Il était une fois en France, tome 1 : L'empire de Monsieur Joseph de Fabien Nury (Scénario), Sylvain Vallée (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Légende, contes et histoire
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"Le Parrain" version française
Il était une fois en France conte l’histoire de Joseph Joanovici, ferrailleur roumain et juif qui a fait fortune sous l’occupation en ayant été le fournisseur en métal à la fois des Nazis mais aussi de la Résistance. Cette histoire est donc inspirée de faits réels.
Dans les années 20, Joseph Joanovici débarque en France accompagné de son épouse Eva, illettré et totalement démuni. Hébergés à contrecoeur par l’oncle d’Eva, ferrailleur, Joseph est engagé par ce dernier, fruste et brutal, pour trier le métal. Malgré son illettrisme, Joseph apparaît rapidement comme un homme plein de ressources et dénué de scrupules. Par des moyens détournés, il parvient à usurper l’affaire pas très florissante de son oncle par alliance et à lui faire retrouver sa prospérité. Devenu un homme riche, Joseph en veut toujours davantage. L’intimidation et la corruption ne lui font pas peur et il en use à l’envi. L’Occupation lui offre une possibilité supplémentaire de s’enrichir en acceptant de livrer du métal aux Allemands. Tout le monde s’incline devant celui qu’on nomme avec bonhomie "Monsieur Joseph" et pendant des années, il se trouve à la tête d’un véritable empire mafieux. Pourtant, le juge d’instruction Jacques Legentil reste plus ou moins incorruptible et a juré d’avoir la perte de ce "parrain". Dix-huit ans plus tard, il attend encore son heure. Celle-ci est proche…
Le nom de cette série, "Il était une fois en France", fait référence au film "Il était une fois en Amérique" de Sergio Leone. Il s’agit bel et bien d’une histoire au parfum de trafics, de Mafia. "Monsieur Joseph" est un homme milliardaire, influent et sans scrupule bénéficiant de protection politique et judiciaire. En bref, un véritable Parrain. Pourtant, il apparaît parfois comme très humain. De là vient toute l’ambiguïté du personnage. En réalité, on ne distingue pas vraiment qui sont les bons et les méchants. Et le graphisme entretient cette ambivalence. En effet, les représentants de la justice, véreux ou pas, ont tous des tronches de mafieux. Le graphisme tend donc à ne pas influencer le lecteur. Ainsi, si les méchants ont des figures inquiétantes, les gentils n’ont pas nécessairement une physionomie belle ou sympathique. Les visages offrent un aspect certes un peu caricatural mais les couleurs et les décors décrivent agréablement la France de l’Occupation. Les hommes ont des mines patibulaires tandis que les femmes sont plus gâtées. Toutes sont séduisantes et pas trop caricaturées.
Les éditions
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L'empire de monsieur Joseph [Texte imprimé] Fabien Nury, Sylvain Vallée
de Vallée, Sylvain (Illustrateur) Nury, Fabien (Scénariste)
Glénat / Caractère (Grenoble)
ISBN : 9782723455800 ; 13,90 € ; 03/10/2007 ; 48 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Monsieur Joseph
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 58 ans) - 17 août 2014
Une affaire complexe qui vient nuancer la définition de « collabo »
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 19 avril 2014
Cette série retrace la vie de Joseph Joanovici (1905-1965), immigré juif russe qui, ayant fui les pogroms dans son pays, émigra à Paris et réussit à bâtir un véritable empire de l’acier en reprenant le commerce de ferraille de son oncle. C’est durant la Seconde guerre mondiale qu’il deviendra milliardaire, n’hésitant pas à collaborer avec l’envahisseur nazi, collaboration qui lui permettra de procurer un soutien actif et armé à la Résistance dont il se revendiquait. Les auteurs nous proposent ainsi de mieux comprendre qui était ce « Monsieur Joseph », personnage sulfureux et controversé qui purgea une peine de cinq ans d’emprisonnement à la fin de la guerre et fut l’un des très rares juifs à se voir refuser la nationalité israélienne.
Est-ce le fait d’avoir assisté enfant à la décapitation de ses parents qui a fait de Joseph Joanovici ce qu’il était ? Un personnage avec une forte part d’ombre, désabusé mais doté d’une pulsion vitale irrépressible qui lui faisait transformer en or la ferraille qu’il croquait pour distinguer le bon grain de l’ivraie… Avant de lire cette série, je n’avais jamais entendu parler du personnage. Les auteurs ont tenté de cerner cette part d’ombre avec précaution, en se gardant de tout jugement, lui rendant son humanité ainsi qu’une certaine dignité, lui en qui ses juges ne voulaient voir que le salaud de « collabo », sans prendre en compte le fait que ses « bons » rapports avec les Nazis lui avaient permis d’aider la résistance et de sauver des juifs des camps de la mort. Mais quoiqu’on en pense, « Monsieur Joseph » fascine, force le respect.
De cette histoire vraie se déroulant dans un contexte historique tourmenté, les auteurs ont ainsi su tirer une saga captivante et romanesque, tout en s’efforçant de coller à la réalité des faits. Le scénario est particulièrement bien construit, et malgré les nombreux personnages pouvant parfois créer la confusion, on se laisse prendre par ce récit bénéficiant par ailleurs de textes à la hauteur et d’un dessin, qui, sans être original, est très soigné et reste tout à fait adapté à ce type d’histoire par son sens du détail. Tout comme la couleur, sobre et dans des tons peu contrastés, reflétant bien l’ambiance de l’époque. La mise en page et le cadrage sont en parfaite adéquation avec l’histoire, tout à fait efficaces pour insuffler la tension nécessaire. Restent les personnages, très bien campés pour la plupart. On est frappé de découvrir à quel point les deux femmes qui côtoyèrent le plus Monsieur Joseph, sa femme Eva (qu’il dût éloigner pour la protéger), et son assistante « Lucie-Fer », étaient profondément amoureuses de l'homme.
Ce dernier ne semblait pas être un homme à femmes, alors qu’il aurait pu profiter de sa fortune pour passer du bon temps, mais c’est autre chose qui l’animait, quelque chose de plus secret, d’ineffable, peut-être le simple instinct de survie, lui pour qui toute sa vie a été placée sous le sceau de la menace et de la dissimulation.
En conclusion, on peut dire que rien n’a été laissé au hasard, et qu’à aucun moment, on ne perçoit un relâchement du rythme ou de la cohérence. Jusqu’à la fin, particulièrement poignante. Indubitablement, « Il était une fois en France » reste pour moi une belle découverte et peut facilement figurer au classement des meilleures séries historiques françaises.
Les gangsters
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 30 mars 2013
Pour en revenir à la BD elle-même, elle s'intéresse à Joseph Joanovici, Juif roumain débarqué en banlieue parisienne dans les années 20 et que ce premier tome nous présente comme un personnage ambigu, tour à tour résistant et collabo, père de famille travailleur et gangster corrompant les flics qui jouent dans les casinos clandestins qu'il gère. Avec tout ça, on en vient presque à oublier le contexte d'après-guerre tant les affaires de corruption et la mise en place du décor semblent prendre le pas sur le reste, tandis qu'on navigue d'une période à l'autre sans peut-être y rester assez longtemps à chaque fois, ce qui donne un résultat un peu décousu.
Comme un premier acte au théâtre, ce tome pose donc avant tout les bases sur lesquelles on imagine que seront construits les prochains tome et réussit amplement sa mission puisqu'il donne envie de les découvrir. Pourtant, ce n'était pas gagné d'avance : les graphismes et les couleurs trop agressives avaient commencé par me rebuter jusqu'à ce que, pris par l'histoire, ils ne me gênent plus - sans me plaire pour autant.
A suivre, donc...
"T'es une bonne fille !"
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 23 décembre 2011
Double vie ?
Critique de MEISATSUKI (, Inscrite le 2 octobre 2009, 48 ans) - 7 juin 2011
Le principal objet de premier tome est de mettre en place le personnage tout en nous présentant ses multiples facettes avant et après la seconde guerre mondiale (jamais pendant) par un système d’aller et retour dans le temps. Allers/Retours que j’ai trouvés plutôt bien dosés et bien placés. Venant chaque fois répondre à une question que le passage précédent a soulevé dans notre esprit, ils sont également datés ce qui permet de nous situé plus facilement dans l’histoire. Pour ceux qui, comme moi, on du mal à mémoriser les dates, un petit coup d’œil en arrière et c’est vite reparti.
« Multiples facettes » car le personnage est ambigu. Il a en quelques sortes 2 vies : 2 femmes (une légitime et une maitresse) qu’il aime tout autant, et peut se révéler un résistant zélé ou un véritable collabo, que ce soit avec une police corrompue ou directement avec les allemands. Mais tout cela est-il si simple ? Par le fait de scènes subtilement choisies et mises en scène, les auteurs nous amènent à nous mettre à la place de ce personnage. Qu’aurions-nous fait à sa place, à cette époque ? Au fond, a-t-il réellement le choix ? Une enfance difficile lui a donné envie de se battre. Sa condition d’émigré et la façon dont ils sont traités, sa femme et lui, par l’oncle de cette dernière, lui donne l’envie ou le besoin de s’émanciper pour ne plus être asservi. Mais l’argent, et donc par là, le pouvoir, qu’il a gagné, ne l’amènent-ils pas à une autre forme d’asservissement ?
Graphiquement, les dessins sont clairs et les personnages très facilement reconnaissables malgré les différents âges dans lesquels ils sont représentés. S’il on a déjà, dans les commentaires, précédents, salué le scénario et les dessins, il ne faut pas oublier la mise en couleur qui donne toute sa profondeur à l’atmosphère de cette bande-dessinée. Atmosphère qui n’est pas sans nous rappeler l’univers feutré mais ô combien difficile du « Parrain ».
Une belle BD qui amène à se poser des questions de façon différente par rapport à tout ce que l’on peut lire sur cette période troublée, ainsi qu’à lire la suite bien sûr ;)
Ligne claire pour destin flou
Critique de Spiderman (, Inscrit le 14 juin 2008, 62 ans) - 16 mai 2011
Dans la BD de Nury et Vallée, c'est le personnage réel, obscur et versatile, qui est représenté. Avec un découpage narratif qui invite à une lecture attentive et même à une relecture, on passe un moment très intéressant en suivant Monsieur Joseph, victime et bourreau, sauveteur et délateur. Une intéressante réflexion sur les attitudes humaines au coeur de moments historiques douloureux, traitée avec sérieux et efficacité : même si l'on ne prétend pas suivre l'Histoire rigoureusement, les dessins et le scénario offrent un aperçu crédible d'un destin hors du commun.
Véritable tour de force
Critique de Oguz77 (, Inscrit le 24 novembre 2009, 47 ans) - 28 janvier 2010
LA BD DE L'ANNEE?
Critique de Bedeland la reunion (, Inscrit le 20 février 2009, 60 ans) - 15 avril 2009
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