La stratégie du choc : La montée d'un capitalisme du désastre de Naomi Klein

La stratégie du choc : La montée d'un capitalisme du désastre de Naomi Klein
( The shock doctrine : the rise of disaster capitalism)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités

Critiqué par Happy_kangourou, le 2 juillet 2008 (Inscrit le 29 mars 2007, 49 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 495ème position).
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Profiter d'un choc psychologique pour mieux assouvir

Après un traumatisme (physique ou psychologique), nous devenons des "enfants" désormais plus enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger.
Cela ne se produit pas uniquement au niveau de l'individu, mais au niveau de la société, par exemple dans les suites d'un traumatisme collectif tels les attentats du 11 septembre, le tsunami, crises alimentaires et autres pénuries...
État de choc, insécurité, font de nous des êtres malléables.
Cet état, entretenu afin qu'il persiste et que le sujet ne s'en remette pas, est exploité afin de nous faire "avaler" sans réaction des mesures que nous n'accepterions pas en état normal.
C'est ainsi, qu'immédiatement après un traumatisme, réel ou imaginaire, qui touche la société, on impose des réformes économiques douloureuses avant que le peuple ne se remette du traumatisme vécu. Selon l'auteur, le but est uniquement de favoriser le libre marché, via ces stratégies de "capitalisme du désastre".

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Montée en puissance d'un capitalisme du désastre

8 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 10 mai 2023

En Louisiane, avant l’ouragan Katrina, le conseil scolaire de la ville de la Nouvelle-Orléans comptait 123 écoles publiques. Après, il n’en restait plus que 4. Quant aux écoles privées qui n’étaient que 7 avant la catastrophe, elles passèrent à 31, grâce aux subventions versées pour la reconstruction. Une fois de plus le public subventionnait le privé. Une fois de plus, on privatisait les gains et on nationalisait les déficits. C’est un certain Milton Friedman qui avait théorisé cette nouvelle sorte de capitalisme, un capitalisme sauvage, sans freins ni garde-fou, un « capitalisme du désastre » que l’on appelle aussi « ultra-libéralisme » en Europe. Il s’agit pour les oligarques du système, avec la complicité de politiciens et de journalistes stipendiés, de profiter de l’opportunité d’une crise, d’un cataclysme, d’une révolution ou d’une guerre pour vendre à la découpe tous les services d’un état pendant que le peuple est encore sous le choc et donc peu apte à réagir. Ce modèle économique très particulier se révèle à l’usage assez peu compatible avec la démocratie. Il a même besoin de conditions plus ou moins totalitaires pour s’imposer dans son expression la plus pure, comme on l’a vu en Amérique Latine au Chili et en Argentine, en Grande-Bretagne sous la férule de Mme Thatcher, en Chine (Tien an Men), aux Etats-Unis sous Reagan et en de nombreux autres lieux. En fait, ces techniques de sidération des masses, de conditionnement des esprits trouvèrent leur source dès la fin des années 50 quand la CIA se lança dans d’étranges expériences sur de malheureux cobayes humains. L’auteur a ainsi pu obtenir le témoignage de Gail Kastner, une patiente du docteur Cameron, sorte de Mengele yankee qui lui fit subir nombre d’électrochocs, d’injections de substances plus ou moins nocives (insuline), de barbituriques à haute dose, de psychotropes et d’hallucinogènes comme le LSD dans l’espoir de vider son cerveau pour le reprogrammer. Ce monstre ne cherchait pas à soigner ses patients, mais à les recréer, leur causant toutes sortes de souffrances inouies et leur causant des pertes de mémoire irréversibles. Friedman voulut transposer cela en économie. Le résultat en fut catastrophique pour les peuples mais très lucratif pour l’élite !
« La stratégie du choc » est un essai géopolitique et historique de très belle facture. L’auteur démonte pan par pan toutes les tentatives que fit l’oligarchie au fil du temps pour parvenir à ses fins en commençant par l’Allemagne vaincue, mais relativement épargnée pour ne pas donner prise aux communistes, en continuant par le Chili de Pinochet et l’Argentine des colonels où on n’hésita pas à employer les méthodes les plus cruelles, puis la Bolivie, l’Afrique du Sud, la Pologne de Solidarnosc obligé de renier tous ses idéaux, la Russie d'Eltsine avec la main-mise des oligarques sur toutes les richesses du pays, Irak ravagé par la guerre et livré à Black Rock et à Halliburton, Sri Lanka ravagé par le tsunami et tant d’autres pays. Partout le même scénario : profiter d’une catastrophe pour privatiser le plus de domaines possibles, démanteler les services publics, licencier des fonctionnaires, faire disparaître les acquis sociaux et, sous prétexte d’apporter liberté et démocratie, faire plonger les peuples toujours plus loin dans la misère et le désarroi. Et si ceux-ci font mine de ne pas apprécier le traitement, ne jamais hésiter à frapper, enfermer, blesser ou tuer pour obtenir la soumission par la terreur. Ouvrage très éclairant sur la montée d’un phénomène fort inquiétant. Il commence à dater un peu. Et la conclusion de Klein, à la lumière des derniers développements de cette stratégie mortifère (crise sanitaire, climatique, guerre en Ukraine), semblera beaucoup trop optimiste. En effet, l’auteur constate l’échec complet de presque toutes les tentatives, une prise de conscience des peuples et même de très bonnes réactions de certains. Malheureusement, la machine libérale mondialiste ne renonce jamais. Si elle semble marquer le pas, ce n’est que pour mieux affiner ses techniques et relancer toujours plus fort et toujours plus loin son rouleau compresseur écrasant les peuples…

Plus jamais ça … ?

9 étoiles

Critique de Colen8 (, Inscrite le 9 décembre 2014, 82 ans) - 5 février 2022

Les atrocités commises par des personnes sur leurs congénères au nom d’une orthodoxie de pensée ne sont pas près d’arrêter, malgré la Shoah. Le choc induit par la violence engendre une sidération empêchant les victimes, individus, groupes, populations entières de se défendre. Infligés dans la durée, les actes exercés par des privations sensorielles, des humiliations, des séries de chocs physiques et mentaux parviennent à casser les esprits les plus solides. Des psychologues l’ont observé au cours d’expériences cliniques ne lésinant ni sur les électrochocs ni sur les drogues dans les années 1950, des tortures tout aussi criminelles que l’eugénisme pratiqué 20 ans auparavant.
La stratégie du choc est la méthode enseignée puis diffusée par les promoteurs de la théorie économique du laisser-faire à l’Université de Chicago ayant à leur tête Milton Friedman gratifié d’un Nobel de l’Economie (1976). Dans la continuité de « la main invisible » d’Adam Smith elle a imposé au monde un libéralisme pur débarrassé des ingérences et des soutiens de l’Etat. Mais il lui faut toujours attendre une crise majeure capable de bloquer toute obstruction venant des populations qu’elle va priver de ressources. Le redressement des comptes publics tient lieu de preuves sur le terrain sans mettre en balance les souffrances, les répressions violentes, la misère résultant de la volonté des « Chicago Boys », disciples formés à cette philosophie politique pour orienter des gouvernements.
Partie d’une enquête sur la reconstruction à caractère mafieux de l’après-guerre en Irak (2003) la journaliste canadienne d’investigation a été amenée à élargir son sujet. Ainsi a-t-elle entrepris de décortiquer sur un demi-siècle le double système de contrôle mis en place par les Etats-Unis dont les pays latino-américains, Chili, Argentine, Uruguay ont été les premiers à faire les frais. Sous couvert de Guerre froide dans les pays en développement de leur sphère d’influence les agents de la CIA ont aidé ou fomenté les coups d’état dictatoriaux en prétextant un besoin d’ordre. Dans leur sillage des Chicago Boys sont venus imposer une politique ultralibérale favorable aux grandes entreprises américaines. Après avoir étouffé les oppositions par des répressions sanglantes ils n’avaient plus qu’à s’en accaparer les profits.
Ce libéralisme dévastateur à tout crin qui avait commencé à se diffuser dans les pays d’Europe de l’est libérés du joug soviétique, jusqu’à la Russie d’Eltsine a fait tache d’huile un peu partout ailleurs : Iran, Brésil, Bolivie, Pologne, Chine de Deng Xiaoping. Ayant gravi les marches du pouvoir parfois même à la suite d’élections démocratiques leur conférant toute légitimité les équipes dirigeantes et leurs affidés des grandes multinationales ou des grandes entreprises d’Etat s’emparaient par la privatisation des actifs publics. Les plans dictés à la hâte pour basculer dans cet ultralibéralisme dérégulé s’accompagnaient de népotisme, de corruption, et surtout d’arrestations arbitraires et de pressions visant à étouffer les tentatives d’opposition.
Puis ont eu lieu les attentats du 11 septembre 2001 dont les suites en Irak peuvent être vues malheureusement comme l’apothéose de ces pratiques dévastatrices engagées contre les autochtones. La guerre « effroi et choc » déclenchée sous de faux prétextes été suivie du pillage d’un maximum de ses richesses : destructions culturelles de la plus ancienne civilisation, appropriations des très importantes réserves de pétrole, reconstruction au bénéfice principal des conglomérats américains et de leurs armées privées de mercenaires. L’hostilité à l’égard des Américains perçus non plus comme des libérateurs mais comme force d’occupation, l’incohérence de leurs décisions, la brutalité des méthodes, la mise à l’écart des irakiens eux-mêmes n’ont fait que renforcer le terrorisme qu’ils voulaient combattre.
Pendant cette période les Chicago Boys n’ont pas eu de mal à convertir les experts de la Banque Mondiale et du FMI au bien-fondé de l’ultralibéralisme. C’est ce qu’il a été convenu d’appeler le « consensus de Washington ». Tout endettement apparaissant insoutenable devait être traité par une politique d’austérité drastique avec ses conséquences : appauvrissement quasi immédiat des classes moyennes et populaires déjà précaires. La stratégie du choc menant sans coup férir vers l’économie du désastre se déploie aussi à merveille après une catastrophe naturelle imprévue pour détourner les budgets de reconstruction. Elle reste d’actualité y compris aux Etats-Unis sur un mode d’abord occulté, puis nié malgré les preuves, enfin justifié en dernier ressort par ses promoteurs avec des arguments fallacieux. En plus de ce qui était privatisé, la sécuritaire intérieure, le renseignement, la logistique militaire en ont bénéficié à leur tour.
La stratégie du choc évoque le « 1984 » de George Orwell. D’ailleurs il suffit de constater l’état du monde quinze ans après la première édition du livre (2007). Site personnel de l’auteure (en anglais) : https://naomiklein.org/

Entre le cynisme des uns et la désespérance des autres

10 étoiles

Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 75 ans) - 22 novembre 2010

C’est sans doute un des livres les plus utiles sur l’histoire du monde de 1950 à aujourd’hui. Il devrait normalement influencer fortement la qualité de votre esprit critique face au travail journalistique. On décode tout de suite beaucoup mieux ce que les médias s’acharnent finalement à ne surtout pas montrer.

Cela est particulièrement frappant lorsqu’on lit l’histoire de la fin de l’URSS telle que Naomi Klein la décrit. Même lorsque nous étions particulièrement intéressés à ce type de question, on ne nous a pas permis d’en connaître les finesses : saviez-vous, par exemple, que les grandes entreprises d’Etat soviétiques avaient été achetées par des Russes ? Oui, on en parle encore aujourd’hui quand l’un d’eux fait la une de la presse « people ». Mais où avaient-ils trouvé la fortune nécessaire pour s’acheter – par exemple – une grosse entreprise pétrolière, dans la mesure où il n’était pas question, en URSS, d’amasser un tel montant de capitaux ? C’est tout simple. Ils l’avaient acheté avec de l’argent qu’ils n’avaient pas, avec de l’argent de l’Etat tout simplement. Ainsi, chaque soviétique, par le biais de ses impôts, avait « offert » des entreprises à quelques privilégiés choisis par Eltsine et sa bande. On pouvait ainsi s’acheter une banque avec l’argent de cette banque. Pratique, non ?

Donatien, ci-dessous, fait une excellente synthèse du propos de l’œuvre. Je ne vais pas en faire une autre.

Un autre exemple peut-être ?
La guerre a toujours été plutôt une bonne affaire pour l’industrie d’armement. Rien de bien surprenant ou mystérieux dans ce constat. La différence aujourd’hui, grâce à l’administration Bush surtout, c’est que la guerre devient une affaire pour l’économie en général, au point qu’il faut absolument la faire durer cette guerre, au point qu’il faut même faire en sorte qu’elle ne finisse jamais. D’où la « guerre contre le terrorisme ». Pas d’ennemi désigné précisément. Pas de lieu unique où le dénicher. C’est une guerre que l’on ne peut ni perdre ni gagner. Une guerre idéale puisqu’elle va tout autoriser rien qu’en mettant la population sous pression continue : marchés tordus (c’est le président américain qui désigne les firmes privées qui vont faire leur beurre et ce sont en général les firmes qui comptent des ministres dans leur conseil d’administration…), engagement de firmes privées pour remplacer l’armée (Blackwater et autres ont eu jusqu’à 48 000 hommes en Irak ce qui faisait de ces soldats privés la seconde force d’intervention derrière l’armée américaine), paiement de ces firmes grâce aux impôts de tous et avec des résultats minimes (en matière de « reconstruction » ces firmes sous-traitent à d’autres qui elles-mêmes sous-traitent, etc, et au final, c’est un artisan irakien qui bricole pour deux sous une cabane de fortune alors que les citoyens américains ont payé pour un palace). Le fin du fin, c’est lorsqu’on désigne la même entreprise pour détruire et pour reconstruire ensuite : c’est le cas de Loockeed par exemple, qui fabrique des avions et des bombes et qui s’occupe ensuite de remplacer les bâtiments détruits par ses soins.

L’idéologie du tout-au-privé a atteint l’Europe depuis longtemps, même si ce n’est pas encore aussi systématique qu’aux Etats-Unis ou dans d’autres pays manipulés par l’école de Chicago : on en a des exemples dans chacun des journaux télévisés, mais on vous précise à chaque fois que c’est pour une « meilleure efficacité » que les compagnies de téléphone, les postes, les banques, les assurances, etc, sont passées dans les mains du privé.
Petit détail récent (non tiré du livre) : la France vient de décréter qu’il était interdit de prôner un boycott (c’est considéré comme une « entrave au commerce », rien que ça). On voit à quel point le « libre marché » finit par emprisonner la pensée.

Un tout grand livre je trouve. Les tenants de l’économie de marché à tout prix vont tenter de le ridiculiser ; je peux les comprendre. Mais il faut signaler qu’il y a presque 100 pages de notes et de références : difficile d’affirmer qu’elle a écrit n’importe quoi emportée par la passion. Je n’ai jamais lu un texte à la fois aussi polémique et aussi documenté.

L’impression générale : on n’en sort pas plus optimiste qu’on y est entré. Au mieux, plus combatif.

ouvrez les yeux!

10 étoiles

Critique de Matru (cagnes sur mer, Inscrit le 27 mars 2006, 49 ans) - 18 octobre 2008

tout livre, essai, roman a des failles,mais la caractéristique commune des auteurs est qu'ils ont tous, oui tous, un message à faire passer.
Certains vous ébranlent plus que d'autres, celui de Naomi Klein est de ceux-ci.
Je n'ai qu'un conseil, lisez ce livre, forgez-vous votre propre opinion, posez-vous les bonnes questions.
(en fait, ça fait trois conseils).

Une analyse désastreuse

2 étoiles

Critique de Oburoni (Waltham Cross, Inscrit le 14 septembre 2008, 41 ans) - 30 septembre 2008

Oulala ! Qu'il m'a gavé ce livre !!

Une pauvre caricature assimilant l'adoption de l'ultra-libéralisme à une séance de torture ( avec électro-chocs et tout le tintouin, hein, on fait pas dans la demi mesure tant qu'à faire ! )
C'est ridicule ! Du journalisme de bas étage.

Doit-on rappeler à cette dame que Sarkozy, Thatcher et Reagan, par exemple, ont tous été élus démocratiquement ?... Non parce que... elle le sait ET elle le dit ! 4 lignes dans 500 pages. Oui, elle ne s'attarde surtout pas sur les détails qui gênent, ça risquerait de faire crouler sa théorie foireuse.

Alors on nous sort une poignée de pays qu'elle agite comme une hystérique, elle fait une bonne popote genre Irak d'après-guerre = Chili de Pinochet = Asie d'après tsunami = Russie d'Elstine ( si si ! c'est tout pareil ! même situation partout, elle a enquêté dur la Naomi ! ) et, bien sûr, on colle tous les problèmes de ces pays sur le dos des économistes ultra-libéraux ! Cerise sur le gâteau.

Les petits Lénine altermondialistes y trouveront leur bonheur, on y brûle du Friedman à gogo ( LE bouc-émissaire responsable de tout nos maux... Au bûcher ! Au bûcher ! ).

Je ne suis pas néo-conservateur -surtout pas !-, mais là, ça fait pitié. Franchement.
On a du mal a croire que ce navet est du même auteur que "No logo" -qui, lui, était une excellente analyse !

Nul, nul et re-nul.

les hyènes du néocapitalisme

8 étoiles

Critique de Donatien (vilvorde, Inscrit le 14 août 2004, 81 ans) - 29 septembre 2008

Je suis ébranlé par la lecture de ce livre!
Je connaissais la voracité de certains milieux d'affaires et leur cynisme à toute épreuve mais là, le tableau décrit et analysé par Naomi Klein est d'une noirceur impressionnante.

Naomi Klein prétend que les thérapies de choc utilisées depuis les années 70 par la CIA étaient inspirées et diffusées par le célèbre économiste Milton Friedman de l'école de Chicago.

Il s'agissait d'une croisade idéologique conduisant à la privatisation radicale des guerres et des catastrophes. Cette idéologie supposait l'adhésion à 3 stratégies de base :

1) Elimination de la sphère publique
2) Déréglementation totale des entreprises
3) Réduction draconienne des dépenses publiques.

La logique de cette méthode avait pour but de vaincre la résistance des "récalcitrants" en provoquant une fracture violente qui empêche la capacité à comprendre le monde existant.

Cette stratégie peut s'appliquer à des économies et à des pays, soit par :

1) un désastre déclencheur (coup d'Etat, tsunami, attentat terroriste, guerre, ouragan, etc)
2) prise de contrôle de l'économie
3) laisser la voie libre aux alliances corporatistes de groupes privés.

Il fallait trouver des "laboratoires" ou "terrains" favorables pour exercer ces théories!

Les premières "interventions'" ont eut lieu en Amérique du Sud (Chili, Argentine, Brésil) et l'Indonésie par la formation et l'envoi d'économistes formés à l'université de Chicago, surnommés "les Chicago Boys"

Les moyens d'Etat et d'institutions supranationales comme le FMI sont utilisés pour "détruire et reconstruire".
Tous les pays ayant connu des crises font l'objet de chapitres dénonçant ces mécanismes, dont la Russie, la Pologne, la Grande-Bretagne, le Sri Lanka et l'Afrique du Sud.

Le cas de l'Afrique du Sud est particulièrement ignoble.
Après avoir exercé un chantage financier sur le nouvel Etat , les négociateurs blancs de F.W. Deklerck ont modifié la constitution de ce pays de manière à préserver tous les biens des anciens de l'apartheid, leurs dettes, leurs terres, etc...!

Les résultats ont été terribles pour la population noire. Le nombre de personnes qui vivent avec moins de un dollar par mois a doublé, de 2 millions à 4 millions en 2006!

Ils disent d'ailleurs "NOUS AVONS L'ETAT, OU EST LE POUVOIR?"

Sans parler de l'Irak, où des milliards de dollars disparaissent dans les coffres des multinationales américaines.

Mais certains pays victimes de ces fous du labo ont commencé à réagir, principalement en Amérique du Sud.

Et alors certains se demandent pourquoi certains peuples sont devenus antiaméricains!

Et ce n'est pas la crise financière actuelle et l'équipe de Bush qui démentira ce précède.

A lire par tous ceux qui veulent savoir dans quel monde ils vivent et où se trouvent les vrais terroristes.

Bonne lecture

la compréhension fait sortir de la passivité

8 étoiles

Critique de Micado (, Inscrit le 10 juillet 2008, 71 ans) - 10 juillet 2008

Moi qui me méfiais déjà de la société que nous préparent nos dirigeants, à la lecture de ce livre, j'ai enfin des explications sur l'économie mondiale et des mots pour expliquer mes peurs et ma colère.

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  Chicago boys 16 Saule 22 novembre 2010 @ 19:38

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