Pendant qu'il te regarde tu es la Vierge Marie de Guđrún Eva Mínervudóttir
( Á međan hann horfir á Þig ertu María mey)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Quelques courtes nouvelles venus d'Islande
Ce bouquin remporte dès la couverture deux palmes d'or : le titre et le patronyme les plus longs.
Le titre : Pendant qu'il te regarde, tu es la Vierge Marie, "Á meðan hann horfir á þig ertu María mey" en VO.
L'auteure : Gudrùn Eva Minervudòttir, une islandaise ça coule de source (chaude).
Les longueurs s'arrêtent là, car bien au contraire, le bouquin est fait de nouvelles, de très courtes nouvelles.
On va souvent chercher l'exotisme en orient, en extrême-orient même, ce blog en est témoin.
Il n'est pas besoin d'aller si loin. L'Islande recèle bien des mystères.
Des mystères policiers et criminels comme ceux découverts avec Arnaldur Indridason.
Des mystères humains comme ceux mis en scène par la jeune Gudrùn Eva Minervudòttir.
Quelques courtes nouvelles (à peine quelques pages parfois) parsemées d'un grain de folie et mettant en scène tantôt la solitude des êtres (des femmes souvent), tantôt des rencontres incertaines dont on ne sait trop ce qu'elles vont donner.
[...] Je t'ai essuyée, d'abord tout le corps, et puis les cheveux en frottant vite et fort parce que c'est comme ça qu'on fait sécher les cheveux.
Une écriture fluide et agréable mais pleine d'étrangeté, qui saisit les êtres dans des instants improbables.
Sans doute le bouquin le plus «japonais» qu'on ait lu en dehors du pays du soleil levant.
On regrette cependant que ces nouvelles trop courtes ne laissent finalement qu'une fugitive impression.
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Les éditions
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Pendant qu'il te regarde tu es la Vierge Marie [Texte imprimé], nouvelles Gudrún Eva Mínervudóttir traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson
de Guđrún Eva Mínervudóttir, Eyjólfsson, Catherine (Traducteur)
Zulma
ISBN : 9782843044465 ; 16,80 € ; 10/04/2008 ; 145 p. ; Broché
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Comme une petite fille avec des fossettes
Critique de Camarata (, Inscrite le 13 décembre 2009, 73 ans) - 11 mars 2012
Dans un style juste, enjoué, poétique, elle décrit des situations anodines, banales, mais chargées d’affectivité.
Dans l’histoire « tu rayonne comme les personnages d’une image pieuse », l’héroïne écrit à son amoureux comment dans l’autobus une homme simplet l’a interpellé :
« tu rayonne comme les personnages des images pieuses , dit-il ; petit garçon à la voix pâteuse ,sous son déguisement,et je lui sourit……..
Comme les personnages des images pieuses .Je me représente des gens en sandales, vêtus de djellabas de différentes couleurs, à l’expression sainte et avec un disque jaune derrière la tête. Je sais que mes pensées de toi m’illuminent de l’intérieur mais je ne savais que la lumière pouvait s’évader et rester suspendue comme ça autour de ma tête, comme un nuage autour de la cime d’une montagne. »
Dans la nouvelle :« Alors elle sortit un jeu de carte de la poche de sa robe fleurs » une vielle dame Rannveig facétieuse et enfantine, a une fois de plus inondé le plafond en laissant déborder sa baignoire , dans l’intention inavouée de jouer aux carte avec ses voisins en attendant l’expert.
« Nous jouâmes au whist à deux, moi, avec peu d’aptitude et encore moins d’intérêt mais elle toute frémissante et rouge d’excitation. Elle poussait un rire sonore chaque fois qu’elle ramassait un pli et se souciait comme une guigne de mon apathie. Elle était archi vieille la pauvre Ranveig et je ne pouvais m’empêcher de me demander à quoi elle ressemblerait quand elle serait morte…..
« -Tu n’aurais pas une petite tasse de café et un morceau de sucre, demanda t-elle, alors redevenue la petite fille penaude à son papa et soudain je sus qu’il n’y aurais jamais d’odeur dans la cage d’escalier ni de policiers pour forcer la porte. Rannweig finirait sous une grosse voiture avec son sac en plastique du super marché et elle mourrait d’une fracture du crâne dans la rue, comme une petite fille avec des fossettes. Rannweig ne mourrait jamais toute seule chez elle comme une vieille.
Dans :"Je sais par exemple quelle forme a le bout de tes seins et dans quelle position tu dors d’habitude."
Un jeune homme éconduit retrouve l’objet de son amour, qui lui explique pourquoi ça n’a pas marché.
« C’est parce que d’homo erectus, tu t’es changé en petit chat et tu t’es roulé sur le dos en voulant qu’on te gratte le ventre. Je veux un homme qui sache ce qu’il veut et qui n’ai pas peur de faire ce qu’il faut pour l’obtenir. Je ne veux pas d’un homme qui ai peur de moi parce que je suis une femme car les femmes veulent parfois se faire tirer par les cheveux.
Alors je me suis levé pratiquement guéri, à ce que je crois de mon envie de toi. Tu ne comprends pas la différence entre une femme et une putain, me suis-je dit, mais je ne voulais pas ergoter avec toi comme ça en public. Tu ne comprends pas la différence entre un homme et un barbare.
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