Dites-leur que je suis un homme de Ernest J. Gaines
( A lesson before dying)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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un combat pour la dignité
J'ai lu ce livre il y a quelque temps . Nous sommes dans les années 40, un noir est accusé et condamné pour avoir tué une blanche . Il est réduit à néant . Sa tante et sa marraine demandent à un instituteur de l'aider , l'aider à retrouver une confiance et une dignité de lui-même . Deux choses qu'il n'a plus , il ne veut plus s'alimenter , veut manger du maïs parce qu'il estime être un cochon . Mais au fur et à mesure il parle il écrit , il fait confiance . La vie de l'instituteur est aussi décrite , ainsi que sa relation sentimentale avec une femme . La tension et le racisme sont sous-jacents dans chaque mot, chaque ligne de ce livre . A lire
Les éditions
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Dites-leur que je suis un homme [Texte imprimé] Ernest J. Gaines trad. de l'américain par Michelle Herpe-Voslinsky
de Gaines, Ernest J. Herpe-Voslinsky, Michelle (Traducteur)
Liana Levi / Piccolo (Paris. 2002)
ISBN : 9782867463440 ; 2,98 € ; 27/05/2004 ; 304 p. ; Poche
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Avis mitigé
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 19 juillet 2020
Ed. Liana Levi
Bonjour les fous de lectures....
Voici un roman qui pourrait être classé en littérature jeunesse.
Ressenti mitigé pour cette lecture dont le résumé semblait pourtant prometteur.
Louisiane, années 1940.
Un jeune noir se trouve au mauvais endroit au mauvais moment et est accusé, lors d'un procès plus que bâclé, de l'assassinat d'un épicier blanc.
Voulant lui épargner le pire, et prouver son irresponsabilité, son avocat choisit de le rabaisser au rang d'animal dénué de conscience et de lui enlever toute dignité.
Sa tante demande au narrateur, ancien instituteur de la communauté noire, de lui rendre visite et de lui faire comprendre qu'il n'est pas une bête et, ainsi, l'aider à mourir en Homme.
Ce livre aborde plusieurs thèmes:
Les différences, hiérarchies entre les communautés noires et blanches.
Le racisme et la peine de mort.
Le sens du devoir, l'influence de la religion.
Je déplore cependant un manque de rigueur dans la narration.
Je m'attendais à ce que l'essentiel de l'histoire soit basé sur les échanges entre le prisonnier et le narrateur, le but étant de rendre sa dignité au condamné à mort.
Ceux-ci arrivent bien tardivement à mon goût, 3/4 du livre étant un compte rendu des états d'âme du narrateur et de la vie de sa communauté.
J'aurais aimé que le récit soit plus focalisé sur cet enfermement d'une personne innocente et noire de surcroît ainsi qu'aux rendez-vous entre les deux hommes.
Il n'empêche que l'écriture est fluide et rend la lecture plaisante et que la vie de la communauté noire dans les années 40 y est bien décrite.
La fin du récit et les mots du condamné à mort sont émouvants sans pathos et chargé de sens
A conseiller à nos ados.
Un film a été tiré de ce roman.
Mise à mort d'un être humain
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 11 novembre 2014
Grant se voit confier la lourde tâche d'accompagner Jefferson, durant les jours qui précèdent sa mise à mort, afin qu'il puisse mourir dignement, un homme parmi les hommes reconnu par tous. Grant n'éprouve aucune envie d'être mêlé à cette histoire qui à ses yeux n'a aucun sens. Ce jeune professeur mesure parfaitement le poids de la haine raciale qui pèse sur les noirs du Sud enchaînés par les lois scélérates de la ségrégation. Pour lui, la fuite est le seul moyen de se soustraire à l'humiliation et à la haine quotidienne qui régulent depuis plusieurs décennies la vie de ses semblables. Un choix que ses parents ont fait il y a bien longtemps, le laissant seul avec sa tante. Il ne nourrit que très peu d'espoir sur l'issue de la mission qui lui a été confiée, tout comme sur son propre avenir dans cette contrée, seul son amour pour Vivian lui permet de tenir le coup. Il aimerait la convaincre de fuir avec lui loin de cette obscurité blanche.
Plutôt que de narrer en détail le calvaire des derniers jours d'un condamné, l'auteur préfère explorer les sentiments et les tourments d'un jeune instituteur en proie au doute quant à sa mission et plus généralement sur le sort des noirs dans ce pays. Grant ne fonde aucun espoir sur la possibilité qu'un jour puisse advenir où lui est les siens pourront s'affranchir de l'étau de la suprématie des maîtres blancs.
Une œuvre qui mérite qu'on s'y intéresse, ne serait-ce que pour la façon dont l'auteur aborde le sujet du système d'apartheid en vigueur dans les états du sud, employant une écriture sans artifice ni effet spectaculaire qui dépeint parfaitement le climat oppressant qui régnait à cette époque.
bouleversant
Critique de Lutin (, Inscrit le 22 avril 2010, 76 ans) - 19 septembre 2010
Education civique
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 30 juin 2008
Car si le sujet n'innove pas, l'approche, elle, est originale. Il y a un climat un peu fataliste dans ce livre. On sait très vite qu'il n'y a aucun espoir de sauver cet accusé déjà condamné. Tout le monde est résigné. L'enjeu, ici, ça sera de redonné de la dignité à cet homme qui, à force d'être traité comme un animal, finit par croire qu'il en est bien un. Et d'un coup, le sujet est rendu intéressant. Déjà parce qu'on s'intéresse un peu aux dégâts psychologiques que peut engendrer le racisme et dont on est pas forcément conscient. Et puis parce que, finalement, c'est un beau combat que de redonner à un homme l'estime que tout le monde lui a enlevé. Et enfin, et surtout, parce que c'est réaliste. On aura pas de grande envolée lyrique qui va convaincre tous les méchants Blancs que le racisme, c'est pas bien. On va juste faire comprendre à un homme, qu'il en est un, quelle que soit sa couleur et quoi qu'en disent les autres. On se contente de l'accompagner vers la mort avec dignité. Alors, certes c'est bien pensant, mais suffisamment résigné pour ne pas l'être jusqu'à l'écoeurement.
Alors, non, on n'est pas (à mes yeux) en présence d'un grand livre d'un point de vue littéraire, mais voici un bon outil pédagogique pour faire comprendre le racisme (peut-être notamment aux ados) et pour mieux le comprendre soi-même.
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