Le vendeur de sang de Yu Hua

Le vendeur de sang de Yu Hua
( Xu Sanguan mai xue ĵi)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Dirlandaise, le 18 mai 2008 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 025ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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La valeur du sang

Xu Sanguan travaille comme livreur de cocons dans une filature de la ville. Il est jeune mais pauvre. Comment faire pour se marier et fonder un foyer dans de telles conditions. Un jour, il apprend qu'on peut vendre son sang à l'hôpital local et ainsi gagner autant d'argent qu'en six mois de travail. C'est le début d'une habitude qui suivra Sanguan tout au long de sa vie. La vente de son sang lui permet d'épouser Xu Yulan, une très jolie vendeuse de beignets frits et ainsi s'établir et fonder une famille comme il le souhaitait. Bientôt, trois garçons viennent au monde pour le meilleur et pour le pire. Xu Sanguan n'est pas au bout de ses peines mais quand le manque d'argent se fait cruellement sentir, il va vendre son sang et peut ainsi se sortir de bien des situations épineuses.

C'est pour moi une belle découverte que cet auteur chinois. Son écriture est très agréable, simple et belle. L'histoire de la famille de Xu Sanguan se lit comme un conte et m'a littéralement enchantée. Par le biais de ce charmant récit, l'auteur dénonce les conditions de vie des petits ouvriers et les bouleversements de la révolution culturelle chinoise. Les thèmes de la pauvreté, de la famine, de la lutte pour la survie malgré des conditions extrêmement difficiles, de l'ignorance, de la superstition, des dénonciations dans le cadre de la révolution, de l'amour familiale et de l'entraide sont abordés avec beaucoup de finesse et m'ont touchée. J'ai suivi les péripéties de cette famille attachante avec beaucoup de compassion et parfois de grande tristesse devant les difficultés affrontées. C'est une fresque qui s'étend sur quatre décennies que nous offre Yu Hua et c'est une lecture qui met en valeur les qualités mais aussi les petites et grandes méchancetés dont l'être humain est malheureusement capable. J'ai ri mais j'ai aussi parfois été très émue. Certains passages sont très poétiques en particulier lorsque l'auteur décrit le paysage enneigé.

J'oserais comparer cet écrivain à Pearl Buck par les thèmes abordés et aussi par l'écriture simple et lumineuse.

"Il ressortit de l'hôpital et s'assit sur un tas de briques. Le souffle du froid hivernal lui mordit le corps ; il fourra les mains dans ses manches et rentra le cou dans le col de sa veste. Il resta assis un moment, à songer à Gen Long, et aussi à A Fang. Il revit en pensée la première fois qu'ils l'avaient emmené vendre son sang. Ils lui avaient appris qu'il fallait boire de l'eau avant et manger une assiettée de foie de porc avec deux liang de vin jaune après... Et il fondit en larmes."

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une vie chinoise

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 29 mai 2021

Une histoire de la Chine maoïste, vue du petit côté de la lorgnette, l’esprit simple, assorti d’une volonté tenace de vivre et faire vivre les siens, de Xu Sanguan, livreur de cocons de vers à soie pour une filature de la ville. Il ne faut pas se fier à l’atmosphère de conte, le langage simplet, assorti de répétitions incessantes du même mantra, qui semble nous transporter dans un univers parallèle, loin de toute réalité. Car on est bien dans le monde réel, celui où les êtres sont capables de se haïr et de s’aimer en même temps, où l’on fait des promesses en l’air tant les mots peuvent parfois dépasser la pensée, mais où l’on est aussi capable des plus grands sacrifices pour ce à quoi on tient. Xu Sanguan a traversé la "grande famine", la "grande révolution culturelle" et maints autres avatars du communisme en marche en vendant son sang, jusqu’à faillir y perdre la vie. C’est à ce prix qu’il a réussi contre vents et marées à garder ses trois fils, et l’amour de sa femme, la belle Xu Yulan. Un roman bouleversant, à l’ironie mordante savamment déguisée derrière la dérision…

Il a vendu ses forces

8 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 1 août 2013

La Chine fait partie des pays où le don de sang est rémunéré (ce n’est donc pas un don…).
Chaque fois qu’il sera dans le besoin, pour se marier puis dans les épreuves, Xu Sanguan va donc aller vendre son sang malgré la réprobation que cette pratique suscite chez ses concitoyens. Nous allons ainsi suivre sa vie et celle de sa famille, avec ses hauts et ses bas (notamment la mise en place du communisme et la Révolution Culturelle). Nous découvrons la société chinoise dans une petite ville, la personnalité humaine avec ses grandeurs et ses petitesses.
Malgré les moments tragiques c’est au final une fable légère, écrite dans un style simple et souvent empreint d’ironie (la phrase finale est en particulier inoubliable !).

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  Le vendeur de sang 11 Débézed 4 août 2013 @ 05:41

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