Léon, Coco et Mulligan de Christian Mistral

Léon, Coco et Mulligan de Christian Mistral

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Aaro-Benjamin G., le 31 mai 2008 (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 964ème position).
Visites : 3 174 

Les poètes de la rue

Napoléon et Coco sont des itinérants du carré Saint-Louis. Le premier, un écrivain raté et l’autre un vieux schizophrène récitant des vers de Mulligan. Ensemble, ils sont un duo de connivence et d’entraide. Dans leurs vagabondages, on découvre la faune de déconnectés de Montréal; une pute, un revendeur de drogue, un musicien ambulant.

C’est un portrait lucide d’une pauvreté imbibée aux accents lyriques, en raison de la plume de Mistral. La qualité d’écriture est toujours au rendez-vous. Toutefois, il n’y a rien de flamboyant ou d’attachant dans ce récit et trop souvent, on se demande où cette errance va nous mener?

Rendu aux dernières lignes, on comprend tout. Une chute brillante et inattendue nous attend. Et puis, on se dit que finalement, au lieu d’un roman moyen, on aurait pu nous offrir une nouvelle exceptionnelle…

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Quand le poète est mort

7 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 2 août 2013

Après avoir bourlingué en vain aux États-Unis pour dénicher le nid qui lui ouvrirait les portes de l’écriture, le héros se rabat sur le Carré Saint-Louis. Comme dans En attendant Godot, il attend la symbiose avec la faune qui se rassemble autour de la fontaine de ce fameux square du centre-ville de Montréal pour tracer un premier trait. Peine perdue malgré les appuis tacites de son vieux mentor spirituel, un schizophrène qu’il emmène partout dans ses pérégrinations !

L’écrivain en quête d’un premier roman cherche des assises auprès de ces paumés qu’il observe de longues heures durant, tout en s’occupant le reste du temps d’un vieil homme qu’il a pris sous son aile. L’auteur trace en fait le quotidien de ce couple dépareillé, qui existe grâce à la grande bonté de Léon. Une vraie sœur Térésa qui manifeste de la commisération pour les perdants à la loterie de la vie, en particulier pour les malades mentaux comme Coco, un poète perdu dans ses pensées. Ce tableau fraternel, à l’instar de celui de Samuel Beckett, est malheureusement dessiné à gros traits. L’auteur consacre à tous ces laissés-pour-compte un court chapitre dans lequel ils font trois petits tours, puis s’en vont. Cette œuvre n’est pas le roman de l’unité autour des voix de la désolation. C’est plutôt un dictionnaire sur les malheurs d’autrui, y compris sur ceux de Coco, celui qui, malgré sa maladie, pousse inconsciemment Léon à écrire. Bref, le vieil homme est le fil conducteur qui se coupe au soir d’un happening tragique au Carré Saint-Louis.

C’est beau pour l’intérêt que Léon porte aux plus mal pris, mais le ficelage est un peu bringuebalant, sans compter l’écriture, quoique châtiée, qui appartient à une époque déjà déphasée. Mais l’auteur a évité le lyrisme en recourant à une narration à la troisième personne même si le dénouement rappelle Gilbert Bécaud quand il chante que le poète est mort.

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