurs illusions et dont on dit qu'il ne leur reste plus rien, sinon l'envie de mourir. Malgré tout ils s'accrochent et demeurent. Leçon de courage ou perpétuel recommencement de l'Histoire humaine ?
Pas séduite...
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 12 juin 2004
La question de Pendragon
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 17 décembre 2002
Vous me direz, qu'à mes yeux, Marguerite Yourcenar est un des plus grands écrivains du siècle passé et vous avez raison. Mais son écriture est des plus classiques, ses sujets le sont bien souvent aussi et sa vue du monde me semble d'abord et avant tout intellectuelle, même quand l'âme s'en mèle ou la beauté de la nature.
J'avoue être bien plus souvent attiré par des livres écrits par des hommes que par ceux écrit par des femmes. Je ne prétends pourtant certainement pas avoir raison ! Mais c'est ainsi...
Certes, certes, mais...
Critique de Pendragon (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans) - 17 décembre 2002
L'écriture de Nancy Huston est riche, précise, juste. Les mots et les phrases sonnent comme du cristal à nos oreilles charmées. La psychologie est profonde et son timbre se répercute en chambre d'écho entre nos neurones enchantés. Le branchage est parfait, les feuilles sont habilement dessinées, la frondaison, la cime, la couleur et même le vent qui fait bruire doucement ces entrelacs sont d’une pureté étrange.
Mais je ne suis pas sûr d'aimer ce genre d’arbre !
L'histoire, le fond, la trame : un trio, mari, femme, amant avec une dimension de plus qui est la nationalité des protagonistes, français, allemand, juif hongrois et un décor de souffre qui est la guerre d'Algérie. Oui, c'est dense et profond et noir et ce n’est pas gai et c'est touchant et poignant et le cœur se serre et les larmes éventuellement coulent. mais ce genre d’histoire ne me « branche » pas outre mesure…
La question déjà posée sur ce site revient donc à la charge : y a-t-il une écriture qui touche plus la sensibilité féminine et une autre qui accroche plus les hommes ???
J'ai adoré...
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 21 novembre 2001
J'en avais rédigé une critique vibrante, particulièrement soignée, tant le personnage de Saffie m'avait bouleversée. Puis la critique s'est égarée à jamais dans les méandres nébuleux de mon ordinateur.
Chaque jour, je pensais : "il faut que je la réécrive, que les visiteurs du site sachent combien ce livre déchirant est superbe".
Mais je n'y arrivais pas.
Un peu comme si j'avais tout donné lors de la première rédaction et que je voulais désormais garder les personnages en moi.
Merci donc à Bluewitch pour sa critique.
Je la rejoins dans son appréciation de l'écriture de Nancy Huston, forte et tout à la fois délicate.
Réponse à Saule
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 6 novembre 2001
Des personnages écorchés
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 5 novembre 2001
Un très beau livre ! Plein de sensibilité...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 5 novembre 2001
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